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Honores2Víctor
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Tema: Haine particulière de Satan contre la femme

  1. #1
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    Haine particulière de Satan contre la femme

    TRAITÉ DU SAINT-ESPRIT , tome I, Mgr Gaume.

    Traite du Saint Esprit de Mgr Gaume Tome premier




    CHAPITRE V CONSÉQUENCES DE CETTE DIVISION.



    Expulsion des anges rebelles. - Leur habitation : l’enfer et l’air. - Passages de saint Pierre et de saint Paul, - de Porphyre, - d’Eusèbe, - de Bède, - de Viguier, - de saint Thomas. - Raison de cette double demeure. - Du ciel, la lutte descend sur la terre. - La haine du dogme de l’Incarnation, dernier mot de toutes les hérésies et de toutes les révolutions, avant et après la prédication de l’Évangile. - Haine particulière de Satan contre la femme. Preuves et raisons.

    (..)

    L’Apôtre termine la grande histoire du mal en disant : « Et le dragon persécuta la femme qui enfanta le fils : Persecutus est mulierem quae peperit filium. »

    La persécution nous est connue ; mais quelle femme en est l’objet ? C’est la Femme par excellence, mère du Fils par excellence. C’est la femme dont il fut dit au Dragon lui-même, aussitôt après sa première victoire : «J’établirai la guerre entre toi et la femme, entre ta race et la sienne ; elle t’écrasera la tête, et toi tu tendras des pièges à son talon». (Gen., III, 15) Voulez-vous la connaître ? Prêtez l’oreille à la voix des siècles passés et des siècles présents : tous répètent le nom de MARIE .

    Mais comment Marie, dont le passage sur la terre s’est accompli en quelques années, dans un coin obscur de la Palestine, peut-elle être l’objet d’une persécution aussi durable que les siècles, aussi étendue que le monde ? Marie est la femme immortelle. Quarante siècles avant sa naissance, elle vivait dans Ève ; et Satan le savait. Depuis dix-huit siècles, elle vit dans l’Église ; et Satan le sait encore.

    Marie vivait dans Ève. Elle y vivait comme la fille dans sa mère, ou plutôt comme le type dans le portrait. Suivant les Pères, Adam fut formé sur le modèle du Verbe Incarné, et Ève sur le modèle de Marie . Dès l’origine, Marie fut, dans Ève, la mère de tous les vivants, parce qu’elle devait enfanter la vie : Mater cunctorum viventium. Ce mystère, connu de Satan, explique sa haine particulière contre la femme. Sans doute la femme coupable a été condamnée à la domination de l’homme et à des douleurs propres à son sexe. Mais cette condamnation suffit-elle pour expliquer sa triste condition, dans tous les siècles et sur tous les points du globe ? Que sont les souffrances de l’homme, comparées aux humiliations, aux outrages, aux tortures de la femme ? D’où vient cette différence ?

    Croire qu’elle a sa cause uniquement dans la culpabilité plus grande de la femme primitive, nous semble une affirmation hasardée, pour ne pas dire une erreur. Il est vrai, suivant saint Thomas, que le péché d’Ève fut, sous plusieurs rapports, plus grand que celui d’Adam ; mais il est vrai aussi, suivant le même docteur, que, sous le rapport de la personne, le péché d’Adam fut plus grand que celui d’Ève. Comment prouver qu’aux yeux de la justice divine, il n’y a pas une sorte de compensation qui ramène les coupables à l’égalité ? S’il reste une différence défavorable à la femme, suffit-elle pour justifier l’énorme aggravation de sa peine ? Suffit-elle surtout pour expliquer la préférence incontestable qu’elle a toujours eue dans la haine de Satan ?

    Dans tous les pays où il a régné, où il règne encore, la femme est la plus malheureuse créature qu’il y ait sous le ciel. Esclave-née, bête de somme, battue, vendue, outragée de toute manière, accablée des plus rudes travaux, son histoire ne peut s’écrire qu’avec des larmes, du sang et de la boue. Pourquoi cet acharnement du Dragon contre l’être le plus faible, et dont il semble par conséquent avoir moins à craindre ? D’où vient cette prédilection à choisir la femme, et surtout la jeune fille, pour medium, pour organe de ses mensonges, pour instrument de ses manifestations ridicules ou coupables ? (L’histoire est pleine de ces honteuses préférences). Nous n’en saurions douter, c’est une vengeance du Dragon .

    Dans la femme, dans la vierge surtout, il voit Marie. Il voit celle qui doit lui écraser la tête ; et, à tout prix, il veut torturer la femme, l’avilir, la dégrader, soit pour se venger de sa défaite, soit pour empêcher le monde de croire à l’incomparable dignité de la femme, et ébranler ainsi jusque dans ses fondements le dogme de l’Incarnation : Persecutus est mulierem(1).

    A ce compte, ne semble-t-il pas que c’est l’homme, et non la femme, qui devrait avoir la préférence dans la haine de Satan ? Car enfin, ce n’est pas la femme, mais l’homme-Dieu qui a détruit l’empire du démon. Sans doute, le vainqueur du Dragon est le fils de la femme ; mais il est vrai aussi que sans la femme, sans Marie, ce vainqueur n’aurait pas existé, et que Satan continuerait paisiblement d’être, ce qu’il fut autrefois, le Dieu et le roi de ce monde. L’observation est d’autant plus juste, que le vainqueur de Satan n’est pas venu de l’homme, mais de la femme, sans aucune participation de l’homme

    C’est donc à juste titre que le Dragon s’en prend de sa défaite, non à l’homme, mais à la femme. C’est donc à juste titre que Dieu même lui annonça que la femme, et non pas l’homme, lui écraserait la tête. C’est donc à juste titre que l’Église fait hommage à Marie de ses victoires, et qu’elle lui redit de tous les points du globe : Réjouissez-vous, Marie ; vous seule avez détruit toutes les hérésies d’un bout de la terre à l’autre . C’est donc à juste titre que la femme est l’objet préféré de la haine de Satan : Persecutus est mulierem. C’est donc à juste titre, enfin, qu’à tous les triomphes de Marie correspondent les rugissements du Dragon, et que ces rugissements deviennent d’autant plus affreux, que le triomphe est plus éclatant.

    Comme ces idées à la fois si rationnelles et si mystérieuses, si sublimes et si simples, expliquent à merveille la lutte acharnée, inouïe, dont nous sommes aujourd’hui témoins ! Pour soulever tant de fureurs, qu’a fait l’Église ? Ne le demandons pas. En proclamant le dogme de l’Immaculée Conception, elle a glorifié l’éternelle ennemie de Satan d’une gloire jusqu’alors inconnue. Or, en élevant jusqu’aux dernières limites le triomphe de Marie, elle a fait tomber sur le Dragon le dernier éclat de la foudre, dont il fut menacé il y a six mille ans. C’est vraiment aujourd’hui que le pied virginal de la femme pèse de tout son poids sur la tête du serpent. Que Pie IX souffre des angoisses inouïes : il les a méritées.

    Persécutée dans Ève, sa mère, et dans toutes les femmes, ses murs, avec une rage dont l’histoire peut à peine retracer le tableau, Marie fut persécutée dans sa personne. De la crèche à la croix, quelle fut sa vie ? Femme des douleurs, comme son Fils fut l’homme des douleurs, à elle appartient le droit exclusif de répéter de génération en génération : « Vous tous qui passez par le chemin, regardez et voyez s’il est une douleur comparable à la mienne ! » A nulle autre, par conséquent, ne convient, comme à elle, le titre de Reine des martyrs .

    Marie meurt, et la persécution ne s’arrête pas devant sa tombe. En effet, comme Marie avait vécu dans Ève, sa mère et sa figure, elle vit dans l’Église, sa fille et son prolongement . Nous disons sa fille ; car le sang divin qui a enfanté l’Église est le sang de Marie. Nous disons son prolongement ; comme Marie, l’Église est vierge et mère tout ensemble. Vierge, jamais l’erreur ne l’a souillée ; mère, elle enfante autant de Christs qu’elle enfante de chrétiens : Christianus alter Christus. Marie fut l’épouse du Saint-Esprit ; l’Église a le même privilège. C’est Lui qui la protège, qui la nourrit, qui en prend soin et qui la rend mère d’innombrables enfants (Corn. a Lapid. in Gen., III, 14 ; et in Apoc., XIII, 1).

    Ainsi, la femme, objet de la haine éternelle du Dragon, c’est Ève, c’est Marie, c’est l’Église, ou plutôt c’est Marie toujours vivante dans Ève et dans l’Église. Femme par excellence, en qui un privilège sans exemple réunit les gloires les plus incompatibles de la femme, l’intégrité de la vierge et la fécondité de la mère ; femme de la Genèse et de l’Apocalypse, placée au commencement et à la fin de toutes choses : soyez bénie ! Votre existence nous donne le dernier mot de la grande lutte que, sans vous, nul ne saurait comprendre ; de même que votre mission, immortelle comme votre existence, explique l’immortalité de la haine infernale dont vous êtes l’objet et nous avec vous : Persecutus est mulierem quae peperit masculum.



    (1) Cette préférence de haine, dit Camerarius, se remarque jusque dans l’ordre purement physique. L’opinion est que les serpents, cruellement ennemis de l’homme, le sont encore plus de la femme ; qu’ils l’attaquent plus souvent, et que plus souvent ils la tuent de leurs morsures. Un fait évident le confirme, c’est que dans une foule d’hommes, s’il y a une seule femme, c’est elle que le serpent cherche à mordre. « Id enim in eo maxime perspicitur, quod etiam in turba frequentissima virorum, serpens unius mulieris, etiam si sola fuerit, calcibus insidiari consueverit. » Medit. hist., pars I, cap. IX, p. 31
    Kontrapoder y Hyeronimus dieron el Víctor.

