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Tema: La condamnation du Modernisme de S. Pie X

  1. #61
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    Re: La condamnation du Modernisme de S. Pie X

    VI. — CONSEILS DE VIGILANCE DIOCÉSAINS


    73. Mais que servirait-il, Vénérables Frères, que Nous intimions des ordres, que Nous fassions des prescriptions, si on ne devait pas les observer ponctuellement et fidèlement?

    Afin que nos vues et nos vœux soient remplis, il Nous a paru bon d'étendre à tous les diocèses ce que les évêques de l'Ombrie, il y a déjà longtemps, établirent dans les leurs, avec beaucoup de sagesse.

    Afin, disaient-ils, de bannir les erreurs déjà répandues et d'en empêcher une diffusion plus grande, de faire disparaître aussi les docteurs de mensonge, par qui se perpétuent les fruits funestes de cette diffusion, la sainte Assemblée a décrété, sur les traces de saint Charles Borromée, l'institution dans chaque diocèse d'un Conseil, formé d'hommes éprouvés des deux clergés, qui aura pour mission de surveiller les erreurs, de voir s'il en est de nouvelles qui se g1issent et se répandent, et par quels artifices, et d'informer de tout l'évêque, afin qu'il prenne, après commune délibération, les mesures les plus propres à étouffer le mal dans son principe, et à empêcher qu'il ne se répande de plus en plus, pour la ruine des âmes, et, qui pis est, qu'il ne s'invétère et ne s'aggrave (Actes du Congrès des évêques de l'Ombrie, novembre 1840. Titre II, art. 6).

    — Nous décrétons donc que dans chaque diocèse un Conseil de ce genre, qu'il Nous plaît de nommer Conseil de vigilance, soit institué sans retard. Les prêtres qui seront appelés à en faire partie seront choisis à peu près comme il a été dit à propos des censeurs. Ils se réuniront tous les deux mois, à jour fixe, sous la présidence de l'évêque. Sur les délibérations et les décisions, ils seront tenus au secret. Leur rôle sera le suivant. Ils surveilleront très attentivement et de très près tous les indices, toutes les traces de modernisme dans les publications, aussi bien que dans l'enseignement; ils prendront, pour en préserver le clergé et la jeunesse, des mesures prudentes, mais promptes et efficaces.

    — Leur attention se fixera très particulièrement sur la nouveauté des mots et ils se souviendront, à ce sujet, de l'avertissement de Léon XIII: On ne peut approuver, dans les écrits des catholiques, un langage qui, s'inspirant d'un esprit de nouveauté condamnable, parait ridiculiser la piété des fidèles, et parle d'ordre nouveau de vie chrétienne, de nouvelles doctrines de l'Eglise, de nouveaux besoins de l'âme chrétienne, de nouvelle vocation sociale du clergé, de nouvelle humanité chrétienne, et d'autres choses du même genre (28). Qu'ils ne souffrent pas de ces choses-là dans les livres ni dans les cours des professeurs.

    __________________________________________

    (28) S. C. AA. EE. EE., 27 Jan. 1902.

  2. #62
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    Re: La condamnation du Modernisme de S. Pie X

    VI. — CONSEILS DE VIGILANCE DIOCÉSAINS
    (suite)
    74. Ils surveilleront pareillement les ouvrages où l'on traite de pieuses traditions locales et de reliques. Ils ne permettront pas que ces questions soient agitées dans les journaux, ni dans les revues destinées à nourrir la piété, ni sur un ton de persiflage et où perce le dédain, ni par manière de sentences sans appel, surtout s'il s'agit, comme c'est l'ordinaire, d'une thèse qui ne passe pas les bornes de la probabilité et qui ne s'appuie guère que sur des idées préconçues.

    75. Au sujet des reliques, voici ce qui est à tenir. Si les évêques, seuls compétents en la matière, acquièrent la certitude qu'une relique est supposée, celle-ci doit être retirée du culte. Si le document témoignant de l'authenticité d'une relique a péri dans quelque perturbation sociale ou de toute autre manière, cette relique ne devra être exposée à la vénération publique qu'après récognition faite avec soin par l'évêque.

