ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX ROMAINS

INTRODUCTION

Quand S. Paul écrivit cette Épître, il était pour la troisième fois à Corinthe et logeait chez un chrétien nommé Caïus, qu'il avait baptisé de sa main. Après trois mois passés dans cette ville ou aux environs, il allait partir pour Jérusalem, afin d'y porter la collecte qu'il avait faite parmi ses disciples de Corinthe et dans les autres églises d'Europe. C'était l'an 58, probablement. La fête de la Pentecôte approchait. Tandis que Néron, empereur depuis quatre ans, mais à peine arrivé à sa vingtième année, commençait à se signaler par sa fureur pour les jeux du Cirque et par ses courses nocturnes, jointes à l'enlèvement de Poppée et à l'exil d'Othon, l'Apôtre, après avoir évangélisé une bonne partie de l'Asie-Mineure et de la Grèce, se disposait à passer en Occident et à porter la foi dans les contrées les plus reculées de l'empire. Avant de quitter Cenchrée, il achève sa Lettre, et l'envoie aux chrétiens de Rome, par une veuve, nommée Phébée, qu'il désigne comme diaconesse de l'Eglise de Corinthe. Ainsi cette Épître le devance de trois ans dans la capitale du monde.

L'authenticité de l’Épître aux Romains est incontestable, et, si l'on excepte les deux derniers chapitres, universellement reconnue, même par les rationalistes les plus outrés.

Une colonie de Juifs était établie à Rome depuis près d'un siècle…