  2. #2
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    Re: Haine particulière de Satan contre la femme

    Dieu condamna la femme à être assujettie à l'homme.

    Il [ Dieu ] condamna la femme à enfanter avec douleur et à être assujettie à l'homme, et l'homme à manger son pain à la sueur de son front. Dieu les consola en leur promettant un Sauveur, qui leur rendrait tous les biens qu'ils avaient perdus et même de plus grands. Adam fit pénitence de son péché, et il eut le bonheur de recouvrer les bonnes grâces de Dieu et de mourir dans son amour.


    Abrégé du catéchisme de persévérance - Mgr Gaume - page 68 : https://archive.org/stream/cihm_91887#page/n73/mode/2up

  3. #3
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    Re: Haine particulière de Satan contre la femme

    CONFÉRENCES AUX DAME DE LYON - Mgr MERMILLOD - 1883 :

    https://archive.org/stream/confrence...ge/n9/mode/2up

    LA FEMME CHEZ LES DÉNÉS - Par le R. P. A.-G. Morice, O.M.I., Missionnaire au Lac Stewart C.B. - 1906 :

    https://archive.org/stream/lafemmech...age/4/mode/2up
    Última edición por Pious; 23/12/2017 a las 18:19

  4. #4
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    Re: Haine particulière de Satan contre la femme

    Source ici :ICI



    CATÉCHISME DE LA SAINTE FAMILLE de Jésus, Marie, Joseph.


    PREMIÈRE PARTIE.


    CHAPITRE PREMIER.

    DE LA SAINTETÉ de la Sainte Famille, et de la manière qu'elle a été conduite.


    D. Qu'est-ce que la Sainte Famille ?
    R. C'est celle qui est composée de JÉSUS, MARIE, JOSEPH.

    D. Pourquoi l'appelez-vous Sainte ?
    R. Parce qu'elle a été la plus Sainte qui ait jamais été, et qui sera jamais, étant composée des plus saintes personnes qui puissent être.

    D. Quelle était la source de leur Sainteté ?
    R. La sainteté qui était dans les sacrées personnes de la Sainte Famille, procédait de JÉSUS, qui étant vrai Dieu et vrai homme, en avait en soi la source et la plénitude, qu'il faisait découler abondamment sur MARIE et JOSEPH.

    D. En quoi consistait la sainteté de cette Sainte Famille ?
    R. En ce que tout péché en était entièrement banni, et la divine volonté parfaitement accomplie.

    D. Le péché n'y a-t-il jamais eu aucune entrée ?
    R. Non, parce que JÉSUS comme Dieu ne pouvait pécher, MARIE ayant été préservée du péché originel, n'en a jamais commis d'actuel ; et il est a présumer que JOSEPH n'a pas été moins privilégié que les Apôtres qui ont été confirmés en grâce.

    D. Quelle était la règle de leur perfection et sainteté ?
    R. La divine volonté qu'ils ont suivie en tout temps, en tous lieux, et en toutes choses.

    D. Comment la volonté de Dieu leur était-elle connue ?
    R. Premièrement par les Commandements de Dieu ;
    Secondement par les accidents de providence ;
    Troisièmement par la lumière intérieure du Saint Esprit ;
    Quatrièmement par la révélation des Anges, et spécialement de celui qui la découvrait ordinairement à Saint Joseph, et par son moyen à la Sainte Vierge, et au saint enfant Jésus.

    D. D'où vient que la révélation de la divine volonté n'était pas faite à la Sainte Vierge comme la plus sainte, et que Jésus à qui rien n'était inconnu, au lieu de la leur découvrir, paraissait l'apprendre de tous les deux ?
    R. C'était pour ne point sortir de l'ordre de cette divine volonté, qui a ordonné que la femme soit soumise à la conduite du mari, et les enfants à celle du père et de la mère de famille.

    D. Par quelle voie la divine volonté a-t-elle conduit cette Sainte Famille ?
    R. Par la pauvreté, les mépris, et les souffrances, qui sont d'autant plus estimées de Dieu que les hommes les ont plus en horreur : c'est pour ce sujet qu'il a donné à JÉSUS, MARIE et à J0SEPH ces trois fidèles compagnes, qui ne les ont jamais abandonné jusqu'à la mort, comme le plus riche présent qu'il leur pouvait faire.

    D. En quoi consistait leur pauvreté ?
    R. En trois choses, car elle était une pauvreté de biens, de parents, et d'amis qui les peuvent assister.

    D. D'où provenait le peu de cas que l'on faisait d'une famille si sainte ?
    R. Elle provenait de la manière de vie pauvre, et commune, sous laquelle étaient cachées toutes ses grandeurs et ses excellences, qui n'étaient connues que de Dieu seul.

    D. JÉSUS, MARIE et JOSEPH ont-ils beaucoup souffert ?
    R. Oui, ils ont souffert en toutes manières, et leur vie n'était qu'une chaîne de souffrances, qui se succédant les unes aux autres, les ont privés de tous les plaisirs du monde, et de toutes les satisfactions de la nature.

    D. Pourriez-vous me marquer ces souffrances ?
    R. Il me serait impossible de vous les dire toutes en détail, à cause de leur multitude, mais je dirai en général qu'elle se réduit soient toutes à deux sortes, dont les unes étaient intérieures, et les autre extérieures.

    D. Quelles sont les intérieures ?
    R. Les intérieures sont :
    1. La peine que Saint Joseph ressentit, lorsqu'il vit son Épouse enceinte sans en connaitre le mystère ; et celle de la Sainte Vierge voyant la perplexité de son chaste Époux ;
    2. Les craintes qu'Hérodes et Archelaüs ne fissent mourir leur cher enfant Jésus, qui était tout leur trésor ; ce qui les obligea de fuir en Égypte, et de quitter derechef la Judée pour aller demeurer en Nazareth ;
    3. La douleur qu'ils eurent de la perte de Jésus âgé de douze ans, douleur si grande, que l'ayant trouvé dans le Temple après la recherche de trois jours, la Sainte Vierge ne pût s'empêcher de lui faire amoureusement quelques plaintes.

    D. Quelles font les extérieures ?
    R. Les extérieures sont toutes les suites de la pauvreté, la faim, la soif, le froid, le chaud, la lassitude dans des voyages à pied, le manque de logement, comme il arriva lorsque la Sainte Vierge se trouva réduite à faire ses couches dans une étable en la compagnie des bêtes, avec un dénuement entier de toutes sortes de commodités, parce que personne ne les voulut loger ; la persécution d'Hérodes qui les obligea à des voyages longs et fâcheux, et à demeurer sept ans avec les Égyptiens ennemis des Juifs, où ils n'avaient ni parents ni amis qui les puissent consoler, ni assister, de sorte qu'ils étaient quelquefois obligés d'y vivre d'aumônes.

  5. #5
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    Re: Haine particulière de Satan contre la femme

    CHAPITRE II.

    DES VERTUS de la Sainte Famille.


    D. Comment se comportait la Sainte Famille dans cette conduite si rigoureuse que le Père Éternel tenait sur elle ?
    R. Les trois Saintes personne qui la composaient y ont fait paraitre toutes les vertus en un souverain degré ; mais spécialement la conformité à la volonté de Dieu, qui était la source de leur patience admirable.

    D. En quoi consistait leur conformité à la volonté de Dieu ?
    R. Cette vertu était la première, ou plutôt le principe et l'âme de toutes les autres auxquelles elle donnait le mouvement : Elle consistait en ce qu'ils n'avaient point d'autre vouloir, ou non vouloir que celui de Dieu, auquel ils se conformaient toujours et en tous les accidents les plus fâcheux, entièrement, librement, joyeusement, en sorte que la divine volonté y régnait d'une manière absolue.

    D. Quelles sont les autres vertus qui ont éclaté dans la Sainte Famille ?
    R. J'y remarque la charité parfaite dans les trois personnes, la foi et l'espérance en un sublime degré dans la Sainte Vierge et Saint Joseph, et la vertu de Religion ; et l'humilité, l'obéissance, la pauvreté d'esprit et la chasteté qui paraissaient pardessus toutes les autres.

    D. Je vous prie de m'entretenir de chacune en particulier ; j'espère que cela ne me sera pas peu utile dans le désir que j'ai de les imiter selon l'étendue de ma petite grâce ?
    R. Je le ferai d'autant plus volontiers que vous me faites cette demande par le motif qui m'a obligé d'entreprendre ce petit Ouvrage. Leur Foi était si grande, que Sainte Élizabeth, la reconnut comme le principe du bonheur de la Sainte Famille, quand elle dit à la Sainte Vierge qu'elle était bienheureuse parce qu'elle avait crû. En effet ce fut la foi qu'elle eût aux paroles de l'Ange, qui tira de son cœur et de là bouche ce grand Flat, source de bonheur, non seulement de la Sainte Famille, mais de toute la nature humaine. C'était par la foi que Saint Joseph acquiesçait si promptement a tout ce que Dieu lui révélait par ses Anges ; ce fut par la foi qu'il connut le mystère de la fécondité de la Sainte Vierge, et qu'il la prit pour son Épouse. C'était leur foi qui leur faisait connaitre les grandeurs de Jésus dans ses bassesses, sa toute-puissance dans sa faiblesse, sa sagesse dans l'enfance, sa divinité cachée dans son humanité, qui était le sujet de leurs considérations et la cause de leurs admirations. Cette foi vive qu'ils avaient produisait en eux l'espérance, et une confiance en Dieu si grande, que quoiqu'ils se vissent dénués des biens de la terre, de parents riches et d'amis ; persécutés des hommes, rejetés de tout le monde, néanmoins ils n'ont jamais douté du soin paternel de Dieu à leur égard, auquel ils s'attachaient d'autant plus, qu'ils le voyaient privé de tout appui humain, et délaissés des créatures. La charité qui est la Reine des vertus opérait en eux un ardent amour envers Dieu, une compassion grande des misères corporelles et spirituelles du prochain, qui les possédait d'une telle manière qu'il n'y a pas eu un moment dans toute leur vie, qu'ils n'aient dirigé à la plus grande gloire de Dieu, et au salut des âmes. De ces trois vertus résultait celle de Religion, qui consiste dans le culte extérieur que nous rendons à Dieu, qu'ils pratiquaient en trois manières,
    qu'ils pratiquaient en trois manières.
    Premièrement, n'omettant rien de toutes les cérémonies ordonnées par la loi ; c'est pour ce sujet que Jésus s'assujettit à la Circoncision, Marie à la Purification sans y être obligée, et tous les ans ils venaient en Jérusalem adorer Dieu dans le Temple.
    Secondement, ils s'appliquaient plusieurs fois le jour à la prière, y ayant recours en toute occasion, mais spécialement le matin, le soir, avant les repas, et au commencement de chaque action ; outre cela ils élevaient sans cesse leur cœur à Dieu par de Saintes aspirations, et ils ne se contentaient pas de le faire durant le jour, mais encore pendant la nuit, puisque l'on croit communément que lorsque l'Ange saluât la Sainte Vierge, il la trouva en oraison environ l'heure de minuit.
    Troisièmement, ils faisaient paraitre par la modestie qu'ils avaient dans les lieux Saints, et le respect avec lequel ils traitaient les choses Saintes, et tout ce qui appartient au culte divin, l'estime qu'ils faisaient de Dieu.