    L'argument de prescription ou de présomption fondée ne vaudra que si le culte se recommande par l'antiquité selon le décret suivant porté en 1896 par la Sacrée Congrégation des Indulgences et Reliques: Les reliques anciennes doivent être maintenues en la vénération où elles ont été jusqu'ici, à moins que, dans un cas particulier, on ait des raisons certaines pour les tenir fausses et supposées.

    — En ce qui regarde le jugement à porter sur les pieuses traditions, voici ce qu'il faut avoir sous les yeux: l'Eglise use d'une telle prudence en cette matière qu'elle ne permet point que l'on relate ces traditions dans des écrits publics, si ce n'est qu'on le fasse avec de grandes précautions et après insertion de la déclaration imposée par Urbain VIII; encore ne se porte-t-elle pas garante, même dans ce cas, de la vérité du fait; simplement elle n'empêche pas de croire des choses auxquelles les motifs de foi humaine ne font pas défaut. C'est ainsi qu'en a décrété, il y a trente ans, la Sacrée Congrégation des Rites (29): Ces apparitions ou révélations n'ont été ni approuvées ni condamnées par le Saint-Siège, qui a simplement permis qu'on les crût de loi purement humaine, sur les traditions qui les relatent, corroborées par des témoignages et des monuments dignes de foi.

    Qui tient cette doctrine est en sécurité. Car le culte qui a pour objet quelqu'une de ces apparitions, en tant qu'il regarde le fait même, c'est-à-dire en tant qu'il est relatif, implique toujours comme condition la vérité du fait; en tant qu'absolu, il ne peut jamais s'appuyer que sur la vérité, attendu qu'il s'adresse à la personne même des saints que l'on veut honorer. Il faut en dire autant des reliques.

    Nous recommandons enfin au Conseil de vigilance d'avoir l'oeil assidûment et diligemment ouvert sur les institutions sociales et sur tous les écrits qui traitent de questions sociales, pour voir s'il ne s'y glisse point du modernisme, et si tout y répond bien aux vues des Souverains Pontifes.

    ___________________________________

    (29) Decr. 2 Maii 1877.

  3. #63
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    Re: La condamnation du Modernisme de S. Pie X

    VII. — RAPPORTS PÉRIODIQUES DES ÉVÊQUES

    AU SAINT-SIÈGE

    SUR L’EXÉCUTION DE CES MESURES

    76. Et de peur que ces prescriptions ne viennent à tomber dans l'oubli, Nous voulons et ordonnons que tous les Ordinaires des diocèses, un an après la publication des présentes, et ensuite tous les trois ans, envoient au Saint-Siège une relation fidèle et corroborée, par le serment sur l'exécution de toutes les ordonnances contenues dans les présentes Lettres, de même que sur les doctrines qui ont cours dans le clergé, et surtout dans les Séminaires et autres Institutions catholiques, sans en excepter ceux qui sont exempts de la juridiction de l'Ordinaire. Nous faisons la même injonction aux Supérieurs généraux des Ordres religieux en ce qui regarde leurs sujets.

  4. #64
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    Re: La condamnation du Modernisme de S. Pie X

    CONCLUSION DE L’ENCYCLIQUE

    77. Voilà, Vénérables Frères, ce que Nous avons cru devoir vous dire pour le salut de tout croyant. Les adversaires de l'Eglise en abuseront sans doute pour reprendre la vieille calomnie qui la représente comme l'ennemie de la science et du progrès de l'humanité.

    Afin d'opposer une réponse encore inédite à cette accusation — que d'ailleurs l'histoire de la religion chrétienne avec ses éternels témoignages réduit à néant, — Nous avons conçu le dessein de seconder de tout Notre pouvoir la fondation d'une Institution particulière qui groupera les plus illustres représentants de la science parmi les catholiques et qui aura pour but de favoriser, avec la vérité catholique pour lumière et pour guide, le progrès de tout ce que l'on peut désigner sous le nom de science et d'érudition.

    Plaise à Dieu que Nous puissions réaliser ce dessein avec le concours de tous ceux qui ont l'amour sincère de l'Eglise de Jésus-Christ.

