Mais le flot de la Révolution montait sans cesse, et la persécution devenait chaque jour plus violente.
En vertu d'un arrêté pris par le Directoire départemental contre les prêtres réfractaires, Louis-Marie Baudouin dut se rendre une seconde fois à Fontenay.
Le mandat d'arrêt visait spécialement 33 prêtres vendéens, parmi lesquels on trouve les noms suivants : Le sieur Herbert, ex-curé de Maillé, en tête de la liste ; Vilain, ex-curé de Maillezais; Martin Baudouin, ex-curé de Luçon; Louis-Marie Baudouin, ex-vicaire ; Bremauld de Beauregard, ex-théologal, Defresne, ex-doyen de la cathédrale; Paillou, ex-chanoine ; Bordes, ex-sacriste du ci-devant chapitre, à Luçon (2).
Tous ces ecclésiastiques sont dénoncés « par les autorités constituées, comme perturbateurs de l'ordre public. Les prêtres appelés au chef-lieu du département ne pourront s'en éloigner de plus d'une lieue sans permission expresse du Directoire, et cette permission ne pourra s'étendre à plus de deux jours. Pour s'assurer de la présence des susdits, ils seront tenus de s'inscrire tous les jours, à 11 heures du matin, au Secrétariat, sur un registre tenu à cet effet. »
Cet arrêté est daté du vendredi, 9 mars, l'an IV de la Liberté !
L'abbé Louis-Marie Baudouin choisit pour demeure un pauvre grenier, où Monsieur Lebédesque vint bientôt le rejoindre, pour avoir, comme les autres, refusé le serment.
Ne pouvant se livrer aux inspirations de leur zèle pour la sanctification des âmes, ils se préparèrent l'un et l'autre, par les exercices de la vie intérieure, aux rudes épreuves que leur réservait l'avenir (1).
Les deux Messieurs André et Jean de Beauregard, vicaires généraux de Monseigneur de Mercy, comparaissaient, à la même époque …
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(2) Voyez, aux Pièces justificatives , Note I, le texte de cet arrêté.
(1) Vie du R. P. Louis-Marie Baudouin, pp. 26-28.
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