    D. Je prends d'autant plus plaisir à vous entendre parler des vertus de la Sainte Famille que je n'y vois rien qui ne soit imitable, quoique très admirable, je vous prie donc de continuer cette matière.
    R. Entre les vertus Morales, l'humilité est la plus grande et la plus petite, et toutes ses grandeurs sont dans sa bassesse et font que l'on est d'autant plus que l'on veut être moins. C'est cette vertu qui a parue dans la Sainte Famille en un souverain degré, en ce que celui qui était le plus grand, s'est fait le plus petit, la Sainte Vierge l'a suivi de plus près, et Saint Joseph quoique le moindre en grâce a imité parfaitement tous les deux. Ces trois Saintes Personnes fuyaient avec soin tout ce qui avait de l'éclat, et qui pouvait leur acquérir de l'estime et de l'honneur, cachant la grandeur de leur intérieur sous un extérieur for commun, embrassant avec joie les mépris, et les rebuts qui leur arrivaient de la part des hommes.
    Leur humilité se faisait encore paraitre dans leur obéissance. Qu'il faisait beau de voir le Roi du Ciel et de la terre n'avoir point d'autre occupation que de faire ce que ses parents lui commandaient, c'est tout ce que les Saintes écritures nous font connaître de ses emplois en la Sainte Famille en ces deux mots, v. Il leur était soumis ; la Sainte Vierge obéissait à Saint Joseph, et Saint Joseph à l'Ange qui lui servait d'interprète des volonté de Dieu, ils étaient tout à fait soumis non seulement aux lois divines et Ecclésiastiques comme il a été dit, mais aussi aux lois humaines, et ils étaient dans l'obéissance actuelle aux Édits de l'Empereur lorsque Jésus par sa naissance fut l'accomplissement de la Sainte Famille.
    Leur pauvreté d'esprit paraissait dans leur détachement général de tous les biens de la terre, et leur faisait préférer la privation à l'abondance, et quoiqu'ils fussent dénués le plus souvent du nécessaire, néanmoins jamais leurs désirs ne se sont portés vers les richesses, mais uniquement vers Dieu, de qui ils attendaient sans empressement leurs subsistance.
    La chasteté a été la vertu propre de cette Sainte Famille, puisqu'elle y a été conservée par un miracle tout nouveau, Jésus étant le fruit d'un mariage virginal ; la Sainte Vierge et Saint Joseph avaient tant d'amour pour cette aimable vertu, que celle-la eut plutôt renoncé à la maternité d'un Dieu, et celui-ci à être l'Époux de la Mère de Dieu, qu'à la Virginité qu'ils avaient consacrée à Dieu avant leur mariage, aussi ne le contractèrent-ils après leur vœu que par un mouvement particulier du Saint-Esprit .
    Il y a encore une infinité d'autres vertus qui s'y rencontraient comme dans leur centre et leur origine, puisqu'il n'y en manquait aucune ; et je ne trouverais pas de fin dans une matière si ample, qui doit être plutôt sujet de vos méditations, que de nos entretiens.


  6. #6
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    Re: Haine particulière de Satan contre la femme

    CHAPITRE III.


    DES MYSTÈRES.


    D. Vous m'en avez dit beaucoup en peu de mots, et me donnez de quoi pratiquer pour toute ma vie ; je vous prie maintenant de me dire quel sont les mystères qui appartiennent à la Sainte Famille ?
    R. L'on peut dire que tous les moments des trente années que cette divine Famille a subsisté, sont autant de Mystères pleins de grâces et de lumière, qui purifient les cœurs, éclairent les entendements et embrasent les volontés de ceux qui les considèrent avec un désir véritable d'imiter ce qu'il y a d'imitable ; mais pour fixer votre esprit à quelque chose d'arrêté, je les réduits à douze, savoir le Mariage de la Saint Vierge avec Saint Joseph, l'Annonciation, la Visitation, la peine de Saint Joseph sur la grossesse de son Épouse, la Naissance de Jésus, sa Circoncision, l'Adoration des Rois, la Purification, la fuite en Égypte, la perte et le recouvrement de Jésus au temple, leur demeure en Nazareth, et la mort de Saint Joseph.

    D. Souffrez que je vous fasse quelques petites questions sur chacun en particulier, pour m'éclaircir de quelques doutes, et premièrement le mariage de Saint Joseph avec Notre-Dame était-il un véritable mariage ?
    R. Oui c'était un véritable mariage fait en face d'Église, par un contrat légitime, selon la coutume et l'usage de ce temps-là ; et en vertu de ce contrat la Sainte Vierge appartenait à Saint Joseph en qualité d'Épouse, et Saint Joseph à la Sainte Vierge en qualité d'Époux.

    D. Pouvaient-ils se marier ayant l'un et l'autre consacré leur virginité à Dieu par un vœu exprès ?
    R. Je vous ai déjà dit qu'ils y furent poussés par un mouvement particulier et extraordinaire du Saint-Esprit, et comme il est bien croyable par une révélation expresse de l'Ange qui leur servait d'interprète des volontés de Dieu.

    D. Quelle fin avaient-ils dans leur mariage ?
    R. Ils n'en avaient point d'autre que d'accomplir la volonté de Dieu qui leur était connue.

    D. Pourquoi Dieu a-t-il voulu que la Sainte Vierge fut mariée ?
    R. Premièrement pour lui donner un compagnon et un aide dans ses voyages, dans ses travaux, et tout le cours de la vie.
    Secondement pour mettre sa réputation à couvert devant les hommes, qui croyaient Jésus être fils de Joseph. Troisièmement pour donner à Jésus un père nourricier qui l'élevât, et qui le nourrit par ses soins et son travail. Quatrièmement pour cacher aux hommes la divinité de Jésus.
    Cinquièmement pour établir Joseph le chef et le Supérieur d'une famille, qui devant être la règle de toutes les autres, devait par conséquent être accomplie.

    D. Comment vivaient ces deux Époux dans l'État du mariage ?
    R. Dans un amour mutuel, très fort, très fidèle, très pur, et très chaste, qui les unissait si étroitement, qu'ils n'avaient qu'un cœur et qu'une âme ; je vous ai déjà parlé de la chasteté plus qu'Angélique dans laquelle ils s'excitaient l'un l'autre par leurs regards et leurs paroles toutes célestes ; enfin tous leurs soins et tous leurs travaux tendaient à l'éducation de leur divin enfant, qu'ils aimaient plus qu'eux-mêmes ; or l'union des cœurs, la fidélité de l'amour, et l'éducation des enfants, sont les trois biens du mariage.

    D. Comment est-ce que la Sainte Vierge Marie a pu concevoir sans détriment de sa virginité, et être Mère et Vierge tout ensemble, vu que cela parait incompatible ?
    R. La réponse à votre question appartient au mystère de l'Annonciation et de l'Incarnation du Fils de Dieu, qui est le Mystère des Mystères, la fin et le commencement de tous les autres, et le principe du bonheur de la Sainte Famille, puisque c'est en ce jour que Dieu s'est fait homme, et fils de l'homme en qualité d'enfant de Marie ; le Saint-Esprit qui disposait la Sainte Vierge dès le premier moment de son Immaculée Conception, à cette grande grâce y mit le dernier accomplissement, lorsqu'il forma du plus pur de son sang un corps virginal, créa une âme dans ce corps, et le Fils de Dieu s'unit par une union hypostatique, c'est-à-dire personnelle, l'un et l'autre, dans un même instant, en sorte que cet enfant était vrai Dieu et vrai Homme ; et c'est pour ce sujet que la Sainte Vierge est véritablement Mère de Dieu, ayant fourni de sa substance la matière du corps du Fils de Dieu ; c'est ce qui fait dire que la chair de Jésus est la chair de Marie.

    D. La Sainte Vierge n'y a-t-elle pas apporté aucune disposition de sa part ?
    R. Oui, Saint Bernard dit qu'elle a agrée à Dieu par sa virginité, qu'elle a conçu par son humilité ; c'est pour ce sujet que ces deux vertus ont paru dans leur plein jour dans le Colloque qu'elle eut avec Saint Gabriel, qui fut député de la Très Sainte Trinité pour tirer son consentement.

