caracteristicas psicologicas de los españoles

Sacado del quid 2005 enciclopedia francesa

1o) Tradition anticentralisatrice. (Au XIe s., les royaumes musulmans du Sud, ou taïfas, étaient indépendants ; ceux du Nord, chrétiens et féodaux, étaient souvent ennemis.) Les fueros, chartes consenties par les souverains, reconnaissent le droit à l'autonomie fiscale et administrative. La dynastie unique a maintenu des administrations particulières.

2o) Tradition anticastillane. En 1521, la noblesse castillane voulant défendre ses biens contre la Germanía a basculé dans le camp impérial au cours de la guerre des Communes. L'hégémonie castillane fut culturelle par la langue, y compris en Andalousie où les populations implantées de fraîche date n'ont pas de dialectes locaux vivaces, financière et politique. Depuis 1492 (découverte du Nouveau Monde et conquête du roy. musulman de Grenade), les nouvelles terres sont annexées au royaume de Castille (Indias de Castilla), l'union avec l'Aragon-Catalogne n'étant pas encore faite. L'or importé d'Amérique est investi en territoire castillan ; les postes lucratifs d'outre-mer sont réservés aux nobles castillans. Les régions riches non castillanes (Pays b., Catalogne), qui payent le plus d'impôts, réprouvent la priorité donnée aux investissements en Castille.

3o) Disparition du domaine public. Au XIe s., les rois délèguent leur autorité sur les grands domaines (senorios solariegos) à des magnats laïcs et à des dignitaires ecclésiastiques. Il en est de même après le XIIe s., pour les terres reconquises sur les musulmans. Aux XIVe et XVe s., les donations (mercedes) de biens fonciers aux nobles réduisent à néant le domaine royal. En 1811, les Cortes (en majorité bourgeois des villes) retirent aux seigneurs les droits de justice dans leurs domaines et transforment ceux-ci en propriétés privées (loi confirmée en 1837 ; en 1930, les 29 grands d' E. possédaient 577 359 ha).

4o) Révoltes plébéiennes. Les paysans n'ont pas de recours contre les propriétaires, qui fixent les redevances à payer et souvent n'accordent pas de baux supérieurs à 3 ans ; la menace d'expulsion est constante. Les nobles vendent à perpétuité à des tiers (souvent bourgeois des villes) le droit de percevoir les redevances foncières de leurs domaines (moyenne pour l' E. aux XVIIIe-XIXe s. : 7,14 %, le double de la moyenne européenne). [Exception : Pays b., où les exploitations rurales sont réputées « nobles » (en Biscaye, 98 % des paysans portent la particule et sont propriétaires de leurs biens fonciers ; leur hostilité à la Castille se double du mépris pour le sous-prolétariat rural castillan).] Aussi les pauvres émigrent-ils vers l'Amérique ou se révoltent-ils. Toute guerre civile esp. (d'origine politique ou régionale) se double d'une guerre sociale (paysans pauvres contre possédants).

5o) Tradition de la guérilla. En 1705 et 1713, guerre de la Succession d' E. [voir 9o)]. En 1808 contre les Français, ensuite pour des objectifs politiques ou sociaux.

6o) Traditions catholique et anticatholique. L'Église aux Ve-VIIe s., minoritaire devant les ariens, a acquis par intrigues et par les armes (conversion du roi Récarède, voir p. 1199 a) une situation de force. La reconquête militaire eut lieu pour refaire un roy. chrétien. Après la prise de Grenade, la hiérarchie cath. (entre les mains de la royauté) a utilisé l'Inquisition pour maintenir ses positions : expulsion des morisques et des juifs ; exécution des renégats, puis (aux XVIe-XVIIe s.) extermination des protestants. Au cours des guerres civiles du XIXe s., les ecclésiastiques se font souvent chefs militaires [exemples : le trappiste El Trapense (fray Antonio Marañon), qui s'empare de la Seo de Urgel pendant la guerre de Riego en 1822 ; en 1872 (guerre carliste), curés basques et navarrais se mettent à la tête de leurs paroissiens]. Au contraire, dans de nombreuses campagnes, les paysans sans terres prennent parti contre l'Église en tant que propriétaire terrienne. Aux XIXe et XXe s., en E. comme en Amér. latine (notamment au Mexique), les théoriciens de la lutte contre l'Église (« libéraux » ou révolutionnaires, héritiers des révolutionnaires français) prétendent lutter contre le « fanatisme » ( c.-à-d. les méthodes de l'Inquisition).

7o) Tradition des pronunciamientos (coups d'État militaires au cours desquels le chef des rebelles prononce un discours-programme, pour entraîner ses partisans). De gauche (par exemple Riego 1821, Galán 1930) ou de droite (Primo de Rivera 1923). Peuvent être l'occasion de guerres civiles, les rebelles sachant qu'ils seront tués en cas d'échec (Riego pendu 1823, Galán fusillé 1930). Le pronunciamiento de Franco, en 1936, a déclenché la guerre civile de 1936-39.

8o) Traits psychologiques des Espagnols. Ils ne se posent pas en citoyens (Alphonse XIII disait qu'il régnait « sur 21 millions de rois »). Traits principaux : individualisme, sentiment de l'honneur, sens de l'égalité. Vie sociale et politique relâchée, goût des actions individuelles (francs-tireurs), imprévoyance et démesure (goût des victoires totales, avec refus du compromis), recherche du prestige et, à l'échelon local, caciquisme (autoritarisme des notables). Ces traits expliquent en partie la fréquence des guerres civiles, le goût de l'anarchie, l'acharnement des luttes, le caractère spectaculaire du terrorisme.

9o) Interventionnisme étranger. Les guerres civiles espagnoles modernes ont connu des interventions étrangères, et sont souvent nées du fait que les Espagnols s'étaient rangés dans 2 camps étrangers différents. Exemples : guerre de la Succession d' E. et insurrection de Riego (voir p. 1200 c et 1201 b)