GALILÉE
III. LE PROCÈS DE 1616.
(SUITE)
(col. 1066)
La S. C. de l'Index eut sans doute égard à la simplicité et à la franchise de cette soumission. Dans la condamnation générale qu'elle porta, le 5 mars suivant, contre la théorie copernicienne et contre les ouvrages de Copernic,
donec corrigantur, elle ne prononça pas le nom de Galilée ni ne signala expressément ses ouvrages. Von Gebler, Die Acten, p. 50; Favaro, Le opere, t. XIX, p. 323; cf. Müller, Galileo Galilei, p. 208-210. Celui-ci n'en comprit pas moins la leçon qui lui était donnée
« L'issue de cette affaire, écrivait-il le 6 mars, a montré que mon opinion n'a pas été acceptée par l'Église. Celle-ci a seulement fait déclarer qu'une telle opinion n'était pas conforme aux saintes Écritures, d'où il suit que les livres voulant prouver ex professo que cette opinion n'est pas opposée à l'Écriture sont seuls prohibés. » Alberi, Le opere, t. VI, p. 231.
Ses adversaires cependant ne désarmaient pas. Dans une audience du 11 mars, où le souverain pontife lui témoigna une extrême bienveillance, il se plaignit des calomnies qui circulaient toujours sur son compte. Paul V le rassura en affirmant que les Congrégations et lui-même connaissaient parfaitement la pureté de ses intentions et la droiture de son esprit. « De mon vivant, ajouta le pape, vous pouvez être sûr qu'on ne donnera aucune créance aux calomniateurs. » Lettre du 12 mars 1616. dans Alberi, Le opere, t. VI, p. 233.
Cette assurance n'empêcha pas le bruit de se répandre que l'Inquisition avait condamné Galilée à une abjuration et à une pénitence salutaire. Pour réfuter cette allégation injurieuse, Galilée sollicita de Bellarmin une attestation qui lui permît de fermer la bouche à ses ennemis, en rétablissant les faits. Le témoignage du cardinal figura plus tard au procès de 1633. En voici la teneur :
« Galilée n'a abjuré ni entre nos mains ni en celles de personne autre, à Rome ou ailleurs, que nous sachions, aucune de ses opinions ou doctrines; il n'a pas non plus reçu de pénitence salutaire, ni d'autre sorte; on lui a seulement notifié la déclaration faite par notre Saint-Père et publiée par la S. C. de l'Index, où il est marqué que la doctrine attribuée à Copernic, à savoir que la terre se meut autour du soleil, et que le soleil se tient au centre du monde, sans se mouvoir de l'orient à l'occident, est une doctrine contraire aux saintes Écritures, et que par conséquent on ne peut la défendre ni la soutenir. » Attestation datée du 26 mai 1616, dans von Gebler, Die Acten, p. 91; manuscrit du procès, fol. 427; Favaro, Le opere, t. XIX, p. 348.
IV. INFRACTION AU DÉCRET DE 1616.…
Marcadores