  5. #65
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    Re: La condamnation du Modernisme de S. Pie X

    CONCLUSION DE L’ENCYCLIQUE
    (suite)
    En attendant, Vénérables Frères, plein de confiance en votre zèle et en votre dévouement, Nous appelons de tout coeur sur vous l'abondance des lumières célestes, afin que, en face du danger qui menace les âmes, au milieu de cet universel débordement d'erreurs, vous voyiez où est le devoir et l'accomplissiez avec toute force et tout courage.

    Que la vertu de Jésus-Christ, auteur et consommateur de notre foi, soit avec vous.

    Que la Vierge Immaculée, destructrice de toutes les hérésies, vous secoure de sa prière. Nous, comme gage de Notre affection, comme arrhes de consolation divine parmi vos adversités, Nous vous accordons de tout coeur, ainsi qu'à votre clergé et à votre peuple, la bénédiction apostolique.

    78. Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 8 septembre 1907, la 5e année de Notre Pontificat.

    Pie X, PAPE.

  6. #66
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    Re: La condamnation du Modernisme de S. Pie X

    ANNEXE

    SERMENT ANTI-MODERNISTE (1)


    Si quoiqu'un (2), ce qu'il Dieu ne plaise, osait violer ce serment, il devrait être déféré immédiatement au tribunal du Saint-Office.

    FORMULE DU SERMENT

    Je........ embrasse et reçois fermement toutes et chacune des vérités que l'Église, par son magistère, inerrant, a définies, affirmées et déclarées, principalement ces chefs de doctrine qui sont directement dirigés contre les erreurs de ce temps (3).

    Et d'abord, je professe que Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être connu et donc aussi démontré d'une manière certaine par la lumière de la raison, par le moyen des choses qui ont été faites, c'est-à-dire par les oeuvres visibles de la création, comme la cause par son effet.

    En second lieu, j'admets et je reconnais les arguments externes de la révélation, c'est-à-dire les faits divins, parmi lesquels, en premier lieu, les miracles et les prophéties, comme des signes très certains de l'origine divine de la religion chrétienne. Et, ces mêmes arguments, je les tiens pour parfaitement proportionnés à l'intelligence de tous les temps et de tous les hommes, et même du temps présent.

    Troisièmement : je crois aussi d'une foi ferme que l'Eglise, gardienne et maîtresse de la parole révélée, a été instituée d'une manière prochaine et directe par le Christ en personne, vrai et historique, durant sa vie parmi nous, et je crois cette Eglise bâtie sur Pierre, chef de la hiérarchie apostolique, et sur ses successeurs jusqu'à la fin des temps.

    Quatrièmement : je reçois sincèrement la doctrine de la foi que les Pères orthodoxes nous ont transmise des Apôtres, toujours dans le même sens et la même interprétation. C'est pourquoi je rejette absolument la supposition hérétique de l'évolution des dogmes, d'après laquelle ces dogmes changeraient de sens pour en recevoir un différent de celui que leur a donné tout d'abord l'Eglise. Et pareillement je réprouve toute erreur qui consiste à substituer au dépôt divin confié à l'épouse du Christ et à sa garde vigilante une fiction philosophique ou une création de la conscience humaine, laquelle formée peu à peu par l'effort des hommes, serait susceptible dans l'avenir d'un progrès indéfini.

    Cinquièmement : je tiens en toute certitude et je professe sincèrement que la foi n'est pas un sens religieux aveugle surgissant des profondeurs ténébreuses de la « subconscience » moralement informée sous la pression du cœur et l'impulsion de la volonté ; mais bien qu'elle est un véritable assentiment de l'intelligence à la vérité acquise extrinsèquement par l'enseignement reçu ex auditu, assentiment par lequel nous croyons vrai, à cause de l'autorité de Dieu dont la véracité est absolue, tout ce qui a été dit attesté et révélé par Dieu personnel, notre Créateur et notre Maître.

    Je me soumets également, avec toute la révérence voulue…

    _________________________________________________

    (1) Les passages mis en relief le sont par nous. (Note de l'éditeur.)

