Q. 583. Qu'arrive-t-il d’abord à l’âme après la mort?
R. L’âme, aussitôt après la mort, comparaît devant le tribunal du Christ pour y subir le jugement particulier (2).
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(2) Ecclésiastique, XI, 28; saint Paul, Ép. aux Rom., XIV, 10; Ép. aux Hébr., IX, 27; Benoît XII, Constitution Benedictus Deus, du 29 janv. 1336; saint Augustin, De anima, II, 8.
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Benoît XII, Constitution Benedictus Deus, du 29 janvier 1336 :
a) « Dans cette constitution, qui restera à jamais en vigueur, de par notre autorité apostolique, Nous définissons ce qui suit : selon la disposition générale établie par Dieu, les âmes de tous les Saints qui ont quitté ce monde avant la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ et celles des saints apôtres, martyrs, confesseurs, vierges et autres fidèles morts après réception du saint baptême du Christ, qui n’ont rien eu à purifier à leur mort, ou qui à l'avenir n'auront rien à purifier à leur mort; celles aussi qui ont eu ou auront à se purifier, lorsqu'après leur mort elles auront achevé de le faire; de même encore les âmes des enfants régénérés par le même baptême du Christ ou encore à baptiser, quand ils l'auront été, s'ils meurent avant l'usage de leur libre arbitre; toutes, aussitôt après leur mort, ou après la purification susdite pour celles qui en avaient besoin, même avant la réunion à leurs corps et le jugement général, et cela depuis l'ascension de Jésus-Christ notre Sauveur, sont et seront au ciel, au royaume des cieux et au céleste paradis, avec le Christ, admises dans la société des Anges; et, depuis la mort et la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, elles ont vu et voient la divine essence d'une vision intuitive et même face à face, sans qu'aucune créature s'interpose dans l'idée de l’objet vu, mais immédiatement, grâce à la divine essence qui se manifeste elle-même à nu, clairement et ouvertement.
Et dans cette vision les âmes de ceux qui sont déjà morts jouissent de la divine essence et, par le fait même de cette vision et de cette jouissance, elles sont vraiment bienheureuses et possèdent la vie et le repos éternel; de même en sera-t-il [des âmes] de ceux qui, mourant dans la suite, verront la divine essence et en jouiront avant le jugement général.
De plus cette vision et cette jouissance de la divine essence font cesser dans ces âmes les actes de foi et d’espérance, en tant que foi et espérance s’entendent des vertus théologiques au sens propre.
En outre, depuis le moment où elles ont commencé ou auront commencé dans ces âmes, cette même vision intuitive et face à face et cette même jouissance ont duré et dureront, sans interruption et sans fin, jusqu’au jugement dernier et dès lors à jamais.
« Nous définissons encore ce qui suit : d’après la disposition générale de Dieu, les âmes de ceux qui meurent dans le péché mortel actuel descendent aussitôt après leur mort en enfer, pour y subir la torture des peines infernales; et néanmoins, au jour du jugement, tous les hommes comparaîtront devant le tribunal du Christ avec leurs corps, pour rendre compte de leurs actes personnels, afin que chacun soit récompensé en son corps suivant qu'il aura fait le bien ou le mal ». (2e Épître aux Corinthiens, V, 10). (Bullarium Romanum, ed. Taurinen.n IV, 346 et suiv. — D.- B., 530, 531).
Saint Augustin, De anima, II, 8 :
b) « [Vincentius Victor] croit, ce qui est très exact et très salutaire, que les âmes sont jugées dès qu’elles sortent de leurs corps, avant de comparaître à ce tribunal où elles doivent être jugées après la réunion à leurs corps; et qu’elles sont torturées ou glorifiées dans cette même chair dans laquelle elles ont vécu. Et ainsi toi tu l’ignorais encore? Est-il possible d’être sourd à l’enseignement de l’Évangile par une telle obstination de l’âme que de ne pas entendre, ou si on l’a entendue, de ne pas croire cette doctrine réalisée dans le pauvre porté après sa mort dans le sein d’Abraham, et dans le riche dont on nous décrit le supplice en enfer ? » (P. L. 44, 498. — R. J., 1880).
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