    D. Comment ces deux vertus ont-elles paru ?
    R. Premièrement le trouble où elle fut lorsqu'elle vit entrer au milieu de la nuit un Ange en forme d'un jeune homme, qui la salua pleine de grâce, fut la marque d'une âme chaste, qui craint toujours l'autre sexe, qui appréhende même la compagnie des Anges sous la forme humaine. De plus, ce même trouble est le caractère d'une âme humble, qui ne peut entendre les louanges sans se troubler. Secondement lorsque l'Ange lui déclare qu'elle concevrait, et qu'elle mettrait au monde un Fils, elle en demande la manière, et déclare qu'elle est vierge, et qu'elle préférait sa virginité à la maternité ; l'Ange lui leva cet obstacle, l'assurant qu'elle serait mère et vierge tout ensemble ; et pour lors voyant sa virginité en assurance, elle s'anéantit profondément, se confessant la servante du Seigneur, et enfin donne ce consentement tant désiré en ces termes, qu'il me soit fait selon votre parole, et en cet instant le mystère fut accompli, et l'Ange se retira.

    D. Que fit ensuite la Sainte Vierge ?
    R. L'Écriture Sainte nous marque qu'elle partit incontinent après pour aller dans les montagnes de la Judée visiter sa cousine Élisabeth, que l'Ange lui avait dit être enceinte, et c'est ce que nous appelons le Mystère de la Visitation.

    D. Pourquoi la Sainte Vierge allait-elle faire cette visite ?
    R. Elle y fut poussée par le mouvement du Saint-Esprit pour la sanctification du petit Saint Jean, dont Sainte Élisabeth était grosse de six mois, et pour assister sa cousine pendant sa grossesse, comme elle fit.

    D. Qu'y a-t-il de remarquable en cette visite ?
    R. Trois choses. Premièrement, qu'elle y alla en grande hâte ; de quoi il ne se faut pas étonner, puisqu'elle était portée de celui qu'elle portait dans son sein, qui brûlait déjà du désir de nous sanctifier tous dans la personne de son Précurseur.
    Secondement, que tous leurs entretiens furent de Dieu, et Prophétiques, le Saint-Esprit parlant par la bouche de ces deux mères qui en étaient toutes remplies.
    Troisièmement, que Jésus voulut sanctifier Saint Jean par le moyen de sa Sainte Mère, afin que nous la reconnussions pour la Médiatrice de notre salut et de toutes les grâces que Jésus nous a méritées.

    D. Combien de temps demeura-t-elle chez sa cousine ?
    R. Elle y resta trois mois, et pendant ce temps elle lui rendit tous les services que sa charité et son humilité lui suggéraient ; après ce temps-là elle retourna chez elle, et ce fut pour lors que Saint Joseph s'aperçut de la grossesse, dont il eut une espèce d'inquiétude ; et c'est le quatrième mystère.

    D. D'où vient que Saint Joseph n'eut point plus tôt connaissance du Mystère qui se passait, et que Dieu permit qu'il tombât dans une si grande peine ?
    R. J'en trouve trois raisons ;
    la première, afin que l'inquiétude de Saint Joseph, à qui la chose touchait de plus près, servit à confirmer par après la vérité de l'Incarnation du Fils de Dieu, et de la virginité de la Mère ;
    La seconde, pour faire paraître d'un côté la Sainteté et la Justice de Saint Joseph, qui dans une chose si évidente suspendit néanmoins son jugement, sans vouloir, ni condamner, ni accuser son Épouse ; et de l'autre l'humilité de la sainte Vierge, qui voyant la peine de son cher Époux, ne voulut pas se justifier elle-même, en lui découvrant les grandes choses de Dieu avait opérées en elle, mais elle abandonna à Dieu sa justification ;
    La troisième, pour nous servir d'exemple, et nous apprendre la manière de nous comporter en pareille occasion.

    D. Comment Dieu les délivra-t-il de cette peine, que je conçois très grande ?
    R. Dieu qui n'abandonne jamais ceux qui se confient en lui, voyant la peine de Saint Joseph si extrême, qu'il était sur le point de quitter Marie à petit bruit, parce qu'il ne pouvait rien comprendre dans une chose dont la cause lui était inconnue, et qu'il ne voulait pas aussi condamner son Épouse, dont la sainteté lui était connue ; Dieu, dis-je, pour lors lui envoya un Ange pendant son sommeil, qui lui révélât tout le mystère, et lui ordonna de donner à l'enfant le nom de JÉSUS, et de prendre sans crainte la Sainte Vierge pour son Épouse, à quoi il obéit incontinent.

    D. J'admire cette conduite, et je vous avoue que j'ai quelque impatience de savoir ce qui s'est passé dans la naissance d'un enfant, dont la conception a été si surprenante, et accompagnée de si grands miracles.
    R. Sa naissance n'est pas moins admirable ; voici comment elle s'est passée. Les neuf mois de la grossesse de la Sainte Vierge étant accomplis, le temps étant venu qu'elle devait enfanter ; elle et Saint Joseph étant en prière dans l'étable de Bethléem, à l'heure de minuit, ils aperçurent ce divin Enfant qui était sorti du sein maternel, comme le rayon sort du Soleil sans l'ouvrir, et sans causer de douleur. Ce petit enfant fit paraître par ses cris enfantins, qu'il s'était revêtu de nos misères et de nos faiblesses, et ses parents éclairés de la foi l'adorèrent comme leur Dieu, et le reconnurent pour leur Sauveur. Après cet acte de profonde admiration, sa Sainte Mère le prit entre ses bras, le caressa comme son Fils, l'enveloppa de petits langes qu'elle avait elle-même préparés, et le coucha dans la crèche au milieu de deux animaux.

    D. Voilà une naissance accompagnée d'étranges circonstances, pour le fils d'un Dieu ; d'où vient qu'il naît dans une étable, et dans un pays qui lui était étranger ?
    R. Ses parents avaient été obligés de venir en la ville de Bethléem, ville de la naissance de David, dont Joseph descendait en droite ligne, pour obéir à l'Édit de l'Empereur Auguste, qui obligeait chacun de se rendre en la ville de ses ancêtres pour s'y faire inscrire ; et comme ils étaient pauvres, il ne se trouva point de lieu pour eux dans les Hôtelleries, de sorte que la nécessité les obligea de sortir de la ville, et le Saint-Esprit les conduisit dans cette étable taillée parla nature dans le roc ; où de pauvres gens avaient coutume de retirer leurs troupeaux.

    D. Pourquoi Dieu permit-il tout cela ?
    R. Il est certain que tout avait été ordonné de la divine Providence, jusqu'à la moindre circonstance, pour des raisons très sublimes. La première est que Jésus venait au monde comme un Médecin pour guérir nos maladies, qui ont trois causes, la concupiscence de la chair qui se nourrit des plaisirs ; la convoitise des richesses, et la superbe ; il fallait donc les guérir de leurs contraires, et c'est pour cela qu'il fallait que sa naissance et toute sa vie fut accompagnée de souffrances, de pauvreté et d'abjection. La seconde est que sa naissance corporelle dans le monde n'étant que pour la naissance spirituelle dans nos âmes ; elle en a été la figure, nous instruisant par là que l'obéissance, l'humilité, la pauvreté, la souffrance, le rebut du monde, le détachement des créatures, sont les dispositions requises aux âmes qui veulent que Jésus vienne naître dans leur cœur, et qu'au contraire il n'y a point de place pour lui dans ceux qui sont pleins de l'affection des choses du monde. La troisième était pour nous montrer son pur amour envers les hommes, dont il venait chercher les âmes pour les sauver, sans en vouloir tirer aucun avantage.

    D. Personne n'eut-il connaissance de cette naissance ?
    R. Oui, il y avait de bons Pasteurs simples et craignant Dieu, qui veillaient à la garde de leurs troupeaux aux environs de Bethléem : Voilà qu'ils furent environnés tout d'un coup d'une grande lumière, au milieu de laquelle parut un Ange, qui leur déclarât la naissance du Sauveur, comme la plus joyeuse nouvelle qu'il leur pouvait annoncer, qu'ils allassent en Bethléem, qu'ils le trouveraient enveloppé de langes ; et en même temps ils entendirent ne musique Angélique des Esprits bienheureux, qui disaient et qui chantaient gloire à Dieu dans les Cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Ces pauvres gens vont en Bethtléem, trouvent l'enfant emmailloté entre les bras de sa mère ; ils l'adorent comme leur Sauveur, et s'en retournent tous ravis des merveilles qu'ils avaient vues, plus des yeux de la Foi, que de ceux du corps, ne pouvant se tenir d'en faire part à tout le monde.

    D. Quand est-ce que ce divin Enfant reçu le sacré Nom de JÉSUS ?
    R. Au jour de la Circoncision, qui se fit huit jours après, selon que l'ordonnait la loi de Moïse.

    D. Qui fut le Ministre de cette sanglante opération ?
    R. Il est croyable que ce furent ses Saints Parents, qui lui imposèrent en cette même cérémonie le Nom de JÉSUS, c'est-à-dire SAUVEUR, selon qu'il leur avait été ordonné par un Ange.

    D. Jésus était-il obligé à cette loi ?
    R. Non, puisqu'elle est un remède du péché originel, auquel il n'avait pu être sujet.

    D. Pourquoi donc a-t-il voulu s'y soumettre ?
    R. Parce qu'encore qu'il n'eut point de péché, étant néanmoins chargé de tous ceux des hommes, il paraissait en la forme de pécheur, et prit pour ce sujet sur soi le remède du péché, afin de guérir les nôtres qu'il s'était rendu comme propre, en prenant la qualité de Sauveur.

    D. Ses parents eurent-ils bien du courage de faire cette rude et douloureuse cérémonie sur leur cher enfant ?
    R. Oui, ils firent voir que l'amour de Dieu était plus fort que l'amour naturel, voulant obéir à l'ordre qu'il en avaient reçu, et à la Loi qui l'ordonnait.

    D. Quelle instruction peut-on tirer de ce Mystère ?
    R. Les parents apprennent par là l'obligation qu'ils ont de circoncire leurs enfants, c'est-à-dire, de retrancher tous leurs vices sans avoir égard aux sentiment de la nature.