    (2) Doivent prêter ce serment :

    (3) Cf. entre autres « Syllabus » (résumé) des principales erreurs de. notre temps... (Note de l'éditeur.)

    1º « les clercs qui doivent être promus aux ordres majeurs » :
    2 º « les prêtres destinés à entendre las confessions et les prédicateurs, avant que leur soit accordé le pouvoir d'exercer ces fonctions » ;
    3" « les curés, chanoines, bénéficiers. avant de prendre possession de leur bénéfice. (Motu proprio, lerseptembre 1910.

  7. #67
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    Re: La condamnation du Modernisme de S. Pie X

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    SERMENT ANTI-MODERNISTE
    (suite)

    Je me soumets également, avec toute la révérence voulue, et j'adhère de toute mon âme à toutes les condamnations, déclarations et prescriptions contenues dans l'Encyclique Pascendi et dans le Décret Lamentabili, notamment en ce qui concerne ce qu'on appelle l'histoire des dogmes.

    De même, je réprouve l'erreur de ceux qui prétendent que la foi proposée par l'Eglise peut être en contradiction avec l'histoire et que les dogmes catholiques, dans le sens où ils sont entendus aujourd'hui, sont incompatibles avec les origines plus authentiques de la religion chrétienne.

    Je condamne aussi et je rejette l'opinion de ceux qui prétendent dédoubler la personnalité du critique chrétien, celle du croyant, celle de l'historien, comme si l'historien avait le droit de maintenir ce qui contredit la foi, ou comme s'il lui était loisible, à la seule condition de ne nier directement aucun dogme, d'établir des prémisses d'où découlerait cette conclusion que les dogmes sont ou faux ou douteux. Je réprouve pareillement cette méthode d'étude et d'interprétation de l'Ecriture Sainte qui, faisant litière de la tradition de l'Eglise, de l'analogie de la foi et des règles du Siège apostolique, s'inspire des méthodes de travail des rationalistes et avec autant d'audace que de témérité, n'accepte comme suprême et unique règle que la critique textuelle.

    En outre, je rejette l'opinion de ceux qui prétendent que, dans l'exposition des questions historiques et théologiques, le savant ou quiconque s'occupe de ces matières doit d'abord se débarrasser de toute idée préconçue, soit au sujet de l'assistance divinement promise pour la conservation perpétuelle de chaque point de vérité révélée, pour interpréter ensuite les écrits de chaque Père en dehors de toute autorité sacrée, d'après les seuls principes de la science et avec cette indépendance de jugement que l'on a coutume d'apporter dans l'étude d'un document profane quelconque.

    Enfin, d'une manière générale, je professe être complètement indemne, de cette erreur des modernistes, prétendant qu'il n'y a, dans la tradition sacrée, rien de divin ou, ce qui est bien pire, admettant ce qu'il y a de divin dans un sens panthéiste, de telle sorte qu'il ne reste rien de plus que le fait pur et simple, assimilable aux faits purs et simples de l'histoire : à savoir, le fait que des hommes, par leur travail, leur habileté, leur talent, continuent à travers les âges postérieurs, l'école inaugurée par le Christ et ses Apôtres.

    Pour conclure, je soutiens avec la plus grande fermeté et soutiendrai jusqu'à mon dernier soupir la foi des Pères sur le critère certain de la vérité qui est, a été et sera toujours dans l'épiscopat transmis par la succession des Apôtres (Iren. IV. C. 26) : non pas de telle sorte que cela seul soit culture que comporte l'âge de chacun, mais de telle sorte que la vérité absolue et immuable, prêchée dès l'origine par les Apôtres, ne soit jamais ni crue ni entendue dans un autre sens (Poeser. C. 28).

    Toutes ces choses, je m'engage à les observer fidèlement, intégralement et sincèrement, à les garder inviolablement el à ne jamais m'en écarter, soit en enseignant, soit «l'une façon quelconque, par nies paroles et mes écrits...

    J'en fais le serment, je le jure ; que Dieu, etc.


    Extrait

    du Motu proprio de Saint PIE X
    établissant des lois pour repousser
    le péril du modernisme.

    1er septembre 1910

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