LE
SAINT ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST
SELON SAINT JEAN

(suite)

Il était Hébreu d'origine. — C'est ce que prouvent :

1° Les idiotismes de son langage. Quoique le dernier évangile ait moins d'hébraïsmes que l'Apocalypse, il en contient pourtant un grand nombre. Citons : Amen, amen , qui revient vingt-cinq fois et qu'on ne trouve ainsi redoublé que chez lui ; « se réjouir de joie, les fils de perdition, etc., » et les passages de l'Ancien Testament cités assez librement, mais d'après l'original.

— 2° Le caractère profondément hébraïque de sa composition. On peut remarquer l'uniformité des phrases, l'emploi fréquent du parallélisme, l'absence de toute période, des séries de propositions juxtaposées à la suite l'une de l'autre, sans coordination, sans liaison exprimée, ou qui ne se lient que par un mot commun, parfois des phrases répétées comme des refrains, certaines irrégularités dans la construction, les sens les plus inusités donnés aux particules. Pour toutes conjonctions et et donc. Et est mis pour mais, pour car, pour c'est pourquoi, pour ainsi, pour comme, pour c'est-à-dire, etc.

— 3° La foi religieuse, les idées, les sentiments, les images dont l'âme de l'écrivain est remplie. On sent que l'auteur a été élevé dans l'attente du Messie et dans la méditation de l'Ancien Testament. Les figures de la Loi et les oracles des prophètes abondent, comme dans l'Apocalypse. Le Sauveur est le vrai temple, le serpent d'airain, la manne du désert, l'Agneau pascal, etc.

Il avait habité la Palestine.…