    D. Poursuivez s'il vous plait de me déclarer les choses qui suivirent la naissance de Jésus ?
    R. Le Mystère qui nous touche de plus près, c,est celui de l'Adoration des Rois qu'on appelle l'Épiphanie, c'est-à-dire manifestation, puisque ce fut en ce jour que Jésus qui n'avait encore paru qu'aux Juifs en la personne des Pasteurs, se manifesta aussi aux Gentils, et nous appela tous à sa connaissance, en la personne de trois Mages. Que nous eut profité la naissance de Jésus, s'il ne se fut manifesté à nous.

    D. Comment cela se passa-t-il ?
    R. Une Étoile extraordinaire en toutes manières parut en orient, qui annonçait la naissance du Messie, les trois Mages sans hésiter ni différer se mettent en chemin, viennent le chercher en Jérusalem, ville Capitale de la Judée, demandent où est ce Roi des Juifs nouvellement né ; ce qui jeta le trouble dans l'esprit d'Hérodes, et toute la ville. Il fait assembler les Scribes et les Docteurs de la Loi, pour savoir d'eux le lieu de la naissance du Messie ; Ils répondent que c'était en Bethléem selon qu'il était porté dans l'Écriture ; Hérodes les y envoie avec ordre de lui en venir dire des nouvelles quand ils l'auraient trouvé, et cela dans le dessein de le faire mourir, sous prétexte de le vouloir adorer ; ils prennent donc le chemin de Bethléem, et voilà que l'Étoile qui leur avait paru en Orient, marchait devant eux, et les conduisit droit où était Jésus, s'arrêtant sur le lieu de sa demeure ; ils y entrent, trouvent ce divin Enfant en la compagnie de sa Mère, ils se prosternent, l'adorent, et lui font leurs présents mystérieux, d'Or, de Myrrhe, et d'encens, par lesquels ils reconnaissaient sa Royauté, son humanité, et sa Divinité.

    D. Qu'apprenons-nous de tout ce Mystère ?
    R. Il est si plein de lumière et d'instruction qu'il faudrait un livre entier pour en parler. J'y ferai seulement trois réflexions ; la première est que Jésus appelle tout le monde à la Connaissance, mais tous ne correspondent pas à sa grâce ; il y en a que trois qui suivent l'étoile. La seconde est que pour trouver Jésus il faut quitter son pays, qui est la nature corrompue, et le chercher dans la pauvreté, les souffrances, et les humiliations, et non à la Cour parmi l'abondance, les délices, et les honneurs, c'est où la grâce disparait. La troisième, que Jésus ne se révèle qu'aux petits et aux humbles, et se cache aux sages et aux prudents du siècle, et aux grands de la terre, qui ne le cherchent pas avec pureté d'intention.

    D. Les Mages s'en retournèrent-ils à Hérodes ?
    R. Non car Dieu leur envoya un Ange pendant leur sommeil, qui les avertit de sa mauvaise intention, ce qui les obligea de s'en retourner par un autre chemin.

    D. Jésus ne s'est-il point fait connaître à d'autres ?
    R. Oui, il fut encore reconnu du bon vieillard Siméon, et d'Anne la Prophétesse, lorsque ses parents le portèrent au Temple pour accomplir la Loi de la Purification.

    D. Dites-moi je vous prie comment la chose s'est passée ?
    R. Quarante jours après la naissance de Jésus, ses Saints Parents allèrent au Temple accomplir la Loi qui portait que toute femme qui mettrait au monde un enfant mâle de la manière ordinaire, se présenterait au Temple au bout de quarante jours, pour être purifiée, et que si c'était son premier né, elle l'offrirait à Dieu, et en le rachetant ensuite par l'Offrande de deux Tourterelles, ou de deux Pigeons au lieu d'un Agneau si elle était pauvre.

    D. La mère et le fils étaient-ils obligés à cette Loi ?
    R. Non, puisque la Sainte Vierge avait conçu et enfanté ce cher fils sans blesser sa Virginité en quelque manière que ce fut. Ils se soumirent néanmoins à cette Loi par humilité, par obéissance, et par amour.

    D. Comment Siméon et Anne s'y rencontrèrent-ils en même temps ?
    R. Par le mouvement du Saint-Esprit. Ce Saint vieillard était un homme juste, qui avait la crainte de Dieu, et soupirait depuis longtemps après la venue de son Sauveur ; il avait promesse du Saint-Esprit qu'il le verrait avant sa mort. Il arriva dans le Temple en même temps que Marie, et reconnut le fils et la Mère par une lumière divine qui lui fut donnée ; il prit le Saint Enfant entre ses bras, et tout ravis de joie ne pensant plus qu'à mourir, prophétisa que cet Enfant serait la lumière des Gentils, et la gloire du Peuple d'Israël ; et s'adressant à la Sainte Vierge, il lui dit que ce même Enfant serait la cause du Salut, et l'occasion de la perte de plusieurs, et qu'un glaive de douleur percerait un jour l'âme de la mère par les souffrances du Fils.

    D. Ces prophéties se sont-elles accomplies ?
    R. Oui, puisque Jésus a été la cause du Salut de tous ceux qui ont cru en lui, et l'occasion de la damnation des réprouvés, qui n'y ont pas voulu croire par leur malice et obstination, et la mort de Jésus a été le glaive de douleur qui a percé le cœur de Marie, l'amour rendant toutes les douleurs du fils communes à sa Sainte Mère.

    D. Quel rapport cette prophétie a-t-elle avec ce Mystère ?
    R. Elle en a beaucoup, puisque Jésus qui appartenait à sa mère en qualité d'enfant, était par elle offert au Père Éternel, et elle se dépouilla pour lors de tout le droit qu'elle y pouvait prétendre afin qu'il en disposât entièrement selon sa sainte volonté, pour sa plus grande gloire et le salut des hommes. C'est en cela que parût son amour envers Dieu et les hommes, et ce fut en partie en vertu de cette donation que le Père Éternel le condamna à la mort ; il fallait donc que la Sainte Vierge en eut connaissance, afin d'en faire le sacrifice tout entier.

    D. Quelle était cette femme que vous nommez Anne la Prophétesse ?
    R. C'était une Sainte veuve âgée de quatre-vingt ans ; qui n'avait demeuré que sept ans avec son mari, qui passait tout son temps en jeûnes et en prières. Elle se trouva présente à tout ce Mystère, et y eut sa bonne part, car étant illuminée du Saint-Esprit, elle bénissait Dieu, et disait des merveilles de cet enfant à tous ceux qui se trouvèrent présents. les Parents même de Jésus étaient en admiration des choses admirables qu'ils entendaient.

    D. Quelle instruction tirons-nous de ce Mystère ?
    R. La plus considérable est que si les parents veulent que Dieu fasse quelque chose de grand pour leurs enfants, il faut qu'ils fassent un sacrifice à Dieu incontinent après leur naissance, en les lui offrant du meilleur de leur cœur, afin qu'il en dispose entièrement selon sa sainte volonté.

    D. Qu'est-ce que firent ensuite marie et Joseph ?
    R. Ils s'en retournèrent en Nazareth, et y reportèrent le Saint Enfant.

    D. Y demeurèrent-ils longtemps ?
    R. Non, car dieu envoya un Ange à Saint Joseph, qui lui dit dans son sommeil qu'il se leva promptement, qu'il prit la Mère et l'Enfant, et qu'il s'enfuit en Égypte, et qu'il y demeurât jusqu'à nouvel ordre, d'autant qu'Hérodes cherchait ce cher Enfant pour le faire mourir ; Joseph se leva incontinent et s'enfuit en Égypte.

    D. Pouvez-vous m'apprendre quelques circonstances de ce voyage ?
    R. Elles sont toutes très facultatives. Premièrement ils partent la nuit sans aucun délais, et ne marchent qu'à la faveur des ténèbres, de peur d'être découverts. Secondement ils vont à pied. Troisièmement sans provisions ; ne vivant par conséquent que des aumônes que la providence leur suscitait ; sans doute qu'ils souffrirent beaucoup dans la longueur d'un voyage de cette nature.

    D. Mais quoi, Dieu ne pouvait-il point délivrer son Fils des mains d'Hérodes, par une voie plus douce ?
    D. Il le pouvait, mais il ne le voulait pas, puisque s'étant chargé de notre humanité, il avait pris toutes nos faiblesses. C'est pour ce sujet qu'il voulut cacher et anéantir sa toute puissance par cette fuite honteuse, et pour plusieurs autres belles raisons que je serais trop long à déduire, je vous les laisse à méditer.

    D. D'où vient qu'Hérodes cherchait Jésus pour le faire mourir ?
    R. Il n'y en a point d'autre cause que la passion de régner, qui lui faisait craindre que ce Roi du Ciel ne lui ravit son Royaume de la terre. A quoi l'on peut ajouter, que ça été encore pour nous faire voir l'opposition qui est entre Jésus et les grands de la terre, qui suivent leur ambition, et qui ne le cherche que pour le faire mourir.

    D. Que fit Hérodes après le départ de Jésus ?
    R. Voyant qu'il avait été trompé par les Mages, qu'il avait voulu surprendre par une piété simulée, et par toutes les enquêtes qu'il en avait faites il n'avait pu trouver Jésus, qui ne se manifeste qu'à ceux qui le cherchent avec pureté d'intention, il fit mourir tous les petits enfants au dessous de l'âge de deux ans, qui se trouvèrent en Bethléem, et dans tous les lieux circonvoisins, afin que ne pardonnant à aucun, Jésus se trouva enveloppé dans le grand nombre.

