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Tema: Le Martyre de la Vendée

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    Le Martyre de la Vendée



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    Bonne lecture à tous.

    TABLE DES MATIÈRES

    Lettre de Monseigneur
    Epître dédicatoire à S. G. Monseigneur Catteau
    Introduction

    ____________

    CHAPITRE PREMIER

    L ' Héroïsme en Vendée pendant la Révolution.

    I.— L’héroïsme des soldats.
    II.— L’héroïsme des prêtres.
    III.— L’héroïsme des Vendéennes.
    IV.— L’héroïsme des enfants.
    V.— L’héroïsme de la clémence et du pardon chez les Vendéens pendant la Terreur.

    ____________

    CHAPITRE II

    LES PRÉLUDES DE LA PERSÉCUTION, DE 1790 A 1791. — LES INTRUS. — L'ÉVÊQUE CONSTITUTIONNEL RODRIGUE. — LES PREMIERS PRÊTRES VENDÉENS EMPRISONNÉS POUR LA FOI.

    I.— Lois de persécution et premiers massacres.
    II.— Cris d’alarme des pasteurs des âmes.
    III.— Les intrus.
    IV.— Les premiers prêtres vendéens emprisonnés pour la foi.
    V.— Les premières victimes de la persécution.

    ____________

    CHAPITRE III

    LA PERSÉCUTION EN VENDÉE, DU 26 AOUT 1792, À LA FIN DE 1793. — LA PREMIÈRE DÉPORTATION DES PRÊTRES VENDÉENS. — LES PREMIERS MARTYRS.

    I.— Les premiers sévices de la persécution sanglante; les premiers martyrs.
    II.— La déportation en Espagne.— Exil de Louis-Marie Baudouin.
    III.— La déportation en Angleterre.— Exil du grand vicaire de Luçon, Jean Brumauld de Beauregard .

    ____________

    CHAPITRE IV

    LES VICTIMES DE LA PERSÉCUTION DANS L'EXPÉDITION D'OUTRE-LOIRE DURANT L'HIVER DE 1793 À 1794. — DOULOUREUX ÉPISODES.

    I.— Multitude des victimes. — Désastres du Mans et de Savenay.
    II. — Douloureux épisodes de l'expédition d'Outre-Loire.

    — Les quatre petits orphelins de Cholet.
    — Les infortunes du jeune Davis, de Saint-Lambert-du Lattay.
    — Les douloureuses aventures de Mesdemoiselles Sophie de Sapineau et de Robert de Lézardière.
    — Les étapes douloureuses de Madame la marquise de Bonchamp.
    — Vie errante et proscrite de Madame de Lescure durant l'hiver de 1793 à 1794.

    ____________

    CHAPITRE V

    LES VICTIMES DE LA PERSÉCUTION DE VENDÉE, SOUS LE RÉGIME DES COLONNES INFERNALES, À LA FIN DE 1793 ET EN 1794.

    I — Situation de la Vendée, à la fin de 1793.

    II.— Le régime de la Terreur; les atrocités et les massacres des colonnes infernales.

    Le mot d'ordre de Barrère et le système de Turreau: Détruisez la Vendée, et vous sauverez la patrie.
    La vie des proscrits sous le régime des colonnes infernales.
    Les principaux massacres commis par les colonnes infernales, dans les premiers mois de 1794.

    III. — Deux épisodes de la persécution, sous le régime des colonnes infernales.

    Périlleux voyage de Monsieur Marin Boutillier, pendant la Terreur.
    Infortune et vie proscrite de Mesdames de Cambourg et la Paumellière, pendant la Terreur.

    IV — Les martyrs de 1794.

    ____________

    CHAPITRE VI

    LA PERSÉCUTION RÉVOLUTIONNAIRE EN VENDÉE, PENDANT LES ANNÉES 1795 ET 1796.

    I.— Les lois de persécution après la Terreur et sous le Directoire.
    II.— Siège de l'église de la Gaubretière.
    III.— Siège du clocher de Chanzeaux.
    IV.— Les victimes de Quiberon.
    V.— Exécution de l'abbé Goguet, aumônier de Charrette.
    VI. — Douloureux séjour du vicaire général de Luçon Jean Brumauld de Beauregard en Vendée, du mois de juillet 1795 au mois de juin 1796.

    Périlleux retour de Jean de Beauregard d'Angleterre en France. — Son ministère à Beaufon.
    Le synode de Poiré-sur-Vie.
    Reprise de la persécution à la fin de 1795 et en 1796. — Jean de Beauregard se cache dans la forêt de la Chaize-le-Vicomte.
    Entrevue de Jean de Beauregard avec plusieurs généraux républicains.

    ____________

    CHAPITRE VII

    LA PERSÉCUTION RÉVOLUTIONNAIRE EN VENDÉE, DANS LE COURS DES ANNÉES 1797 ET 1798. — SÉJOUR DES LOUIS-MARIE BAUDOUIN AUX SABLES.— LES PRISONNIERS DE L’ÎLE D'AIX, DE L’ÎLE DE RÉ ET DE ROCHEFORT.

    I.— Système de persécution employé par le Directoire.
    II.— Séjour de Louis-Marie Baudouin aux Sables-d'Olonne, à son retour d'Espagne.
    III.— Arrestation et captivité de l'abbé Ténèbres, curé de Croix-de-Vie.

    IV.— Arrestation et captivité du vicaire général de Luçon Jean de Beauregard, à Poitiers et à Rochefort.

    La prison de Poitiers.
    Arrêt de déportation. Voyage de Poitiers à Rochefort.
    Les prisons de Rochefort.

    V.—Prêtres vendéens détenus sur les pontons de la rade de l'île d'Aix et dans la citadelle de l'île de Ré.

    ____________

    CHAPITRE VIII

    DÉPORTATION À LA GUYANE, DE 1798 À 1801.

    I.— Le départ, les adieux à la France, la traversée.
    II. — Le séjour des déportés, dans les marais de la Guyane.

    Le bagne des déportés.
    Vie édifiante et douloureuse des prêtres vendéens à la Guyane.
    Séjour de Jean de Beauregard aux Deux-Flots
    L'apostolat des déportés. — Justine Lanoé.
    La délivrance.


    ____________


    CHAPITRE IX


    SENTIMENTS DE PIÉTÉ ET D’HÉROÏQUE RÉSIGNATION DES VENDÉENS PENDANT LA PERSÉCUTION.


    ____________



    CHAPITRE X

    LE MARTYRE DES SAINTS INNOCENTS EN VENDÉE
    PENDANT LA PERSÉCUTION RÉVOLUTIONNAIRE.

    I. — La doctrine de l'Église sur le martyre des saints Innocents.
    II.— Multitude innombrable des saints Innocents vendéens.
    III.— Le martyrologe des saints Innocents de la Vendée.


    ____________


    CHAPITRE XI


    NOTICES SUR LES PRINCIPAUX MARTYRS VENDÉENS.

