CATÉCHISME DE LA SAINTE FAMILLE de Jésus, Marie, Joseph.
PREMIÈRE PARTIE.
CHAPITRE PREMIER.
DE LA SAINTETÉ de la Sainte Famille, et de la manière qu'elle a été conduite.
D. Qu'est-ce que la Sainte Famille ?
R. C'est celle qui est composée de JÉSUS, MARIE, JOSEPH.
D. Pourquoi l'appelez-vous Sainte ?
R. Parce qu'elle a été la plus Sainte qui ait jamais été, et qui sera jamais, étant composée des plus saintes personnes qui puissent être.
D. Quelle était la source de leur Sainteté ?
R. La sainteté qui était dans les sacrées personnes de la Sainte Famille, procédait de JÉSUS, qui étant vrai Dieu et vrai homme, en avait en soi la source et la plénitude, qu'il faisait découler abondamment sur MARIE et JOSEPH.
D. En quoi consistait la sainteté de cette Sainte Famille ?
R. En ce que tout péché en était entièrement banni, et la divine volonté parfaitement accomplie.
D. Le péché n'y a-t-il jamais eu aucune entrée ?
R. Non, parce que JÉSUS comme Dieu ne pouvait pécher, MARIE ayant été préservée du péché originel, n'en a jamais commis d'actuel ; et il est a présumer que JOSEPH n'a pas été moins privilégié que les Apôtres qui ont été confirmés en grâce.
D. Quelle était la règle de leur perfection et sainteté ?
R. La divine volonté qu'ils ont suivie en tout temps, en tous lieux, et en toutes choses.
D. Comment la volonté de Dieu leur était-elle connue ?
R. Premièrement par les Commandements de Dieu ;
Secondement par les accidents de providence ;
Troisièmement par la lumière intérieure du Saint Esprit ;
Quatrièmement par la révélation des Anges, et spécialement de celui qui la découvrait ordinairement à Saint Joseph, et par son moyen à la Sainte Vierge, et au saint enfant Jésus.
D. D'où vient que la révélation de la divine volonté n'était pas faite à la Sainte Vierge comme la plus sainte, et que Jésus à qui rien n'était inconnu, au lieu de la leur découvrir, paraissait l'apprendre de tous les deux ?
R. C'était pour ne point sortir de l'ordre de cette divine volonté, qui a ordonné que la femme soit soumise à la conduite du mari, et les enfants à celle du père et de la mère de famille.
D. Par quelle voie la divine volonté a-t-elle conduit cette Sainte Famille ?
R. Par la pauvreté, les mépris, et les souffrances, qui sont d'autant plus estimées de Dieu que les hommes les ont plus en horreur : c'est pour ce sujet qu'il a donné à JÉSUS, MARIE et à J0SEPH ces trois fidèles compagnes, qui ne les ont jamais abandonné jusqu'à la mort, comme le plus riche présent qu'il leur pouvait faire.
D. En quoi consistait leur pauvreté ?
R. En trois choses, car elle était une pauvreté de biens, de parents, et d'amis qui les peuvent assister.
D. D'où provenait le peu de cas que l'on faisait d'une famille si sainte ?
R. Elle provenait de la manière de vie pauvre, et commune, sous laquelle étaient cachées toutes ses grandeurs et ses excellences, qui n'étaient connues que de Dieu seul.
D. JÉSUS, MARIE et JOSEPH ont-ils beaucoup souffert ?
R. Oui, ils ont souffert en toutes manières, et leur vie n'était qu'une chaîne de souffrances, qui se succédant les unes aux autres, les ont privés de tous les plaisirs du monde, et de toutes les satisfactions de la nature.
D. Pourriez-vous me marquer ces souffrances ?
R. Il me serait impossible de vous les dire toutes en détail, à cause de leur multitude, mais je dirai en général qu'elle se réduit soient toutes à deux sortes, dont les unes étaient intérieures, et les autre extérieures.
D. Quelles sont les intérieures ?
R. Les intérieures sont :
1. La peine que Saint Joseph ressentit, lorsqu'il vit son Épouse enceinte sans en connaitre le mystère ; et celle de la Sainte Vierge voyant la perplexité de son chaste Époux ;
2. Les craintes qu'Hérodes et Archelaüs ne fissent mourir leur cher enfant Jésus, qui était tout leur trésor ; ce qui les obligea de fuir en Égypte, et de quitter derechef la Judée pour aller demeurer en Nazareth ;
3. La douleur qu'ils eurent de la perte de Jésus âgé de douze ans, douleur si grande, que l'ayant trouvé dans le Temple après la recherche de trois jours, la Sainte Vierge ne pût s'empêcher de lui faire amoureusement quelques plaintes.
D. Quelles font les extérieures ?
R. Les extérieures sont toutes les suites de la pauvreté, la faim, la soif, le froid, le chaud, la lassitude dans des voyages à pied, le manque de logement, comme il arriva lorsque la Sainte Vierge se trouva réduite à faire ses couches dans une étable en la compagnie des bêtes, avec un dénuement entier de toutes sortes de commodités, parce que personne ne les voulut loger ; la persécution d'Hérodes qui les obligea à des voyages longs et fâcheux, et à demeurer sept ans avec les Égyptiens ennemis des Juifs, où ils n'avaient ni parents ni amis qui les puissent consoler, ni assister, de sorte qu'ils étaient quelquefois obligés d'y vivre d'aumônes.
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