Q. 288. Dieu donne-t-il à tous les grâces dont ils ont besoin pour la vie éternelle?

R. Dieu, qui veut que tous les hommes soient sauvés, donne à tous les grâces dont ils ont besoin pour la vie éternelle; mais pour que l’homme parvienne à la vie éternelle il est nécessaire, s'il est adulte, qu’aidé du secours de Dieu, il coopère librement avec Lui, qui prévient ses bonnes œuvres en les inspirant et en poursuit l’exécution en les aidant (1).

(1) Ézéchiel, XXXIII, 11; saint Jean, I, 9; saint Paul, Ire Ep. à Timothée, II, 4; IV, 10; 2eEp. de saint Pierre, III, 9; Concile de Trente, loc. cit., ch. 11;Innocent X, Condamnation des erreurs de Jansénius, 31 mai 1653, Ière proposition; saint Jean Chrysostome, Sur l'Ep. aux Héb., XVI, 4.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _


Concile de Trente, session VI, Decretum de justificatione, ch. II :

a) « Personne, quelque justifié qu’il soit, ne doit s’estimer exempt de l’observation des commandements; personne ne peut prononcer cette parole téméraire et interdite par les Pères sous peine d’anathème : l’observation des préceptes de Dieu est impossible à l’homme justifié. Car Dieu ne commande pas l’impossible, mais en commandant il avertit de faire ce qu’on peut, de demander ce qu’on ne peut pas et, pour qu’on puisse, il donne son secours, lui, dont les commandements ne sont pas pesants (saint Jean, V,9), dont le joug est doux et le fardeau léger (saint Matthieu, XI, 30). En effet ceux qui sont fils de Dieu aiment le Christ; or ceux qui l’aiment , comme il le témoigne lui-même, gardent sa parole (saint Jean, XIV, 23), ce qu’ils peuvent certainement accomplir avec le secours divin ». (D.-B.,804).


Innocent X, Constitution Cum occasione, du 31 mai 1653, contre les erreurs de Jansénius, Ireproposition condamnée :

b) « Certains préceptes de Dieu sont impossibles, dans l'état présent de leurs forces, aux hommes justes qui ont la volonté et qui entreprennent [de les accomplir]; en outre, la grâce leur manque, qui les leur rendrait possibles ». (Du Plessis, Collectio Iudiciorum, III, II, 261. — D.-B., 1092).

Saint Jean Chrysostome, In Epistola ad Hebraeos homilia XVI, 4 :

c) « Il n'est pas permis de dire : je ne peux pas. C’est accuser le Créateur. Car, s’il nous avait faits incapables pour ensuite nous donner des ordres, il mériterait d’être accusé. Comment, alors, dites-vous, tant d’hommes ne peuvent-ils pas [bien faire] ? Parce qu’ils ne veulent pas. D’où vient qu’ils ne veulent pas? De leur paresse. S’ils voulaient, ils pourraient parfaitement... Nous avons en effet un Dieu qui nous aide et travaille avec nous; il nous suffit de choisir, il nous suffit de nous rendre vers l’action à faire comme on se rend au travail, il nous suffit de nous en soucier, il nous suffit d’y avoir l’esprit présent, et le reste vient tout seul ». (P. G., 63, 127 et suiv. — R. J., 1220).