    D. Les petits Innocents sont-ils Martyrs ?
    R. Oui l'Église les reconnait tels, puisque Hérodes ne les faisait mourir qu'en haine de Jésus, et l'on peut dire plus, que notre Petit Sauveur avait un tel désir de mourir pour les hommes, que ne le pouvant encore, parce que son heure n'était pas venue, il agréa que ces petits Innocents fussent substitués en sa place, pour souffrir effectivement en leur corps ce qu'il souffrait déjà de désir au fond de son âme.

    D. Combien de temps Jésus, Marie et Joseph furent-ils en Égypte ?
    R. Ils y demeurèrent sept ans parmi les Égyptiens, qui étaient ennemis des Juifs et qui parlaient une langue qui leur était inconnue, de sorte qu'ils eurent beaucoup à souffrir avec eux dans le temps de leur séjour. Après quoi l'Ange apparut derechef à Saint Joseph, et lui ordonnât de retourner en Judée, où apprenant qu'Achelaus avait succédé à Hérodes son père, il eût à craindre d'une nouvelle persécution, ce qui l'obligea selon l'ordre qu'il qu'il en reçut de Dieu de s'en retourner à Nazareth.

    D. Qu'arriva-t-il ensuite de plus remarquable ?
    R. L'Écriture nous marque qu'ils allaient tous les ans faire leur Pâques en Jérusalem au précepte de la Loi, et ce fut en l'un de ces voyages qu'ils perdirent leur aimable Jésus.

    D. cet accident ne leur fut-il pas bien sensible ? car je le conçoit ainsi.
    R. Vous ne vous trompez pas, puisque Jésus étant l'unique objet de leur amour, il n'y avait que cette perte qui qui leur put donner de la douleur, le degré d'amour faisant le degré de peine. Voici comme la chose arriva. Jésus étant âgé de douze ans, ils allèrent selon leur coutume en Jérusalem. Et les Fêtes étant passées, ils partir pour s'en retourner, et ainsi demeura sans qu'ils s'en aperçussent, d'autant que c'était la coutume que les hommes et les femmes s'en retournaient de compagnie, chaque sexe séparément, et les enfants se joignaient indifféremment avec les uns ou les autres, d'où il arriva que Saint Joseph le croyait avec sa Sainte Mère, et elle le pensait en la compagnie de son cher Époux, ils ne s'aperçurent de son absence qu'après une journée de chemin, lorsqu'ils se rejoignirent. Ils passent toute la nuit et le lendemain à le chercher parmi leurs parents, et ceux de leur connaissance, sans en pouvoir apprendre de nouvelles, ils retournent sur leurs pas, et enfin après trois jours de recherches, ils le trouvèrent dans le Temple au milieu des Docteurs où il les interrogeait et répondait à leurs questions avec l'humilité et la simplicité d'un enfant ; mais il paraissait dans ses discours tant de sagesse, de prudence et de Doctrine, qu'il était l'admiration de l'assemblée ; je vous laisse à penser quelle joie reçurent pour lors ses pauvres parents affligés, auxquels il vint incontinent se réunir.

    D. Comment se passa cette entrevue ?
    R. La Sainte Vierge lui fit ses plaintes amoureuses en cette manière : Hé quoi mon Fils, que nous avez-vous fait, votre père et moi nous vous cherchions avec une extrême douleur.

    D. Que lui répondit Jésus ?
    R. Pourquoi me cherchiez-vous ? ne saviez-vous pas qu'il faut que je me trouve partout où il y va de l’intérêt de mon Père ? Il entendait parler de son Père céleste.

    D. Qu'y a-t-il à remarquer en tout ce Mystère ?
    R. Premièrement que Jésus voulut éprouver l'amour de ses chers parents, non qu'il en doutait, mais pour le faire connaître, et le perfectionner de plus en plus, comme il arriva. Secondement, instruire les parents du soin qu'ils doivent avoir de leurs enfants. troisièmement, servir d'exemple aux enfants de cet âge.

    D. Qu'y a-t-il en cela pour l'instruction des enfants ?
    R. J'y remarque trois belles leçons. La première, l'affection que les enfants doivent avoir d'aller au Catéchisme et de se faire instruire des choses de leur salut. La seconde, qu'ils le doivent faire avec humilité, se contentant d'interroger et de répondre. La troisième, qu'ils doivent préférer le service de Dieu, à l'amour déréglé des parents.

    D. Où allèrent-ils ensuite ?
    R. Ils retournèrent ensemble en la ville de Nazareth, où il est bien croyable que ses chers parents le menaient par la main, n'étant pas encore bien revenus de la crainte de le perdre derechef.

    D. Où demeurèrent-ils étant en Nazareth ?
    R. Dans une petite maison qui appartenait à la Sainte Vierge, où s'était accompli le Mystère de l'Incarnation, et que l'on appelle maintenant Notre-Dame de Laurette, et c'est proprement la maison de la Sainte Famille, puisque ç'a été le lieu le plus ordinaire de sa demeure.

    D. Comment vivaient-ils là ?
    R. D'une manière fort commune à l'extérieur, pauvrement et simplement. C'est pour ce sujet que tout temps appartient à la vie cachée de Jésus, qui ne passait que pour le fils de Joseph et de Marie, sa divinité étant entièrement inconnue aux hommes.

    D. De quoi vivaient-ils pour l'ordinaire ?
    R. Des viandes les plus communes dont se servaient les pauvres gens, apprêtées sans beaucoup de soin, encore en usaient-ils fort sobrement.

    D. Comment étaient-ils habillés ?
    R. Simplement et proprement, comme les personnes de leur condition, je veux dire des gens de métier. Jésus était revêtu d'une petite robe de laine sans couture, que sa Sainte Mère lui avait faite à l'aiguille ; elle allait croissant avec lui, ce qui fait qu'il l'a portée jusqu'à sa mort.

    D. Comment fournissaient-ils aux frais de leur petite dépense ?
    R. Par leur travail, Joseph était un pauvre ouvrier en bois, qui travaillait tantôt à journée, tantôt à la maison ; la Sainte Vierge s'occupait à coudre, à filer, et à d'autres ouvrages semblables, pendant que Jésus travaillait du même métier que son père.

    D. Étaient-ils occupés toute la journée au travail ?
    R. Ils en donnaient une partie à la prière, l'autre aux petits soins du ménage, et aux nécessités de la vie, et tout le reste au travail.

    D. Qui est-ce qui faisait leur petit ménage ?
    R. La Sainte Vierge en avait le soin principal, et elle le tenait toujours fort propre sans affectation, Jésus la servait dans les choses les plus basses, et les plus pénibles, comme de balayer, de laver la vaisselle, d'aller quérir l'eau, du bois, de faire le feu, de servir à table, et autres choses semblables ; il aidait pareillement à Saint Joseph. Enfin il n'avait autre règle que de faire tout ce que l'un et l'autre lui ordonnaient ; le soin principal de Saint Joseph était de fournir à toutes les nécessités domestiques, ce qui le rendait assidu à son travail pour y pouvoir survenir.

    D. Le quel des deux avait la principale conduite de ce divin Enfant ?
    R. Saint Joseph en laissa tout le soin à sa Sainte Mère, jusque à ce qu'il fut en état de travailler, et pour lors la Sainte Vierge en remit la conduite à Saint Joseph.

    D. En quoi consistait le soin qu'en avait la Sainte Vierge dans son état d'enfance ?
    R. Jésus s'étant fait enfant pour l'amour de nous, s'était aussi revêtu de toutes les faiblesses et incommodités qui accompagnent cet âge ; d'où il est aisé de juger que les soins de sa Mère étaient semblables à ceux des autres mères, elle l'allaitait de son propre lait, le changeait, le couchait, l'endormait, le levait, l'apaisait quand il pleurait, l'échauffait dans son sein, le caressait, lui apprenait à marcher, le faisait manger, et lui rendait une infinité d'autres petits services, ce qu'elle faisait avec tout le soin que son amour lui suggérait, et d'une manière toute divine, puisqu'elle les rendait à son Dieu, en les rendant à son fils.

    D. Et Saint Joseph, quel soin en prit-il quand il fut plus grand ?
    R. De le faire travailler de son même Métier, et quoique Jésus fut le Maître de tous les Métiers, il voulut néanmoins se faire son disciple, et l'apprendre de lui, comme s'il ne l'eut pas su. Joseph marquait donc à Jésus son travail, comme à son apprenti, et Jésus anéantissant devant Joseph toutes ses connaissances divines, lui obéissait ponctuellement en toutes choses ; et l'on tient qu'ils ne faisaient que des travaux grossiers, comme des jougs à bœufs, charrues, et autres pareils ouvrages, qui servaient à cacher leurs talents et leur industrie

    D. Comment est-ce que Jésus appelait Joseph et Marie ?
    R. Il appelait la Sainte Vierge sa Mère, et Saint Joseph son Père, et eux l'appelaient leur fils.

    D. Mais Saint Joseph n'était pas son Père ?
    R. Il ne l'était pas en une manière puisqu'il n'avait pas fourni de sa substance pour la formation de son corps ; mais il l'était véritablement en une autre puisque Jésus lui appartenait comme le fils de Marie sa légitime épouse. Aussi ce divin Enfant le reconnaissait pour son père en toutes choses, et Joseph pour son fils.

    D. Quels étaient leurs entretiens ?
    R. Saint Joseph parlait peu, la Sainte Vierge moins, et Jésus presque point du tout ; leurs entretiens n'étaient que de Dieu, ou des choses nécessaires. Tout autre discours était banni.

    D. comment se comportaient-ils à l'égard des voisins, parents et amis ?
    R. Ils sortaient rarement pour faire des visites, qu'ils ne faisaient que quand la charité, la nécessité, ou la bienséance le requéraient ; et lorsqu'on les venait voir, ils recevaient tout le monde fort honnêtement, et leur présence aussi bien que leurs entretiens portaient toujours à la vertu, en gagnant les cœurs par leur affabilité.

