Q. 360. Le Baptême peut-il être suppléé?

R. Le Baptême peut être suppléé par le martyre et par un acte d’amour de Dieu, cet acte contenant nécessairement la contrition parfaite des péchés et le désir du Baptême, mais seul le Baptême d’eau imprime le caractère et rend capable de recevoir les autres sacrements (2).
___________________________________________

(2) Saint Matth., X, 32; XVI, 25; saint Marc, VIII, 35; saint Luc, IX, 24; XII, 8 ; saint Jean, XIV, 21, 23; Innoc. II, Lettre Apostolicam Sedem, à l'Evêque de Crémone; saint Fulgence, De fidei, 41; saint Thomas, p. 3a, q. 68, a. 2; et q, 69, a, 4, ad, 2m. On appelle le martyre Baptême de sang, et l’acte de charité, Baptême de désir.


_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Innocent II (1130-1143), Lettre Apostolicam Sedem, à l'évêque de Crémone :

a) « Voici notre réponse à votre question : le prêtre que vous nous signalez comme ayant achevé son dernier jour sans avoir reçu l’eau du baptême a persévéré dans la foi de notre sainte mère l’Eglise et dans la confession du nom du Christ. Nous affirmons donc sans hésiter, en nous appuyant sur l’autorité des saints Pères Augustin et Ambroise, qu’il a été délivré du péché originel et qu’il a reçu la joie de la céleste patrie. Reportez-vous au huitième livre de la Cité de Dieu, de saint Augustin; on y lit entre autres choses : « Le Baptême est administré invisiblement à celui qu’exclut non pas le mépris de la religion, mais la contrainte de la nécessité ». Ouvrez encore le livre du bienheureux Ambroise Sur la mort de Valentinien, il soutient la même opinion. Voilà donc vos doutes apaisés, tenez-vous en à l’opinion des savants Pères et faites offrir à Dieu dans votre église des prières et des sacrifices continuels pour ce prêtre ». (P. L., 179, 624. — D.-B., 388).


Saint Fulgence, De fide, 41 :

b) « Depuis le jour où notre Sauveur a dit : Si quelqu’un ne renaît de l'eau et du Saint-Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu (saint Jean, III,5), sauf ceux qui sans baptême ont versé leur sang pour le Christ dans l'Église catholique, nul ne peut obtenir le royaume des cieux ni la vie éternelle sans le sacrement de Baptême. Car si quelqu’un a reçu le sacrement de Baptême au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, — que ce soit dans l’Église catholique, ou dans n’importe quelle hérésie ou schisme, il a reçu le Sacrement complet. Mais il n’aura pas le salut, qui est l’effet du Sacrement, s’il a reçu ce Sacrement hors de l’Église catholique. Il doit donc revenir à l’Église, non pour recevoir de nouveau le sacrement de Baptême dont personne ne doit exiger la répétition chez un homme déjà baptisé, mais pour recevoir, dans la communauté catholique, la vie éternelle, que nul n’est jamais capable d’obtenir, si, muni du sacrement de Baptême, il reste cependant séparé de l’Église catholique ». (P. L., 65, 692. — R. J., 2269).