    § I. — Martyre de vingt religieuses de la Congrégation de la Sagesse de Saint-Laurent-sur-Sèvre.
    § II. — Martyre de deux missionnaires de Saint-Laurent-sur-Sèvre.
    § III. — Martyre de JACQUES PETIOT, curé de Saint-Révérend.
    § IV. — Martyre de PIERRE-ALEXIS TORTEREAU, curé de Challans.
    § V. — Vie et martyre de JOSEPH HERBERT, curé de Maillé.
    § VI. — Martyre de FRANÇOIS-JOSEPH BONNIN, chanoine de la collégiale de Saint-Maurice de Montaigu.
    § VII. — Martyre de MATHURIN FEUVRE, doyen de la collégiale de Saint-Maurice de Montaigu.
    § VIII. — Martyre de CHARLES-FRANÇOIS GOUPILLEAU, chanoine-chantre de la collégiale de Saint-Maurice de Montaigu.
    § IX. — Martyre de CHARLES-DOMINIQUE POULAIN, curé de Treize-Septiers et de Saint-Nicolas de Montaigu.
    § X. — Martyre de l'abbé GAUDON, curé de Saint-Germain-l'Aiguiller.
    § XI.— Vie et martyre de GABRIEL-URBAIN DOUAND, natif de Tiffauges, chanoine de la cathédrale de Nantes.
    § XII. — Martyre de CLAUDE MÉNARD, curé de Bournezeau.
    § XIII. — Martyre des quatre sœurs VAS DE MELLO DE LA MÉTEYRIE, GABRIELLE, MARGUERITE, CLAIRE et OLYMPE.
    § XIV. — Vie et martyre de LOUIS-JOACHIM DE LA ROCHE-SAINT-ANDRÉ.
    § XV. — Martyre de JACQUES-CLAUDE GUIBERT, natif de Saint-Laurent-sur-Sèvre.
    § XVI. — Martyre de SIMON-JOSEPH CAMUS, curé de Thouarsais.
    § XVII.— Mort de FRANÇOIS-JACQUES RELIQUET, curé de la Boissière-de-Montaigu.
    § XVIII. — Martyre de MARIE-MADELEINE-JEANNE DEAU, religieuse du couvent de Notre-Dame de Fontenay.
    § XIX. — Martyre de MARIE DE MARMANDE, de St-Laurent-sur-Sèvre.
    § XX. — Martyre de FRANÇOIS NICOLAS, vicaire de Chambretaud.
    § XXI. — Martyre de Monsieur F. NŒAU, curé-prieur de Saint-Hilaire de Soullans.
    § XXII. — Martyre de FRANÇOIS HOUSSIN, curé des Brouzils.
    § XXIII. — Martyre de Mademoiselle VICTOIRE DE JOURDAIN, des Herbiers.
    § XXIV. — Martyre de JEAN-BAPTISTE TRIQUERIE, religieux cordelier du couvent d'Olonne.
    § XXV. — Martyre de PIERRE-MARIE CHAPELAIN, vicaire de Saint-Hilaire-de-Mortagne.
    § XXVI. — Martyre de JEAN-BAPTISTE REMAUD, curé des Clouzeaux.
    § XXVII. — Martyre de CHARLES RETAILLEAU, curé des Landes-Genusson.
    § XXVIII.— Martyre de trois religieuses augustines, les sœurs MAROT, JOBARDet MEUNIER.
    § XXIX.— Martyre d'une jeune orpheline de Chavagnes, nommée JEANNE.
    § XXX. — Martyre de FRANÇOIS SUIRE, meunier à la Rabatelière.
    § XXXI. — Martyre de la veuve MARIE-GUILLOTTE BOISARD, domiciliée à Challans.
    § XXXII. — Vie, captivité et glorieuse mort de l'amiral LOUIS-CHARLES, COMTE DU CHAFFAULT.
    § XXXIII. — Vie et martyre d' ANDRÉ-GEORGES BRUMAULD DE BEAUREGARD, théologal et vicaire général de Luçon.
    § XXXIV. — MARIE-RENÉE DU BOIS, Veuve PETITEAU, de Soullans.
    § XXXV.— Martyre de JACQUES-PIERRE GOURAUD, curé de Saint–André–sur–Mareuil.
    § XXXVI. — Martyre de JEAN-BAPTISTE-RENÉ GAIGNET, vicaire de Doix.
    § XXXVII. — Vie et martyre de MATHIEU-FRANÇOIS DE GRUCHY, vicaire de Soullans, de Challans, de Beauvoir, de Bois-de-Céné, de Saint-Jean-de-Monts, et curé de Venansault.
    § XXXVIII. — Martyre de PIERRE BRÉNUGAT, vicaire de Bazoges-en-Paillers.
    § XXXIX. — Mort glorieuse de l'abbé DEFRESNE, vicaire général de Luçon.


    ____________


    CHAPITRE XII



    LE CULTE CATHOLIQUE EN VENDÉE PENDANT LA TERREUR.




    I. — L'abomination de la désolation dans le lieu saint.
    II. — Les cérémonies du culte en pleine campagne.

    III. — Les prêtres proscrits et cachés au milieu des populations vendéennes.

    1º. L'abbé Desplobain pendant la Terreur.
    2º. Le refuge de l'abbé Ténèbre dans le village de la Tullévrière.
    3º. L'héroïsme de l'abbé Bénéteau pendant la Terreur.

    IV. — Le refuge de la forêt de Grasla.

    V. — La fête de l'Être Suprême en Vendée.

    VI. — L'hostie miraculeuse de Saint-Paul-Mont-Penit.





    ____________



    CHAPITRE XIII

    LE CHÂTIMENT DES BOURREAUX.



    I.— La loi du talion dans l'histoire.

    II. — Deux exemples :

    1º. Le profanateur de la statue de saint Georges.
    2º. Le mauvais riche de Loroux et la Fille de la punition.

    Épilogue.






    ____________

    (*) PIÈCES JUSTIFICATIVES

  2. #2
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    LE MARTYRE DE LA VENDÉE

    PENDANT LA RÉVOLUTION

    DÉCLARATION DE L’AUTEUR

    En donnant le titre de Saints ou de Martyrs aux victimes de la Révolution française, nous ne voulons en aucune manière prévenir le jugement du Saint-Siège, auquel nous soumettons très humblement toute la doctrine contenue dans le Martyre de la Vendée.

    L.-P. PRUNIER.

    Cher Monsieur le Chanoine,

    Lorsque je confiai, il y a quelques années, aux membres du clergé diocésain, l'œuvre si intéressante de la glorification de nos héros vendéens morts pour la défense de la foi, ou égorgés en haine de la religion, un joyeux empressement répondit à cet appel ; les archives tirent aussitôt compulsées, les traditions contrôlées et des découvertes précieuses récompensèrent le zèle des chercheurs, parmi lesquels vous aviez pris place, au premier rang.

    Vos études sur notre histoire locale, le mérite et le succès de vos précédents travaux : La Vendée avant 1793 et La Vendée militaire, vous désignaient entre tous, pour coordonner les documents recueillis de toutes parts et imprimer à l'œuvre commune la marque de votre talent incontesté.

    Aujourd'hui votre trilogie est complète et vous lui donnez un digne couronnement dans Le Martyre de la Vendée. Je vous en félicite et vous en remercie.

    Votre livre, où l'élévation de la pensée, les ardeurs de la foi, les délicatesses du cœur et de la piété sont unies au charme du style, projette un rayonnement divin sur ce Champ des Martyrs, cette Terre Sainte que fut la Vendée pendant la Révolution et, d'un sol détrempé dans le sang, fait surgir en quelque sorte et revivre, sous nos yeux, avec une saisissante réalité, les principales figures de notre immortelle Légion d'honneur.

    En face d'un tel spectacle, des descendants de cette génération héroïque, pénétrés d'une légitime fierté, ne peuvent que se retremper dans la foi et la générosité chrétiennes.

    Votre Martyrologe en effet les autorise à redire ! « Nous sommes les enfants des saints. — Sous les regards de cette immense armée de témoins........., soutenons, nous aussi, avec courage et persévérance, la lutte qui nous attend. »

    Votre beau travail trouvera, dans ce, précieux résultat, sa première récompense ; il provoquera en outre l'émulation d'autres ouvriers, qui vous suivront dans la voie que vous avez si brillamment ouverte, en attendant le jour qu'appellent et nos ardents désirs et notre ferme espérance, où l'Église honorera d'un culte public les martyrs dont vous avez chanté les héroïques combats et la glorieuse mort.

    Veuillez agréez, cher Monsieur le Chanoine, l'expression de mes sentiments respectueux et bien affectueusement dévoués.

    † CLOVIS-Jh, Év. de Luçon.

  3. #3
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    Re: Le Martyre de la Vendée



    LE MARTYRE DE LA VENDEE PENDANT LA REVOLUTION est un ouvrage qui vous appartient.

    Votre Grandeur voudra bien en accepter la dédicace.

    La glorification de nos martyrs vendéens sera, parmi les illustrations de votre épiscopat, une des plus éclatantes comme une des plus chères à la Vendée.

    C'est votre parole qui a suscité dans le diocèse toute une légion de chercheurs heureux et de patients travailleurs, qui ont tiré de la poussière des bibliothèques, des vieilles archives et des traditions locales les documents utiles à la composition de notreMARTYROLOGE.

    En donnant ce soin pieux à la mémoire de nos héros de la foi, Votre Grandeur s'inspirait de la pratique constante de l'Église et de l'une de ses sollicitudes les plus touchantes.

    Un théologien français écrivait en 1795 : « Un des premiers soins qui doivent occuper les évêques de France après la persécution, c'est de rendre hommage aux saints martyrs et aux confesseurs de la foi pendant la Révolution.

    « Il faudra donc prendre des informations sur toutes les victimes immolées en haine de la religion, adresser les Actes de leur martyre aux Églises de France et aux Églises étrangères, comme cela se pratiquait dans les premiers âges du christianisme (1). »

    Nous voyons en effet que les papes et les évêques des premiers siècles, S. Clément, S. Antère, S. Fabien, S. Félix Ier, S. Cyprien(2) , S. Grégoire-le-Thaumaturge, S. Basile (3) , S. Ambroise, S. Grégoire-le-Grand (4) furent constamment attentifs à recueillir précieusement les noms des athlètes de la foi et le récit de leurs tourments, pour les offrir à la vénération et à l'édification du peuple chrétien.

