Q. 66. En quel sens l'Ecriture Sainte dit-elle que Dieu fit l'homme à son image et à sa ressemblance?

R. L'Écriture Sainte dit que Dieu fit l’homme à son image et à sa ressemblance , parce qu’Il l'a doué d’intelligence et de volonté libre, par lesquelles l’homme imite de manière spéciale la nature de Dieu, et aussi parce qu’Il l’élevait en même temps à l'ordre surnaturel (3).
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(3) Genèse, I, 26, 27; Sagesse II, 23; Psaume VIII, 5-8; saint Ephrem, In Genesim, chap. 2; saint Basile, Sermo asceticus, I; saint Augustin, Enarr. in Psalmos, 49, 2; saint Thomas, p. Ia, q. 93. — L'image et la ressemblance de Dieu se perfectionne de plus en plus par le don de la grâce sanctifiante, car l’homme devient ainsi participant de la nature divine, temple du Saint-Esprit, ami et fils adoptif de Dieu, héritier de la gloire du ciel.

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S. Ephrem, In Genesim, I :

a) Qu’Adam ait été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, cela s’entend à un triple chef. Ne croyez pas qu’on appelle image de Dieu chez Adam son aspect extérieur, mais son âme douée de libre arbitre et possédant la puissance et l’empire sur le reste de la création ; car, de même que toutes choses sont placées dans la main de Dieu et sous son pouvoir, ainsi le monde fut soumis à Adam. En outre il reçut une âme pure et intègre, capable de recevoir toutes les vertus, tous les dons divins. Enfin il a une intelligence et une raison par laquelle il comprend toutes choses, les divise et les assemble : ainsi il se répand partout, il forme une représentation de tout, si bien qu’il paraît tout contenir en soi-même ». (Saint Ephrem, Opera omnia, ed. Romana, I [en syriaque et en latin], 128. — R. J., 722).

Saint Basile, Sermo asceticus, I :

b) « L’homme a été fait à l’image et à la ressemblance de Dieu (Genèse I, 26) : mais le péché, en inclinant l’âme à des concupiscences coupables, lui a fait perdre la beauté de cette image. Or Dieu, qui a créé l’homme, est la vraie vie. Aussi celui qui a perdu la ressemblance divine a perdu la participation à la vie; celui qui est hors de Dieu ne peut mener une vie heureuse. Revenons donc à notre grâce initiale dont le péché nous a séparés; et redevenons beaux par la ressemblance avec Dieu ». (P. G. 31, 869 et suiv. — R. J., 973).

Saint Augustin, Enarratio in Psalmos, XLIX, 2 :

c) « C'est évident : [ Dieu] a appelé les hommes des dieux parce que sa grâce les a déifiés et non parce qu’ils seraient naturellement de substance divine. C’est lui en effet qui justifie, qui est juste par lui-même et non par un autre; c'est lui qui déifie, qui est Dieu lui-même et non en participant à la divinité d’autrui. Or c’est le même qui justifie et qui déifie, car ceux qu’il justifie, il les rend par là même fils de Dieu. Il leur a donné puissance d'être faits fils de Dieu (Saint Jean, I, 12). Si nous avons été faits fils de Dieu, nous avons été faits dieux; mais cela, nous le tenons de la grâce qui nous adopte, non de la nature qui nous engendre ». (P. L., 36, 565. — R. J., 1468).