    D. Combien de temps a subsisté une si aimable Famille ?
    R. Jusqu'à la mort de Saint Joseph, qui mourut, comme l'on croit, lorsque Jésus était âgé d'environ trente années, qui est le nombre des années de la Sainte Famille.

    D. Pourquoi Jésus qui était venu au monde pour travailler au salut des âmes, a-t-il demeuré si longtemps caché et inconnu, et ne s'est manifesté que les trois dernières années de sa vie ?
    R. Pour enseigner, par exemple avant que de le faire en parole, que notre principal soin doit être de combattre toute notre vie, le désir de paraître et résister sans cesse à l'esprit d'orgueil, principe de tout péché, qui nous porte toujours à nous montrer aux hommes, et à nous rendre indépendants. Jésus-Christ au contraire a voulu que l'Écriture ne dit de toute sa vie jusqu'à l'âge de trente ans que ces deux mots, ( il leur était soumis ) afin que nous sussions que dans l'humilité et l'obéissance, consiste le point essentiel de toute notre perfection.

    D. Revenons à la mort de Saint Joseph, je souhaiterais en savoir les circonstances ?
    R. Il est croyable qu'il ne mourut pas de maladie, mais par la volonté de Dieu, à laquelle il se soumit par une parfaite résignation, quoiqu'il lui dût être fort sensible de quitter ce cher Enfant, qu'il avait élevé par ses sueurs et ses travaux, dans le temps où il allait commencer à paraître. Il fut assisté en ce passage de Jésus et de Marie, qui ne l'abandonnèrent point qu'il n'eut rendu le dernier soupir. Jésus lui ferma les yeux, et lui rendit après sa mort tous les derniers devoirs qu'un enfant doit à son père.

    D. Quelle remarque faites-vous sur cette mort ?
    R. La remarque qu'il est doux à la mort d'avoir été de la Sainte Famille, puisque l'on meurt entre les bras de Jésus et de Marie.

    D. que pensez-vous de la béatitude de Saint Joseph ?
    R. Je crois qu'il tient un rang dans le Ciel avec Jésus et Marie, au-dessus de tous les Saints, correspondant à celui qu'il avait auprès d'eux sur la terre, et que l'on peut tout espérer de son crédit, quand on a recours à lui avec la confiance que l'on doit.





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    Re: Haine particulière de Satan contre la femme

    CHAPITRE IV.

    DES SAINTS ANGES.


    D. Les Saints Anges appartiennent-ils aussi à la Sainte Famille ?
    R. Oui, en qualité de serviteurs.

    D. Comment cela ?
    R. Ce sont eux qui ont été les ministres des principaux mystères, et Dieu se servait d'eux pour faire connaître ses volontés à Saint Joseph, pour la conduite de la Sainte Famille ; c'est par eux que la naissance de Jésus fut manifestée au Pasteurs, et il est bien croyable qu'ils suppléaient à leurs besoins, lorsqu'ils manquaient de tout secours humain.

    D. N'y étaient-ils point d'une autre manière ?
    R. Oui, ils étaient spectateurs et admirateurs des merveilles qui s'y passaient.

    D. Qu'admiraient-ils d'avantage ?
    R. Le plus grand sujet de leur admiration étaient les abaissements du Fils de Dieu, dont ils connaissaient la grandeur, et toutes les vertus de la Sainte Famille qu'ils y remarquaient dans un Souverain degré.

  8. #8
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    Re: Haine particulière de Satan contre la femme

    CHAPITRE V.

    DE LA FAMILLE de Saint Joachim et Sainte Anne.


    D. Saint Joachim et Sainte Anne ne sont-ils pas aussi de la Sainte Famille ?
    R. Oui, l'on peut dire qu'ils en sont.

    D. Comment cela ?
    R. Pour deux raisons ; la première est que Sainte Anne était la Mère, et Saint Joachim était de Père de la Sainte Vierge, ils sont par conséquent les Père et Mère-grands de Jésus. La seconde est parce qu'ils ont composé la plus Sainte Famille qui ait jamais été, après celle qui est sainte par excellence.

    D. Quel a été la source de leur sainteté ?
    R. C'est Marie la très-sainte Vierge, Mère de Jésus, qui était leur Fille, laquelle étant pleine de grâce communiquait de sa plénitude à ses Saints parents.

    D. Je conçois bien comment la sainte Vierge sanctifiait la Famille de ses parents, lorsqu'elle fut au monde, mais comment la pouvait-elle sanctifier avant que d'être ?
    R. Elle la sanctifiait avant que d'avoir l'être en ce que toutes les grâces que Dieu a répandues sur Saint Joachim et Sainte Anne ont été principalement en considération de la Sainte Vierge qui devait naître d'eux.

    D. En quoi a consisté la Sainteté de cette Famille ?
    R. En ce qu'elle a été par avance une image vivante de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph, dont elle a parfaitement représenté toutes les vertus.

    D. La chasteté y était-elle aussi parfaite que dans la Sainte Famille ?
    R. Encore bien que la chasteté n'y fut pas si parfaite que dans la Sainte Famille, dont toutes les personnes qui la composaient étaient Vierges, néanmoins il est assuré que la chasteté conjugale y a été dans un souverain degré.

    D. Comment cela ?
    R. En ce que Saint Joachim et Sainte Anne ne se sont mariés par aucun motif de sensualité, mais seulement pour faire la volonté de Dieu, et pour lui donner des adorateurs dans leurs enfants. Ce qui fut cause que Saint Joachim reconnaissant la stérilité de Sainte Anne, ils vécurent ensemble comme frère et sœur, si l'on en croit quelques Auteurs.

    D. Comment Sainte Anne conçut-elle donc la Sainte Vierge ?
    R. C'est une pieuse créance de quelques Saints, que ces deux chastes époux après vingt ans d'une parfaite continence usèrent saintement du pouvoir nuptial par un ordre exprès du Ciel.

    D. Comment est-ce que Dieu leur fit connaître sa volonté ?
    R. L'on croit qu'elle leur fut manifestée séparément à l'un et à l'autre par le ministère d'un Ange, qui leur révéla que Dieu leur donnerait une fille dont le nom serait Marie, et qui serait Grande devant Dieu, ensuite de quoi Sainte Anne conçut de la manière ordinaire, quoiqu'avec beaucoup plus de pureté que les autres femmes, parce que la convoitise était presque entièrement éteinte en elle aussi bien que dans son Époux.

    D. L'esprit de pauvreté était-il dans cette famille ?
    R. Oui sans doute, et cela parait dans le bon usage que ces deux Saints faisaient du peu de bien que Dieu leur avait donné, on tient qu'ils divisaient en trois parts, dont ils donnaient l'une au Temple, l'autre aux pauvres, et la troisième était employée à leur subsistance.

    D. Ont-ils été méprisés ? ont-ils beaucoup souffert ?
    R. Oui.

    D. Quelle fut la source du mépris et des souffrances qu'ils endurèrent ?
    R. La stérilité de Sainte Anne en fut la principale, d'autant que c'était une malédiction de la Loi, et une espèce d'abandon de Dieu, ce qui les rendait si méprisables, qu'ils n'étaient bien venus en aucune compagnie, non pas même parmi leurs propres Parents ; c'est pour cela en partie qu'ils vivaient fort solitaires, et séparés du commerce des hommes, ajoutez à cela que le désir qu'ils avaient d'avoir des enfants dans l'espérance d'avoir quelque part à la naissance temporelle du Messie, les faisait d'autant plus souffrir que leur manque de fécondité semblait les exclure pour toujours de cet avantage, et cette peine dura vingt années.

    D. Comment se comportaient-ils en cet état ?
    R. Ils s'appliquaient beaucoup à la prière, et à faire de bonnes œuvres, dont rien ne les divertissait, et jamais ne perdirent la confiance en Dieu nonobstant qu'il les traitait avec tant de rigueur apparente.

    D. Comment se disposèrent-ils à recevoir de la main de Dieu l'enfant qu'il leur donna ?
    R. Ils s'y disposèrent par une Oraison presque continuel accompagnée de larmes, de jeûne, d'aumônes, et d'autres bonnes œuvres, surtout par la longue patience à attendre le moment de la volonté de Dieu.

    D. N'y apportaient-ils point quelqu'autre disposition ?
    R. Oui, car ils firent vœu l'un et l'autre, que s'il plaisait à Dieu d'exaucer leurs prières, et bénir leur mariage, ils lui consacreraient l'Enfant qui en proviendrait, ce qu'ils firent en effet ainsi qu'ils l'avaient promis.

    D. De quelle manière accomplirent-ils ce grand vœu ?
    R. Sainte Anne ayant nourri et élevé sa chère fille, tant désirée et tant aimée, jusqu'à l'âge de trois ans, la mena avec Saint Joachim au Temple, où ils la présentèrent à Dieu, la laissant entre les mains du grand Prêtre, pour être mise au nombre des vierges consacrées au service des Autels, de sorte qu'ils se privèrent de la consolation de l'avoir auprès d'eux, et des services qu'ils en eussent pu tirer.

    D. Comment cette petite fille se comporta-t-elle, quand on la présenta au Temple ?
    R. Elle fit cette sainte cérémonie avec une ferveur admirable, qui montrait assez combien elle était pleine du Saint-Esprit ; quelques saintes âmes ont avancé que par une générosité que nous pouvons justement présumer, elle monta toute seule les quinze degrés du Temple sans être aidée de personne, portée et enflammée d'un amour extraordinaire d'être au plus tôt consacrée au service de Dieu.

    D. Quelles furent ses occupations dans cette sainte demeure ?
    R. Elle était avec plusieurs autres vierges qui logeaient ensemble dans un appartement joignant le Temple ; là elle vaquait à la prière, où elle était la plus fervente, et où elle passait une bonne partie du jour, et de la nuit ; elle s'occupait à la lecture des bons livres, nommément des saintes Écritures, et travaillait en plusieurs ouvrages nécessaires à l'entretien du Temple. Elle filait, cousait, et faisait généralement tout ce qui lui était ordonné. Elle était parmi toutes ces saintes filles comme une lumière, et un exemple d'humilité, de douceur, d'obéissance, de modestie, de chasteté, de silence, et de toute sorte de vertus.