    Pie VI, fidèle à l'esprit qui anima tous les souverains pontifes, s'efforçait de rassembler les Actes de nos martyrs français pendant la période révolutionnaire.

    Sous ses auspices et sous la direction du savant cardinal Gerdil, l'abbé d'Hesmivy d'Auribeau publiait à Rome, en 1794 et 1795, deux volumes intitulés : Mémoires pour servir à l'histoire de la persécution française, recueillis par les ordres de Notre Très Saint Père le Pape, Pie VI, et dédiés à Sa Sainteté (5).

    Eh! combien de fois ne vit-on pas ce grand pape baiser avec transport les Actes qu'on déposait entre ses mains ! Il se plaisait à les classer lui-même, par ordre de diocèses, en des archives spéciales, qu'il conservait dans ses appartements privés, se proposant d'en envoyer ensuite la collection imprimée à toutes les Églises de France (6). »

    Telles sont, Monseigneur,…
    _________________________________________

    (1) Traité de la conduite à tenir après la persécution, par M. ALEXIS SAUSSOL, théologien de l'évêque de Lavaur, puis évêque de Séez.
    Pie VII approuvait cet ouvrage par un bref du 3 octobre 1800. V. GUILLON ; Les Martyrs de la foi, T. II, p. xix, Paris, 1821.
    (2) Epist. 37, ad Clerum.
    (3) Epist. 243.
    (4) Epist. 29 Lib. VIII.
    (5) V. GUILLON, Les Martyrs de la foi.
    GUILLON travailla pendant 20 ans à cet ouvrage, où sont inscrits les noms d'une trentaine de martyrs vendéens.
    L'auteur se félicite d'avoir trouvé dans les Mémoires de l'abbé d'AURIBEAU les plus précieux documents pour la gloire de l'Église de France.
    (6) V. GUILLON, T. I, p. 14. — Dans un bref adressé le 10 octobre 1792 à tous les évêques de ses Etats, Pie VI écrivait : « Persecutionis furor, qui postremo hoc tempore Parisiis et in provinciis aliis crudelius efferbuit..., in Galliis adauxit chorum martyrum. »

  4. #4
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    Le Martyre de la Vendée

    (suite)

    Telles sont, Monseigneur, les vénérables et saintes traditions que vous continuez et que vous faites revivre, en conviant tous les membres de votre clergé à réunir les éléments épars de cette sanglante histoire de la persécution révolutionnaire en Vendée.

    Et ils l'ont fait avec ce religieux souci que mettait l’Eglise primitive à recueillir les Actes et les reliques des anciens martyrs, trésors inappréciables, plus précieux pour elle que l'or et les pierreries (1).

    Un premier résultat de cette pieuse enquête et de la composition de notre Martyrologe vendéen sera tout au moins de raviver dans votre beau diocèse d'héroïques et fortifiants souvenirs, de faire sortir en quelque sorte de leurs tombes ces immortels témoins de notre foi, de placer ces grandes figures sous les regards des générations présentes, et d'inaugurer pour elles dans les cœurs ce culte privé, qui fut toujours autorisé dans l'Eglise.

    Comme l'enseignait le théologien déjà cité de 1795, les évêques ont même le pouvoir de donner à ce culte privé un certain éclat de solennité publique. « Ils peuvent établir que, le jour anniversaire de la mort de ces saintes victimes, on célèbre une messe d'action de grâces, pour remercier Dieu de leur avoir donné le courage de signer leur foi de leur sang, et pendant cette messe, on pourrait lire au peuple les Actes de leur martyre (2).

    Mais Votre Grandeur est fondée à nous donner de plus hautes espérances, et à nous faire entrevoir, pour nos héros de la foi, un plus magnifique avenir, dans les gloires d'une authentique et solennelle canonisation.

    L'introduction de la cause des victimes de septembre 1792, et de celle des seize carmélites de Compiègne, qui périrent sur l'échafaud le 17 juillet 1794, n'est pas pour décourager notre espoir et nos efforts.

    Benoît XIV n'enseigne-t-il pas que « ce serait manquer à la foi d'exiger des miracles pour décerner un culte public aux « martyrs ? Toute discussion sur la sainteté de leur vie est « inutile, parce que le martyre implique la sainteté parfaite, et confère la même grâce que le baptême. Il suffit de constater et de prouver qu'ils sont morts pour la cause de la religion catholique (1). »

    Cette preuve, nous croyons pouvoir la faire, lumineuse et invincible, grâce aux témoignages écrits que Votre Grandeur a réunis pour documenter notre martyrologe.

    Votre diocèse est tout entier avec Vous, Monseigneur, pour hâter de toute l'ardeur de ses vœux, de ses prières, de son patriotique et religieux concours, le jour splendide, où l'infaillible décret du pontife roman fera briller, au front de la Vendée, l'auréole immortelle de la canonisation de ces fils qui ont combattu jusqu'à la mort pour la loi de Dieu. (2).

    Lorsque, après trois siècles de persécutions, l'Église sortit triomphante des catacombes et de cette arène du Colisée qu'elle avait baignée de son sang, tous les autels et les temples de la Rome pontificale se dressèrent sur les tombeaux des martyrs.

    Les riches basiliques constantiniennes étaient comme une prodigieuse végétation, qui germait et qui s'épanouissait sur leurs ossements sacrés (3).

    Le sang versé pour Jésus-Christ n'a-t-il pas toujours la même puissance de fécondité ?

    Oui, la glorification canonique de nos victimes de la Révolution de 1793 sera, dans votre diocèse, la grande époque de la foi catholique, et marquera comme un renouveau de ferveur et d'activité religieuses.

    A côté et tout autour de ces 52 églises que vos mains épiscopales ont déjà consacrées, surgira comme une éclosion printanière de temples nouveaux, remplis comme autrefois par les foules pressées de ces chrétiens de forte race qui ont fait la Vendée militaire.

    Et ces autels et ces temples reposeront sur les reliques de nos martyrs vendéens, comme la germination merveilleuse de leurs ossements : Ossa eorum pullulent de loco suo.

    Que Dieu veuille accorder à voire long et fécond épiscopat la joie de voir et de bénir cette renaissance des jours antiques, et cette résurrection glorieuse de notre vieille Vendée!

    Daignez agréez, Monseigneur, l'hommage du profond respect et de l'affectueux dévoûment avec lesquels je suis,

    DE VOTRE GRANDEUR,

    le serviteur très humble et très obéissant,

    L.-P. PRUNIER, prêtre, chan.
    _________________________________________________________________

    (1) Nos collegimus ut aurum gemmamque pretiosam ossa (martyrum). Epist. Eccle. Smyrn. de martyrio SS. Polycarpi et sociorum ejus.
    (2) Traité de la conduite à tenir après la persécution.
    (1) De servorum Dei beatificatione, in Appendice, T. III.
    (2) Pro lege Dei sui certaverunt usque ad mortem. Bréviaire romain.
    (3) Eccli. XLVI. 14. — Dans les huit premiers siècles de l'Eglise, le culte des saints s'adressait presque uniquement aux martyrs, et le canon de la messe ne contient, avec le nom de la mère de Dieu que des noms de saints qui ont donné à la victime du Calvaire le témoignage du sang.
    V. JUSTINIEN CHIAPPONI, Acta canonisat. Romæ, 1720.

  5. #5
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    Re: Le Martyre de la Vendée


    I

    On a dit de la Vendée qu'elle est la Terre Sainte de l'Europe (1).

    L'ouvrage que nous donnons au public est la justification de cette parole.

    Considérée dans son ensemble et dans ses grandes lignes, la lutte héroïque de la Vendée militaire fut un long martyre, et l'histoire de cette incomparable croisade, que les paysans vendéens nommaient si bien la Grande Guerre, fut un sanglant martyrologe. Car les Vendéens ont avant tout combattu et ils sont morts pour la défense de la religion catholique, apostolique et romaine.

    Les documents les plus authentiques, signés par les principaux chefs des armées vendéennes en témoignent avec une évidence victorieuse, les paysans n'ont pris les armes que pour forcer leurs persécuteurs à leur rendre le culte de cette religion qu'on voulait anéantir (2).

    Presque tous les écrivains révolutionnaires eux-mêmes reconnaissent à l'insurrection de l'Ouest un caractère essentiellement religieux.

