PREMIÈRE ÉPÎTRE DE S. JEAN

L’authenticité de cette Épître est-elle bien certaine ?

L'authenticité de cette Épître n'a jamais été contestée, et elle ne pourrait l'être sérieusement. D'ailleurs, il suffit de la lire pour être convaincu que S. Jean en est l'auteur.

S'il ne se désigne pas par son nom ou par ses prérogatives, il ne s'en révèle pas moins de la manière la plus manifeste.

Il affirme qu'il a été témoin de tout ce que le Verbe de vie a fait lorsqu'il était sur la terre.

Il parle comme étant bien connu de ceux à qui il s'adresse.

Il s'exprime en docteur, en maître, en père.

Aux erreurs qu'il combat, on peut voir l'époque où il a écrit : ce ne peut être que la fin du premier siècle.

Les vérités qu'il enseigne et la manière dont il les énonce font reconnaître l'auteur du quatrième Évangile.

Le fond des idées est le même dans les deux écrits et ne diffère pas de celui de l'Apocalypse. De part et d'autre, ce sont les mêmes dogmes : la divinité du Sauveur, l'universalité de la rédemption, la réalité de la vie future. C'est le même accent, la même conviction, la même candeur, la même tendresse, le même zèle à confesser la foi et à la communiquer. C'est aussi le même style : même simplicité dans les constructions, mêmes expressions favorites, mêmes parallélismes, mêmes répétitions, mêmes maximes et mêmes images. Enfin, c'est un langage que S. Jean seul a parlé, langage de la spiritualité la plus sublime et de la bonté la plus paternelle, tout de lumière de pureté et d'amour.