IIe et IIIe ÉPÎTRES DE S. JEAN

Ces deux Épîtres sont-elles authentiques ?

On a hésité, en certaines Eglises, à insérer ces Épîtres dans le Nouveau Testament, sans doute à cause de leur peu d'importance et de notoriété. Cependant, elles ont été citées de bonne heure comme de S. Jean par le canon de Muratori, S. Irénée, Clément d'Alexandrie, Tertullien, Origène ; et dès le quatrième siècle, on les voit généralement inscrites, comme la précédente, dans la liste des Livres saints. On convient, du reste, qu'elles ont tous les signes d'authenticité et de fraternité désirables, et que jamais personne n'a eu intérêt à les supposer. C'est le même style et la même doctrine.

Ni l'une ni l'autre Épître ne contient le nom de S. Jean; cependant il est impossible d'en méconnaître l'auteur. C'est bien là le vieillard d'Ephèse, bon et doux, mais tout brûlant de zèle pour la foi et ne séparant jamais, dans son esprit et dans son langage, la vérité de la charité. Le titre de senior qu'il s'attribue indique l'époque à laquelle ces Lettres furent écrites; car ce titre semble moins désigner le sacerdoce et l'autorité de S. Jean révérés par toute l'Asie, que son âge avancé, qui reportait sur lui, comme sur le dernier survivant du collège apostolique, tout le respect et toute l'affection dont les Apôtres étaient l'objet. Il vécut jusqu'à la fin du premier siècle.