    Le programme des bourreaux, qui torturaient leurs victimes en haine de la foi et qui leur imposaient l'apostasie, explique la nécessité de la résistance des Vendéens, la légitimité et l'ardeur opiniâtre des combats qu'ils ont livrés aux ennemis de leur religion et de leur Dieu.

    C'est aussi l'explication des effroyables souffrances de la Vendée, dans la tourmente révolutionnaire.

    Ils m'ont dit : Choisis d'être apostate ou victime ; J'ai choisi le martyre et leur laissai le crime.

    Les Vendéens ont combattu, ils ont souffert et ils sont morts pour la défense du catholicisme.

    Voilà l'entière et indéniable vérité.

    La foi profonde et l'attachement inébranlable à la religion qu'on persécute…
    _______________________________________________________________

    (1) WALSH.
    (2) V. D. CHAMARD. Les Origines et les responsabilités de l'insurrection vendéenne, Paris, 1899, pp. 14-21. — Manuscrits du British Museum de Londres.

    « C'est la vérité que la persécution religieuse exercée en France par la Révolution fut préparée par le parti des philosophes allié aux sociétés maçonniques. Les uns s'efforçaient de combattre par leurs doctrines la religion catholique et de détruire le pouvoir du souverain pontife, son chef; les autres s'appliquaient, par l'action, à réaliser le plan des incrédules. » V. Evêques et prêtres martyrisés à Paris aux Journées de septembre 1792. articles du procès de béatification, p. 29.

  6. #6
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    II

    La foi profonde et l'attachement inébranlable à la religion qu'on persécute éclatent dans toutes les paroles, dans tous les faits et dans toutes les manifestations qui nous révèlent le coeur et les sentiments de la Vendée à cette époque.

    « La religion est en danger, disait à ses paroissiens, en 1791, le curé de Saint-Jean-de-Monts, Monsieur Morand.

    « Pour moi, ajoutait-il, je ne quitterai ma cure que contraint par la force. Je suis prêt à mendier mon pain et à souffrir le martyre, plutôt que d'abandonner mon poste (1). »

    « Vous voulez chasser notre curé, s'écriaient les habitants d'Apremont. C'est un brave homme ; nous ne voulons pas qu'il s'en aille (2). »

    On a souvent cité la réponse sublime du soldat vendéen défendant, la hache à la main, le calvaire de son village, contre le vandalisme sacrilège des ignobles patriotes de 1793.
    — Rends-toi, lui crie un des agresseurs.
    — Et toi, rends-moi mon Dieu, lui répond le chevalier en sabots.

    La Vendée angevine réclame à bon droit la gloire de cette réplique d'un héros et d'un martyr.

    Mais, au Bas-Briacé, ce n'était qu'un des échos qui ont répété ce cri de guerre dans tous les vallons du Bocage.

    C'est à la bataille de Bressuire, le 2 mai 1793, que le mot célèbre fut d'abord prononcé par un paysan de Saint-Christophe, Guillon.

    Couvert de vingt-deux blessures, il continuait à se battre avec une fourche de fer.
    — Rends-toi, lui crie un des gendarmes.
    — Rends-moi mon Dieu, répond le paysan du Bas-Poitou, et c'est en prononçant cette réponse sublime qu'il reçoit le coup de mort (1).

    Le mot est entré dans l'histoire.

    Mais ce n'est pas seulement la parole d'un soldat ; c'est le cri qui sortait du cœur de la Vendée, qui exprimait son âme tout entière, qui lui mettait les armes à la main, qui la poussait sur tant de champs de bataille, et qui, finalement, laissait la victoire sous ses drapeaux, en lui rendant ses temples, ses prêtres et son Dieu.

    « Les paysans étaient du reste disposés à se soumettre à toutes les lois constitutionnelles, à la seule condition qu'on leur laissât leur culte religieux (2).

    Mais on veut leur enlever la première de toutes les libertés, celle d'adorer Dieu, el ils répondent hautement : « Puisqu'on nous refuse cette liberté-là, nous saurons la prendre. »

    Et cette résolution énergique « s'était propagée comme une traînée de poudre, dans toute l'étendue du territoire vendéen (3).»

    Le Ier septembre 1791, Dumouriez, passant avec Gensonné et Gallois, par Saint-Mars-la-Réorthe, les Epesses et Saint-Laurent-sur-Sèvre, écrivait : « Les villages sont en insurrection, pour avoir des églises non conformistes (c'est-à-dire consacrées au culte catholique), et pour peu qu'on n'y remédie pas, cela dégénérera en guerre civile. »

    Les prêtres apostats étaient officiellement installés à la place des vrais pasteurs...
    ____________________________________________________

    (1) D. Chamard, Les Origines, p. 163.
    (2) Ce curé était Monsieur l'abbé Riou. V. D. Chamard, ibid.
    (1) V. D. Chamard, Les Origines, p. 169. — L'auteur cite les témoignages de Madame de la Roche-Saint-André, de Chassin et de Mercier-du-Rocher.
    (2) D. Chamard. Ibid. p. 251.
    (3) D. Chamard. Ibid. p. 246.

  7. #7
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    Les prêtres apostats étaient officiellement installés à la place des vrais pasteurs, réduits à se cacher ou à s'exiler du sol de la patrie. Mais l'horreur des populations vendéennes pour les intrus était générale et invincible.

    Afin de n'avoir pas à installer les prêtres qui avaient prêté serment à la Constitution civile du clergé, presque toutes les municipalités du Bocage envoyaient leur démission à l'administration centrale.

    Le 22 juillet 1791, les religieuses de Notre-Dame de Fontenay faisaient appel à l'autorité du Directoire du département, pour conserver la liberté de leur conscience, et leur supplique était l'expression exacte de la pensée du peuple.

    « Les religieuses de Notre-Dame, disaient-elles, n'ignorent pas que l'obéissance est due aux puissances de la terre ; elles ne s'y refuseront jamais, pourvu qu'on ne jette pas l'effroi dans leur âme. Mais si on exige de nous que nous reconnaissions un évêque constitutionnel, que nous mettions notre confiance dans un prêtre assermenté pour diriger nos pensées et nos actions, nous n'y adhérerons jamais. »

    Le 18 décembre de la même année, les habitants de Bazoges-en-Pareds signaient une pétition semblable au ministre de l'intérieur.

    « Les gardes nationaux, écrivaient-ils, menacent de coups de fusil et de baïonnettes ceux qui entendent la messe des prêtres non assermentés. Quelque doux et paisible que soit le peuple, pourrait-il négliger le droit de l'insurrection ? »

    Ce droit était en effet garanti par la Constitution, de sorte que les catholiques opprimés, en prenant les armes contre leurs oppresseurs, étaient dans la légalité, même au point de vue politique (1).

    Les faits confirment la sincérité de ces loyales et courageuses déclarations.

    Le curé constitutionnel du Château-d'Olonne, se rendant un jour à l'Audonnière, était assailli à coups de pierres par la fille du meunier du bourg.

    Le curé du Roussay, prêtre assermenté, écrivait au district de Cholet : « Je suis insulté, bafoué à l'autel, poursuivi à coups de pierre. Je n'ai ni chantres, ni sacristain, ni clercs, et pour tout dire, je n'ai même pas de paroissiens. »

    A Venansault, pas un habitant n'avait voulu communiquer avec les prêtres jureurs.

    Le sacristain, Loué, se distingua parmi les plus énergiques défenseurs du culte orthodoxe.

    Quand il apprit que l'évêque de Luçon, Monseigneur de Mercy, avait refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé, Loué, fier de cet acte de vigueur de son évêque, voulut se donner la gloire d'écrire, en son patois bas-poitevin, une lettre de félicitations au vaillant prélat.

    Touché de ce naïf témoignage, que lui rendait l'humble sacristain de Venansault, Monseigneur de Mercy lui fit une réponse pleine de bienveillance.

    Dans l'enthousiasme de sa reconnaissance, Loué, attachant, en guise de bannière, un linge blanc au bout d'un bâton, y fixa la lettre épiscopale, et la promena comme un trophée dans tous les hameaux de la paroisse.

    Il poussa plus loin les saintes audaces de son zèle. Il obtint des autorités révolutionnaires du district la permission d'aménager un édifice privé, où son vénérable curé, M. Thomas, put célébrer pendant quelque temps les cérémonies du culte catholique (1).

    L'opiniâtreté magnifique de ce peuple à garder sa foi...
    ____________________________________________________

    (1) D. CHAMARD. Les Origines, p. 302 .
    (1) Vie de Mathieu Gruchy, par l'abbé Du Tressay.

