Q. 280. Qu'est-ce que la grâce habituelle?
R. La grâce habituelle est une qualité surnaturelle inhérente, à l’âme, par laquelle l’homme devient participant de la nature divine, temple de l'Esprit-Saint, ami et fils adoptif de Dieu, héritier de la gloire céleste et ainsi capable de produire des actes qui méritent la vie éternelle (1).
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(1) Sagesse, VII, 14; saint Jean, I, 4,12, 13; III, 5; XV, 4,14; saint Paul, Ep. aux Rom., V, 5; VIII, 14-17; Ie Ep. aux Cor., IV, 7; XII, 5; Ep. aux Ephés., II, 8 et suiv.; 2e Ep. de saint Pierre, I, 4; Ie Ep. de saint Jean, III, 1; Concile de Trente, session VI, De la justification, canon 11; saint Cyrille d’Alexandrie, Sur saint Jean, 1,9.
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Concile de Trente, session VI, De justificatione, can. 11 :
a) « Si quelqu’un dit que les hommes sont justifiés par la seule imputation de la justice du Christ ou par la seule rémission des péchés, à l’exclusion de la grâce et de la charité qui est répandue dans leur cœur par l’Esprit-Saint et qui leur est inhérente; ou même s’il dit que la grâce qui nous justifie est seulement la faveur de Dieu : qu’il soit anathème ». (D.-B., 821).
Saint Cyrille d’Alexandrie, In Ioannem, I, 9 :
b) « Devenus par l’Esprit-Saint participants de [Dieu], nous avons été frappés à sa ressemblance et nous nous haussons jusqu’à la figure du modèle à l’image de qui, selon la divine Écriture, nous avons été créés. Ainsi donc, ayant retrouvé la beauté originelle de notre nature et reçu en outre la forme de cette nature divine, nous vaincrons les maux que la transgression nous avait valus.
Donc nous nous élevons à cette beauté surnaturelle par le Christ. Cependant nous ne serons pas fils de Dieu comme lui, sans aucune différence, mais seulement par la grâce qui nous permet de l’imiter. Car il est lui le Fils véritable procédant du Père, tandis que nous sommes les fils adoptifs procédant de sa bonté, recevant comme une grâce la parole : J'ai dit : vous êtes des dieux et les fils du Très-Haut, tous (Psaume LXXXI, 6). La nature humaine créée et esclave est appelée à l'ordre surnaturel uniquement par le consentement et la volonté du Père. Mais le Fils, qui est Dieu et Seigneur, ne possède pas son être de Fils par les décrets du Dieu et Père, ni parce que celui-ci l'a seulement voulu : c’est parce qu’il est la splendeur de la substance même du Père qu’il revendique pour soi, par nature, la propriété de celle-ci ». (P. G., 73, 153. — R. J., 2106).
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