    D. Combien y a-t-elle demeuré ?
    R. Jusqu'à son âge nubile, car pour lors elle en sortie pour être mariée à Saint Joseph. Elle ne consentit à ce mariage que par une révélation qui lui fut faite de la volonté de Dieu, et par laquelle on assura que la virginité, dont elle avait fait vœu, ne serait point endommagée.

  9. #9
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    Re: Haine particulière de Satan contre la femme

    CHAPITRE VI.

    DES SAINTS.


    D. Les Saints appartiennent-ils aussi à la Sainte Famille ?
    R. Oui, tous les Saints y appartiennent, puisqu'ils en sont les fruits, et les enfants adoptifs, et que c'est de là qu'ils ont puisé toute leur Sainteté.

    D. N'y en a-t-il point quelques uns qui y appartiennent plus particulièrement ?
    R. Oui, ce sont ceux qui en ont été sanctifiés plus immédiatement, ou qui y ont eu quelque dévotion particulière.

    D. Nommez m'en je vous prie quelques uns ?
    R. Saint Jean Baptiste est le premier qui a été sanctifiant par la sainte famille, étant encore dans le sein de sa Mère.
    Le bon vieillard Siméon reçut aussi d'elle la consommation de sa Sainteté dans le Mystère de la Purification, lorsqu'il tint le Divin Enfant Jésus entre ses bras.
    Saint Jean l'Évangéliste en a été le premier Enfant adopté, Jésus à sa mort l'ayant substitué en sa place.
    Enfin les vies des Saints sont remplies de Saintes personnes qui ont été très dévotes à la Sainte Famille, et qui s'en sont rendues de très parfaites copies, et s'ils fallait les marquer toutes en particulier, il serait difficile de finir.

  10. #10
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    Re: Haine particulière de Satan contre la femme

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    La dignité propre de la femme (Pie XII).



    NOUVEAUX DEVOIRS

    Pie XII - Allocution aux femmes italiennes, 21 octobre 1945.


    Votre grande affluence autour de Nous, chères filles, revêt une signification spéciale dans les circonstances présentes; car, si en tout temps il Nous est agréable de vous accueillir, de vous bénir et de vous donner Nos conseils paternels, à l'heure actuelle s'ajoute la nécessité de vous parler, suivant vos pressantes demandes, d'un sujet d'une extrême portée et d'une importance capitale en nos jours : des obligations de la femme dans la vie sociale et politique.

    Nous souhaitions Nous-mêmes pareille occasion, car l'agitation fébrile du présent angoissant et, plus encore, la préoccupation que cause l'avenir incertain ont fait de la condition de la femme une des questions les plus importantes, aussi bien pour les amis que pour les ennemis de Jésus-Christ et de l'Eglise.

    Affirmons tout de suite que pour Nous le problème féminin, dans son ensemble comme sous chacun de ses multiples aspects particuliers, consiste totalement dans le maintien et dans l'accroissement de la dignité que la femme a reçue de Dieu. Aussi, pour Nous, ce problème n'est-il pas seulement d'ordre juridique ou économique, pédagogique ou biologique, politique ou démographique, mais encore, étant donné sa complexité, un problème qui gravite tout entier autour de cette question : comment maintenir et renforcer cette dignité de la femme, aujourd'hui surtout, au milieu des circonstances dans lesquelles la Providence nous a placés? Voir le problème d'une autre manière, le considérer unilatéralement, sous un seul des aspects, quel qu'il soit, mentionnés plus haut, serait la même chose que l'esquiver, sans profit pour personne, et encore moins pour la femme elle-même. Le détacher de Dieu, de l'ordre très sage du Créateur, de sa très sainte volonté, serait en méconnaître le point essentiel, c'est-à-dire la véritable dignité de la femme, dignité qu'elle a reçue de Dieu et qu'elle conserve en Dieu seulement.

    Il s'ensuit qu'ils ne sont pas à même de considérer comme il convient la question féminine, ces systèmes qui excluent de la vie sociale Dieu et sa loi, et concèdent tout au plus aux préceptes de la religion une humble place dans la vie privée de l'homme. C'est pourquoi, dédaignant les mots sonores et ceux qu'emploient certains pour qualifier les revendications du féminisme, vous avez bien fait de vous grouper et de vous unir, en tant que femmes et jeunes filles, afin de répondre comme il convient aux naturelles exigences et au véritable intérêt de votre sexe.

    La femme collaboratrice de l'homme


    En quoi donc consiste cette dignité que la femme a reçue de Dieu ? Interrogez la nature humaine telle que Dieu l'a formée, élevée et rachetée par le sang du Christ. Dans leur dignité personnelle d'enfants de Dieu, l'homme et la femme sont absolument égaux, comme aussi en ce qui concerne la fin dernière de la vie humaine, qui est l'union éternelle avec Dieu dans la félicité au ciel.

    C'est la gloire impérissable de l'Eglise d'avoir rendu à cette vérité le rang et l'honneur qui lui revenaient et libéré la femme d'une servitude dégradante contraire à la nature. Mais l'homme et la femme ne peuvent maintenir et perfectionner leur dignité qu'en respectant et en mettant en pratique les qualités particulières que la nature a données à l'un et à l'autre, qualités physiques et spirituelles indéfectibles, dont il n'est pas possible de détruire l'ordre sans que la nature toujours ne parvienne à le rétablir. Ces caractères particuliers qui distinguent les deux sexes se révèlent avec tant de clarté aux yeux de tous que seuls une obstination aveugle et un doctrinarisme non moins funeste qu'utopique pourraient méconnaître ou ignorer leur valeur dans l'ordonnance sociale.

    Bien plus : les deux sexes, en vertu de leurs qualités particulières elles-mêmes, sont ainsi ordonnés l'un à l'autre, que cette mutuelle coordination exerce son influence dans toutes les nombreuses manifestations de la vie humaine et sociale.

    Nous Nous bornerons à vous en rappeler deux seulement, à cause de leur importance spéciale : l'état matrimonial et celui du célibat volontaire, suivant le conseil évangélique.

    L’état de mariage


    Le fruit d'une véritable communauté conjugale ne comprend pas seulement les enfants, quand Dieu en accorde aux époux, et les bienfaits matériels et spirituels que la vie de famille offre au genre humain. La civilisation dans chacune de ses branches, les peuples et la société des peuples, l'Eglise elle-même, en un mot toutes les vraies valeurs de l'humanité en éprouvent les heureux effets partout où cette vie conjugale s'épanouit dans l'ordre, partout où la jeunesse s'habitue à la considérer, à l'honorer, à l'aimer comme un saint idéal (a).

    Au contraire, partout où les deux sexes, oublieux de l'intime harmonie voulue et établie par Dieu, s'abandonnent à un individualisme pervers, partout où ils ne sont plus qu'un objet réciproque d'égoïsme et de cupidité, partout où ils ne coopèrent pas d'un mutuel accord au service de l'humanité, suivant les desseins de Dieu et de la nature, partout où la jeunesse, négligeant ses responsabilités, légère et frivole dans son esprit et dans sa conduite, se rend moralement et physiquement inapte à la vie sainte du mariage, le bien commun de la société humaine, dans l'ordre spirituel comme dans l'ordre temporel, se trouve gravement compromis, et l'Eglise de Dieu elle-même craint non pour son existence (car elle possède les promesses divines), mais pour les fruits plus abondants de sa mission parmi les hommes.


    (a) - " Il frutto di una vera comunanza coniugale comprende non solo i figli, quando Iddio li concede agli sposi, e i benefici materiali e spirituali che la vita di famiglia offre al genere umano. Tutta la civiltà in ogni suo ramo, i popoli e la società dei popoli, la Chiesa stessa, in una parola, tutti i veri beni della umanità ne risentono i felici effetti, là ove questa vita coniugale fiorisce nell' ordine, ove la gioventù si abitua a contemplaria, a onorarla, ad amarla corne un santo ideale ".

    La " Vocation"

    Mais voici que depuis bientôt vingt siècles, dans toutes les générations, des milliers et des milliers d'hommes et de femmes, parmi les meilleurs, renoncent librement, pour suivre le conseil de Jésus-Christ, à la fondation d'un foyer, aux saints devoirs et aux droits sacrés de la vie matrimoniale. Le bien commun des peuples et de l'Eglise est-il mis pour autant en péril ?

    Tout au contraire; ces âmes généreuses reconnaissent que l'association des deux sexes dans le mariage est un très grand bien. Si elles s'éloignent de la vie ordinaire du chemin battu, loin d'abandonner l'humanité, elles se consacrent à son service, dans le détachement absolu d'elles-mêmes et de leurs propres intérêts, en une activité incomparablement plus ample, totale et universelle.

    Contemplez ces hommes et ces femmes : voyez-les se consacrant à la prière et à la pénitence, appliqués à l'instruction et à l'éducation de la jeunesse et des ignorants, penchés au chevet des malades et des agonisants, le cœur ouvert à toutes les misères et à toutes les faiblesses, pour les remonter, les réconforter, les soulager, les sanctifier.

    Quand on pense aux jeunes filles et aux femmes qui renoncent volontairement au mariage pour se consacrer à une vie plus élevée de contemplation, de sacrifice et de charité, un mot lumineux monte aux lèvres : " la vocation ". C'est le seul mot qui puisse traduire un sentiment si élevé. Cette vocation, cet appel de l'amour se fait entendre des façons les plus diverses, tout comme sont infiniment distinctes les modulations de la voix divine, invitations irrésistibles, inspirations pressantes, suaves impulsions.






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