  8. #8
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    III

    L'opiniâtreté magnifique de ce peuple à garder sa foi, en face de la persécution qui gronde et qui menace, est passée tout entière dans le cœur des soldats vendéens.

    D'Elbée disait aux 2.000 paysans qui venaient le supplier de marcher à leur tête : « Moi, que ma conscience oblige à mourir pour mon Dieu et pour mon roi, et qui suis prêt à sacrifier ma vie pour une si belle cause, je ne veux commander que des soldats dignes d'être martyrs. »

    « Êtes-vous irrévocablement résolus, disait Bonchamp dans une circonstance pareille, êtes-vous résolus à tout sacrifier pour la cause sainte que vous voulez défendre ? »

    Et tous ces volontaires de la future croisade répondaient d'un même cœur et d'une seule voix : « Oui, oui, nous le jurons. »

    On peut donc l'affirmer, et c'est le témoignage éclatant de l'histoire, tous ces soldats qui allaient au feu avec le chapelet enroulé autour de leur fusil et le Sacré-Cœur sur la poitrine (1), portaient dans les combats le même héroïsme religieux que leurs prêtres sous le couteau de la guillotine.

    Écoutez un témoin qui les a vus :

    « Ni la prison, ni les outrages, ni la mort même ne sauraient faire pâlir des hommes persuadés qu'ils n'ont pris les armes que pour venger la cause de Dieu et la ruine de ses autels. Qu'on les frappe, qu'on les immole, ils sont insensibles à la peur. Leurs yeux fixés vers le Ciel semblent chercher d'avance le prix d'un dévoûment héroïque et religieux.

    « Les troupes de la Convention avaient fait prisonniers douze Vendéens et allaient les fusiller. Déjà ils étaient à genoux, déjà les fusils se dirigeaient sur eux, et les officiers républicains qui étaient présents s'étonnaient de ne pas voir sur leur visage la moindre apparence de frayeur.

    « Tout à coup une de ces victimes s'écrie :

    — Nous avons une grâce à vous demander.

    — Laquelle ?

    — C'est que vous ne fassiez tirer les coups de fusil que les uns après les autres, afin que nous ayons davantage à souffrir pour la gloire de Dieu, et que nous recevions une plus belle récompense au Ciel (2). »

    Dans l'un des premiers engagements contre les troupes républicaines, aux Moulins-Cornet, le 24 août 1792, 220 Vendéens périssent dans la mêlée ou se laissent massacrer, refusant de crier Vive la nation et criant avec énergie Vive la religion (3).

    A la prise de Cholet, en 1793, les républicains eux-mêmes…
    _____________________________________________________________

    (1) « Parmi les ossements des 425 victimes immolées en 1794, à la chapelle de Notre-Dame des Lucs, on retrouva les chapelets et les Sacrés-Cœurs qui ne les avaient pas quittées, même dans la tombe. » Mandement de carême de Monseigneur Catteau, 1900, p. 13.
    (2) Histoire des guerres de la Vendée, par BOURNISEAUX, témoin oculaire, Paris, 1820.
    (3) D. CHAMARD. Les Origines, p. 392.

  9. #9
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    A la prise de Cholet, en 1793, les républicains eux-mêmes admiraient l'attitude intrépide de ces paysans devant le feu de l'ennemi qui les crible. « Ils allaient jusqu'à se placer en évidence, à demi-portée de fusil, pour mourir martyrs de leur cause. Profondément recueillis, les mains jointes, le genou en terre, le chapeau bas, ils semblaient, en égrenant leur chapelet, prier Dieu de leur ouvrir le paradis (1). »

    C'est bien l'âme de la Vendée militaire qui se révèle et qui nous apparaît dans la lumière de ces manifestations et de ces faits historiques.

    La foi de ce peuple est inébranlable comme le granit de ses collines et de ses coteaux.

    Et c'est contre ce roc immobile que viendront se briser tous les flots de la tourmente révolutionnaire.

    — Nous allons abattre vos clochers et vos églises, disait l'horrible Carrier à l'un de ces paysans vendéens.

    — C'est possible, répondit l'inébranlable chrétien; mais vous nous laisserez les étoiles, et tant que cet Évangile nous restera là-haut, nous apprendrons à nos enfants à lire dans ce livre le nom du vrai Dieu.

    Nous pouvons donc l'établir comme une vérité historique absolument incontestable, c'est dans ces sentiments de foi profonde et inflexible que les Vendéens ont combattu et qu'ils sont morts.

    Et nous aimons à conclure, avec le poète, que pendant cette période de la Terreur, où tant de sang fut mêlé à tant de boue,

    La France eut des victimes,
    Mais la Vendée eut des martyrs (2)

    Non, quoi qu'en dise Chateaubriand, ce sang vendéen, répandu sur tant de champs de bataille n'est point un sang muet (3) ; c'est un sang qui prie et qui crie vers le Ciel, pour le pays sur lequel il est versée parce que c'est le sang des martyrs de la foi.

    La religion des victimes et l'impiété des massacreurs ne laissent planer aucun doute sur cette affirmation de l'histoire impartiale ; les soldats de la Révolution étaient des bourreaux et des persécuteurs ; tout ce peuple immolé pour la cause de la religion catholique était un peuple de martyrs.

    Sans doute cette qualification générale…
    _____________________________________________________

    (1) SAVARY.
    (2) VICTOR HUGO, Odes et Ballades.
    (3) Mémoires d'Outre-tombe, T. VIII, p. 201.

  10. #10
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    IV

    Sans doute cette qualification générale, que nous appliquons à la Vendée militaire, ne serait pas juste dans le sens précis des règles qui régissent la Congrégation des Rites dans la canonisation des saints.

    Mais elle est vraie dans un sens large, qui est hautement autorisé par le langage des Pères et des Docteurs de l'Eglise.

    De graves autorités décernent le nom de martyrs aux soldats qui ont succombé en combattant les ennemis du Christ, et qui ont conservé jusqu'au dernier soupir cette ardeur de foi chrétienne qui leur fit prendre les armes (1).

    Les papes Urbain II, Eugène IV, Alexandre III, les Pères du 3e concile de Latran (2) rangeaient aussi dans l'armée des martyrs les croisés qui étaient tués dans les guerres dirigées contre les Sarrasins (3).

    Et Pie VI n'a-t-il pas canonisé en quelque sorte la Vendée de 1793, en consacrant la mémoire de ses soldats par ces paroles solennelles : « Ils ont bien mérité de notre religion sainte... Ils nous ont laissé d'illustres exemples de courage chrétien et d'inébranlable fidélité au pouvoir légitime (4). »

    « On ne peut non plus, dit Guillon, refuser le titre de martyrs aux soldats vendéens prisonniers qui furent condamnés à mort, et qui confessèrent jusqu'à la fin la foi pour laquelle ils avaient pris les armes (1). »

    Si on se rappelle que, en 1816, on comptait en Vendée jusqu'à 3o.ooo veuves et 140.000 orphelins, on pourra se faire une idée de l'immense multitude de ces martyrs armés de la foi, qui ont gagné la palme de leur victoire, en recevant le baptême de sang avec le baptême du feu dans la mêlée des combats.

    Combien cette héroïque multitude va se grossir encore des recrues de tant de prêtres, de tant de religieux et de religieuses, de tant de pieux laïques de tout âge, qui sont morts dans les prisons, qui ont porté leur tête sur l'échafaud, juridiquement immolés pour la même cause qui armait la Vendée ! (2).

    Et que faut-il penser de tout ce peuple d'êtres infirmes...
    _____________________________________________

    (1) Cûm quis, propter bonum commune, mortem sustinet, si hoc referatur ad Christum, AUREOLAM merebitur et MARTYR erit, utpote si rempu blicam defendat ab hostium impugnatione qui fidem Christi corrumpere moliuntur, et in tali defensione sustinet. S. Th., in 4um. Lib. sententiarum. Distinc. 49., a. 3., in q. 2, ad 11. — Sum., 2,2, q. 124 ad Ium. — Martyrem facit causa. S. Aug., in ps. 24. Epist. 204, nº 4.
    (2) 3e Conc. de Latran, Canon 27e.
    (3) Les Martyrs de la foi, T. 1, pp. 33, 333, 335. — MARIANA, Hist. hisp. Lib. 11, c. xxv. Multos Sarraceni occidunt, qui martyres censeri possunt, cum occisi sunt in odium religionis. JULIEN, archev. de Tolède.
    (4) De sancta religione bene meruerunt... Juvabit pascere animum, prœclara illa christianae virtutis et immobilis in legitimam potestatem fidei exempla intuendo. Bref au vicomte Walsh.
    (1) GUILLON, ibid. T. 1, p. 332.
    (2) GUILLON, ibid. p. 332.

  11. #11
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    Et que faut-il penser de tout ce peuple d'êtres infirmes, de vieillards, de femmes, d'enfants, de malades abandonnés et livrés, pour les mêmes intérêts sacrés, à toutes les tortures de la misère, de la souffrance et de la faim, et qui acceptaient ce martyre obscur, offrant à Dieu leurs larmes patientes et silencieuses, pour le triomphe de cette religion divine, que défendaient les soldats de Lescure et de Cathelineau ?

    « Le véritable martyre n'est pas seulement celui où l'on verse le sang de ses veines : la patience chrétienne au milieu des adversités est encore un martyre, dit un docteur de l'Eglise (3). »

    L'Esprit-Saint lui-même n'a-t-il pas béatifié ceux qui supportent avec une patience parfaite le poids de toutes les épreuves de la vie ? Ecce beafiticamus eos qui sustinuerunt (4).

    Parmi ces épreuves, il n'en est guère de plus cruelles que les rigueurs de l'exil.

    Baronius n'hésite pas à décerner la palme du martyre à tous les chrétiens qui, par crainte de trahir la foi de leur baptême, quittent leur famille, leurs biens et leur patrie, et qui, par suite de ce bannissement volontaire, succombent à leurs souffrances sur les terres étrangères (1).

    C'était aussi le sentiment de saint Jérôme (2), de saint Cyprien (3) et de saint Thomas (4).

    « Il y a martyre, dit le prince de la théologie, quand la mort est l'effet de l'exil, de la spoliation ou de l'incarcération pour la foi. »

    Ne faut-il pas attribuer la même gloire à ceux qui ont été mis à mort, parce qu'ils n'avaient pas craint de donner asile aux prêtres et aux religieux qu'on traquait de toutes parts ? L'antiquité ecclésiastique le pensait ainsi. Saint Alban est rangé parmi les martyrs de la Grande-Bretagne, parce qu'il fut condamné au dernier supplice, en 287, pour avoir caché un clerc qui fuyait la persécution.

    A tous ces titres, il est incalculable le nombre des candidats à l'honneur de l'inscription dans notre martyrologe de la Vendée.

    Mais nous aurons à fixer spécialement l'attention de nos lecteurs sur...

    _____________________________________________________

    (3) S. JEAN CHRYSOSTOME, cité par sainte THERESE ; Lettres de la sainte, édit. Poussielgue, T. III p. 391.
    (4) S. Jac. V. 11.
    (1) Si quis, timore correptus ne fidem prodeat, sua suosque relinquens, exilio spontaneo procul a patriâ vitam degeret, hic et numero martyrum recensendus erat, si eâdem de causâ mortem apppetiisset. Martyr, in notis ad 2 januar.
    (2) Epist. adversum Jovinianum, T. I., p. 905. Edit. MIGNE.
    (3) Epis. 56 ad Thibaritanos, pp. 352-353. Edit. MIGNE.
    (4) 2,2, q. 124, a. 4.

  12. #12
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    V

    Mais nous aurons à fixer spécialement l'attention de nos lecteurs sur une élite dont l'auréole resplendit d'un tel éclat, qu'on ne peut la distinguer de celle qui brille au front des martyrs canonisés par l'Église.

    Qu'est-ce qu'un martyr, au sens rigoureux que donnent à cette qualification auguste les Congrégations romaines, dans les procès de canonisation ?

    Selon saint Thomas, le martyr proprement dit est celui qui reste inébranlable jusqu'à la mort, dans la vérité et dans la justice contre tous les assauts des persécuteurs (5).

    Un martyr, dit le même docteur, c'est un chrétien qui, pour l'amour de Jésus-Christ, supporte tous les tourments qu'on lui inflige, plutôt que de s'écarter du bien qu'il doit accomplir, ou d'acquiescer au mal qu'il doit éviter (1).

    Qui pourrait nous dire le nombre des victimes qui ont subi ce martyre de la foi, dans cette arène immense qui fut le théâtre des souffrances de la Vendée, sur les échafauds, dans les prisons, dans les noyades de Nantes, au Champ des martyrs d'Angers, à Quiberon, dans l'expédition d'Outre-Loire, sur les pontons de l'île d'Aix, en Angleterre, en Espagne, sur les flots de l'Océan, et jusque dans les marais infects de la Guyane, à Sinnamary et à Cononama ?

    VI

    Une catégorie particulièrement intéressante de ces témoins, qui ont confessé la foi en mourant pour elle, non loquendo, sed moriendo confessi sunt, c'est celle des tout jeunes enfants tués pour le Christ; innocentes pro Christo infantes occisi (2).

    Or ce tendre troupeau de victimes immolées, cette troupe virginale, que nous pouvons bien nommer gracieusement avec l'Eglise des martyrs en fleur, et des roses naissantes ; ces Innocents parés de leur robe blanche lavée dans le sang de l'Agneau, ces triomphateurs enfantins, sortis de la vapeur de sang de la grande tribulation (3) révolutionnaire, c'est une phalange aussi nombreuse que charmante dans la grande armée de nos martyrs vendéens.

    Si la persécution d'Hérode fut un baptême pour les enfants que Rachel pleurait dans Rama, pourquoi la persécution des Danton, des Carrier et des Turreau ne serait-elle pas un martyre pour tout ce jeune peuple d'enfants baptisés, qui ont été massacrés pour la cause de l'Enfant divin de Bethléem ?

    « Vous n'aviez pas encore l'âge de croire au Christ mourant du Calvaire, s'écriait saint Augustin, en saluant les palmes de ces gracieux Innocents, mais vous aviez une chair vivante, qui pouvait souffrir et mourir pour le Christ mort pour nous sur la Croix (4). »

    Il nous est donc bien permis...

    __________________________________________

    (5) 2, 2, q. 124, a. 10.
    (1) 2, 2, q. 124, a. 5. ad 1um.
    (2) Office des saints Innocents.
    (3) Ibid.
    (4) S. AUGUSTIN, cité par S. THOMAS, 2, 2, q., 124, a, 1, ad 1um.

  13. #13
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    VII

    Il nous est donc bien permis d'appliquer à la multitude de nos martyrs ce que le voyant de Pathmos disait, en portant ses regards sur les triomphateurs de la Jérusalem céleste :

    « J'ai vu une foule infinie de vainqueurs qu'il était impossible de compter, et qui tous portaient des palmes dans leurs mains : vidi turbam magnant, quant dinumerare nemo poterat, et palmæ in manibus eorum (1).

    Cette multitude éblouissante qui triomphe dans la gloire, n'est-ce pas aussi la grande foule des pieuses victimes qui ont péri dans la lutte héroïque de la Vendée chrétienne contre l'impiété satanique (2) de la Révolution française ?

    Et comme l'Église catholique sa mère, la Vendée trouve sa plus riche parure dans le sang de ses martyrs, qui sont sa véritable et son immortelle Légion d'honneur.

    Toutes les considérations qui précèdent ramènent…
    ________________________________________________

    (1) Apocalypse : VII, 9.
    (2) L'épithète est de Joseph de Maistre.

  14. #14
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    VIII

    Toutes les considérations qui précèdent ramènent ici et justifient la pensée que nous exprimions en tête de cette introduction : La Vendée est la Terre Sainte de l'Europe.

    C'est un immense Colisée rougi de sang, où la France catholique, concentrant ses suprêmes efforts, vient opposer quelques poignées de ses meilleurs soldats à d'innombrables bataillons d'infidèles, et une élite de victimes expiatoires à tout un peuple de bourreaux et d'apostats.

    Oui, nous avions raison de le dire, l'histoire de ce drame grandiose, qui s'appelle la Grande Guerre de Vendée, et dans lequel la foi seule est en jeu, n'est au fond qu'un long et glorieux martyrologe.

    Oui, la Vendée a été martyrisée pour la justice et la vérité. Et quand nous voulons donner l'expression complète de notre admiration et de notre respect pour ce petit peuple qui combat, qui souffre et qui meurt pour défendre et pour garder sa foi, nous ne craignons pas d'appliquer à la Vendée militaire et à la Vendée victime de la Révolution qui renie le baptême national de la France, ce que saint Ambroise a dit d'une jeune vierge romaine, Agnès : « C'est une MARTYRE ; ce titre seul suffit, et porte à son comble l'éloge que nous pouvons et que nous devons lui donner: appellabo martyrem ; prædicavi satis (1). »

    Oui, la Vendée est le Champ des martyrs et une Terre Sainte, tout empourprée, engraissée et embellie d'une impérissable parure par le sang le plus pur de ses fils, versé à flots pour Jésus-Christ, sur toute la surface du territoire qu'on a nommé la Vendée militaire (2) ».

    On sait que le sol où tombèrent les victimes de Quiberon est la Terre Sainte de la Bretagne. Les mères y portent leurs enfants infirmes et les couchent dans cette poussière sacrée, pour communiquer la vigueur à leurs corps, et faire passer dans leurs jeunes âmes les viriles énergies de la Bretagne catholique.

    La Vendée tout entière est ce Champ des morts, des morts fidèles jusqu'à l'héroïsme, et dont les cendres sont pleines de vie et de puissance.

    Les générations nouvelles viendront puiser dans cette poussière vivante, et dans les grands souvenirs qui s'en exhalent cette vaillance chrétienne qui confirme les soldats du Christ, et qui seule fait les nobles caractères, les belles vies et les saintes morts.

    En lisant notre Martyrologe, elles seront saisies par les leçons lumineuses qui s'en dégagent, et soulevées par l'entraînement des exemples qui vont passer sous leurs yeux.

    Elle y verront comment l'Evangile est un livre toujours vivant et toujours vécu, à la fin de ce lamentable xviiie siècle, aussi bien qu'aux époques les plus brillantes de nos 19 siècles catholiques.

    Chaque verset de cet Évangile immortel se traduit sans cesse par des actes dans la société religieuse ; il s'épanouit en fleurs et en fruits de sainteté, dans la vie, dans les luttes et dans la mort des héros chrétiens.

    Nulle part les maximes du livre divin…
    ________________________________________________

    (1) De Viriginibus, Lib. I, cap. II, p. 190, Edit. Migne.
    (2) Purpurata est universa terra sanguine martyrum. Mortes sanctorum
    factæ sunt crassitudo teriae. Ornatæ Ecclesiae memoria martyrum. S. AUG.
    T. iv, pp. 1829 et 1590, Edit. Migne.

  15. #15
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    Nulle part les maximes du livre divin ne revivent avec plus d'éclat et dans une intensité plus saisissante que dans ce touchant martyrologe de la Vendée. C'est surtout l'Évangile de la passion de Jésus-Christ, qui est mis en scène et dramatisé par nos martyrs, qui s'anime et qui revit dans les souffrances, dans les supplices, dans la résignation tranquille et invincible des prêtres, des nobles, des paysans, des vieillards, des femmes, des jeunes filles et des enfants.

    Et en étudiant chaque page de cette histoire sanglante, nos lecteurs verront une fois de plus comment l'Église catholique est inébranlable sur le rocher où son divin fondateur l'a bâtie. Du haut de son trône invulnérable, elle voit avec tristesse mais sans crainte se heurter à ses pieds les flots tumultueux des passions humaines et les assauts continus de toutes les puissances conjurées du monde et de l'enfer.

    Comme Jésus-Christ son auteur, l'Eglise est patiente parce qu'elle est immortelle. Comme lui, elle a le privilège de vaincre par la douleur et de triompher par la mort. C'est là l'empreinte de la main de Dieu sur elle, empreinte qui défie toute contrefaçon dans les sociétés que le temps fait périr : divina nec imitabilis tessera.

    C'est une des leçons que nous aimons à recueillir des Actes de nos héros de la foi.

    « La Révolution française, écrivait Joseph de Maistre, est avant tout une grande et solennelle épreuve de la force propre et de la divinité du christianisme. Privé de tous ses appuis terrestres, combattu à outrance, il vivra par cette force intime, et du même coup s'affirmera divin.

    « Le Christ commande, il règne, il est vainqueur (1) » dans son Église toujours persécutée et toujours triomphante.

    Mais avec ces vives leçons de doctrine, la jeune Vendée viendra respirer encore un souffle d'héroïsme sur les tombes de ces martyrs qui sont ses ancêtres.

    Car ces morts que la Révolution croyait anéantir, sont pleins de vie dans le sein de Dieu (2) ; ils parlent toujours et nous couvrent de la puissance de leurs prières, de leurs mérites et de leur patronage.

    Par eux, la Vendée d'autrefois est toujours vivante et présente devant la Vendée d'aujourd'hui.

    Après les effroyables boucheries des colonnes infernales…
    ___________________________________________________________

    (1) Considérations sur la France, p. 61, Édit. de Bruxelles.
    (2) Visi sunt oculis insipientium mori ; illi autem sunt in pace. Sap. III. 2, 3.— Defunctus adhuc loquitur, Heb. XI. 4.

  16. #16
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    Après les effroyables boucheries des colonnes infernales, la Convention croyait pouvoir dire avec Westermann : « Il n'y a plus de Vendée ; elle est morte sous notre sabre. J'ai écrasé ses femmes et ses enfants sous les pieds de mes chevaux. Je n'ai pas un prisonnier à me reprocher ; j'ai tout exterminé. »

    Mais ces cadavres qui jonchaient le sol étaient les reliques des témoins de la foi : et voici que la vie sort de leurs tombeaux et se répand tout autour, comme une atmosphère salubre, qui enveloppe et qui régénère leur postérité.

    L'enseignement unanime des Docteurs nous en donne l'assurance, et l'expérience de nos 19 siècles de catholicisme l'a prouvé : c'est le sang des martyrs qui féconde les déserts et qui fait lever dans l'Église les moissons splendides (1).

    C'est qu'en effet « Dieu ne laisse jamais perdre une goutte de nos sueurs, pas plus qu'une goutte de sa rosée (2). »

    Combien sont plus précieuses devant lui les gouttes du sang répandu pour sa cause !

    Dieu a suivi du regard la Vendée, à chaque pas de sa voie douloureuse ; il a recueilli une à une, comme des perles étincelantes, toutes les sueurs de son front et toutes les larmes de ses yeux (3), avec tout le sang qui a coulé de ses saintes blessures. Il a tout consigné dans le trésor des indulgences et des bienfaits qu'il réserve aux générations futures.

    Ces victimes de la Terreur, qui nous présentent le tableau d'un si cruel et si lugubre passé, sont désormais pour nous le patrimoine sacré dont nous sommes le plus fiers. Le culte de leur mémoire et la contemplation pieuse des exemples qu'elles nous ont laissés, seront l'une de nos meilleures forces dans le présent, une de nos plus fermes espérances dans l'avenir (4).

    « En voyant sur nos têtes cette nuée éblouissante de témoins...
    _______________________________________________________

    (1) Quid est factum de tot mortibus martyrum, nisi ut tanquam irrigata terra sanguine testium Christi, pullularet ubique seges Ecclesiae. AUGUS. T. IV, p. 1829. Édit. Migne.
    (2) OZANAM.
    (3) Posuisti lacrymas meas in conspectu tuo, ps. 45.
    (4) Fortitudo gentium triumphus est martyrum, et nos in eorum gloriâ superbi sumus. S. JEROME, T. iv, p. 601. Édit. Migne.

  17. #17
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    « En voyant sur nos têtes cette nuée éblouissante de témoins, de patrons et de célestes amis, nous marcherons d'un pas plus rapide et plus vaillant vers le but suprême qui nous est proposé, les regards toujours fixés sur Jésus, le Roi des martyrs, qui, en vue des joies triomphantes qui l'attendaient au ciel, a subi la mort de la croix, en a bravé les tourments ignominieux, et par son supplice, est monté s'asseoir à la droite de Dieu son Père (1). »

    En face des persécutions hypocrites, de l'indifférence ou des lâchetés contemporaines, nous aimerons à retremper nos âmes et à raviver l'esprit de notre baptême dans les religieux et héroïques souvenirs de notre Vendée antique. Nous garderons une sainte et patriotique fierté de sa foi indomptable, des immenses douleurs qu'elle a supportées pour la défendre et pour la confesser en face des bourreaux.

    Nous conserverons dans nos cœurs le respect, l'amour et l'orgueil de sa grande et navrante histoire. Nous en serons fiers, comme l'était saint Ambroise de son Martyrologe milanais.

    « Nous avons à nous des légions de martyrs, s'écriait-il ; ecce nos populos martyrum possidemus ! Que notre patrie se réjouisse d'avoir été la mère de tant de célestes soldats et la nourrice de si hautes vertus.

    « Et dans l'auréole radieuse de ces saints martyrisés qui sont nos compatriotes, vénérons la grandeur et la majesté de notre foi (2).»

    C'est par son martyre que la Vendée de 1793 est entrée dans sa gloire. Et la beauté sublime de son martyrologe nous permet de lui appliquer la parole célèbre par laquelle on caractérisait une royale infortune : « Les malheurs de la Vendée sont montés si haut qu'ils sont devenus une des gloires de la France et du monde catholique. »
    __________________________________

    (1) Heb.XII 1,2.
    (2) S. AMBROISE, T. IV, p. 716. Edit. Migne.

    A suivre : Chapitre I. L'HÉROÏSME EN VENDÉE PENDANT LA RÉVOLUTION.

  18. #18
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    Re: Le Martyre de la Vendée


    Pour avoir des martyrs, il faut avoir des héros.

    Des héros ! la Vendée en avait des légions, légions obscures et inconscientes, déjà formées à la grande école de la foi catholique, si profondément enracinée dans le cœur et dans les habitudes religieuses des populations vendéennes.

    Mais les périls de cette horrible époque de la Terreur contribuèrent, pour une large part, à tremper les courages, en les sollicitant sans cesse à tous les genres de dévouement.

    Un souffle d'héroïsme chrétien et comme un vent de Pentecôte semblait passer sur ce peuple et pénétrer toutes les âmes, âmes de prêtres, de femmes, d'enfants et de soldats.

    La Vendée tout entière était soulevée par l'élan de cet enthousiasme pieux, et l'on eût dit que l'héroïsme des anciens martyrs lui était passé dans les veines et dans le sang.

    Cette fièvre de sublime courage se révélait chaque jour dans une foule de héros de tout rang et de tout âge, souvent cachés dans les ombres de la vie privée, mais aussi dignes des admirations de l'histoire que les champions armés de la foi, sur les champs de bataille de Chemillé, de Cholet et de Torfou.

    Les traits que nous allons grouper dans ce premier chapitre sont comme une première révélation de l'âme de la Vendée pendant la période révolutionnaire, et ses héros nous aideront à mieux comprendre ses martyrs.

    A suivre : I. L'HÉROÏSME DES SOLDATS

  19. #19
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    Re: Le Martyre de la Vendée


    I

    L'HEROÏSME DES SOLDATS

    Nous l'avons vu, c'est pour la défense de sa foi que la Vendée avait pris les armes, et l'héroïsme de ses soldats, en s'élevant à la hauteur de la cause sacrée dont ils étaient les défenseurs, s'élevait sans effort et d'un premier élan jusqu'à la hauteur du martyre.

    En lisant les émouvants récits de la mort de Cathelineau, de Bonchamp, de Lescure, de d'Elbée, de Marigny, de Stofflet, de Charette et de tant d'autres, nous respirons le même parfum d'édification qui s'exhale du martyre de la légion Thébaine.

    Le prince de Talmont lui-même trouvait sur l'échafaud cette grandeur surhumaine, qui n'a rien d'égal dans l'antiquité profane.

    On l'accablait de questions captieuses, afin de lui arracher des révélations compromettantes pour ses compagnons d'armes. Un de ses juges, Esnue-Lavallée, lui fait entrevoir la mort s'il reste muet, et sa grâce, comme récompense de ses aveux.

    Talmont le regarde avec mépris :

    — Fais ton métier, dit-il à cet homme ; moi, j'ai fait mon devoir.

    Quelques jours après, Talmont voyait l'échafaud dressé à Laval, devant la porte principale du château de ses ancêtres.

    Le jeune prince, le front haut et calme, en montait les degrés et mettait sa tête sous le couperet, en murmurant une dernière prière.

    Il avait 28 ans.

    Dans ces vaillants cœurs de soldats, on trouvait souvent les délicates tendresses et le dévoûment d'un cœur de mère.

    Après le désastre du Mans, Stofflet rencontrait sur sa route une vendéenne blessée, qui tenait son petit enfant dans ses bras.

    — Général, oh ! sauvez mon fils, lui crie cette mère aux abois.

    Stofflet arrête le galop de son cheval, prend l'enfant et l'emporte enveloppé dans les plis d'un drapeau.

    Le lendemain, il le rendait sain et sauf à la mère.

    Dans l'affreuse déroute qui suivit la défaite de Savenay, le général en second de l'artillerie, Pérault, blessé au pied, suivait à cheval le prince de Talmont dans sa retraite.

    Il aperçoit sur son chemin une femme mourante, une mère, tenant sa toute jeune fille couchée sur son sein.

    D'une voix expirante, d'un regard presque éteint, elle supplie l'officier d'avoir pitié de son enfant.

    Le cavalier met pied à terre, charge en croupe la petite orpheline et s'enfuit à travers la campagne, avec ce doux et charmant fardeau.

    Arrêté à Ernée, Pérault se dénonce lui-même devant le général Beaufort, qui s'engage, sur l'honneur, à le sauver avec l'orpheline que le vendéen venait d'adopter.

    Mais le Comité révolutionnaire d'Ernée est d'un autre avis. Il déclare par un procès-verbal « qu'il n'a jamais eu le plaisir de voir fusiller de royalistes », et qu'il exige que ce spectacle lui soit offert dans la circonstance.

    On signifie au général de se mettre à genoux et de se laisser bander les yeux.

    — Non, dit Pérault, je sais affronter la mort, et je n'ai qu'un regret en quittant la vie, c'est de voir des Français transformés en assassins.

    Et le noble soldat mourait victime de son dévoûment à une si touchante infortune.

    A la dernière étape avant d'arriver sous les remparts de Nantes, un vieux paysan, mortellement blessé, paraissait se disputer vivement avec un jeune homme, auquel il présentait un fusil, que celui-ci refusait.

    On demande la cause de cette altercation.

    — C'est mon fils, répond le vieux soldat; il veut rester près de moi pour me soigner, et moi j'exige qu'il aille se battre. Je n'ai pas besoin de lui, puisque je vais mourir; son devoir est d'aller au feu.

    On supplia le blessé de permettre au jeune homme de rester près de son père. Il n'y voulut jamais consentir.

    Le lendemain, quand le vieillard était près d'expirer, on vint lui annoncer que son fils avait été tué dans l'assaut de la ville.

    — Vous voyez bien que j'avais raison, dit le moribond, d'un air calme et souriant : « Si mon fils ne m'eût obéi, il n'aurait pas eu l'honneur de mourir pour son Dieu et pour son roi (1) ».

    C'est le Spartiate, qui a reçu la trempe du baptême et de l'héroïsme chrétien.

    Presque toutes les pages de ce livre vont nous montrer l'héroïsme des prêtres de la Vendée…
    __________________________________________

    (1) AUGUSTE JOHANNET, T. I, p. 106.
    A suivre : II. L'HEROÏSME DES PRETRES

  20. #20
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    Re: Le Martyre de la Vendée

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    II

    L'HÉROÏSME DES PRÊTRES

    Presque toutes les pages de ce livre vont nous montrer l'héroïsme des prêtres de la Vendée.

    Nous devons en citer ici quelques traits, pour qu'il n'y ait pas de lacune choquante dans ce chapitre sur l'héroïsme vendéen pendant la Terreur.

    Au cours de l'été de 1794, l'abbé Boisdron, vicaire de Saint-Pierre de Cholet, déguisé en paysan, revenait de visiter ses malades, et suivait un sentier détourné, lorsque tout à coup il rencontre trois soldats républicains.

    Sa démarche, son air, la dignité de son extérieur trahissaient quelque peu, sous son déguisement grossier, le caractère auguste dont il était revêtu.

    — Tu es un calotin, lui dirent les Bleus.

    — Un calotin ! répond-il, je ne sais ce que c'est.

    — Tu es prêtre.

    — Oui, je suis prêtre.

    — Fais ton acte de contrition.

    Et en même temps, les trois soldats le mettent en joue.

    Mais les trois fusils ratent.

    Les républicains recommencent ; les fusils ratent une seconde fois.

    Les patriotes, émerveillés et peut-être épouvantés d'une chose si étrange, laissent passer le prêtre, si miraculeusement préservé.

    L'abbé Boisdron avait invoqué son ange gardien qui, jusque-là, comme il aimait à le dire, l'avait toujours protégé (1.

    Je suis prêtre ! l'intrépide franchise de cet aveu devant les bourreaux révolutionnaires, c'était la sentence de mort, avec le mérite et la gloire du martyre.

    Et cet aveu, nous le trouvons, comme une profession de foi continue, dans la conduite et sur les lèvres du clergé vendéen.

    Dans l'horreur de cette mêlée sanglante, qui suivit le désastre de Savenay…

    ______________________________________________

    (1) DENIAU, T. IV. Page 498.

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