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Tema: Le Martyre de la Vendée

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  1. #1
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    21 jul, 17
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    Re: Le Martyre de la Vendée


    Sur une humble tombe du cimetière de Legé, on lit l'épitaphe suivante :

    Qui sert bien son pays n'a pas besoin d'aïeux (2).

    C'est l'épitaphe d'un soldat vendéen, de Louis Lecouvreur, qui fut d'abord l'illustre palefrenier de Charette.

    Il avait alors 16 ans.

    Voici son premier fait d'armes.

    Il venait d'apprendre que le général, engagé contre l'ennemi, courait un sérieux danger.

    L'enfant saisit à l'instant un mauvais sabre et un pistolet, saute sur l'un des meilleurs chevaux de son maître, et s'élance, ventre à terre, du côté du combat.

    Il ne rentra pas le soir.

    Charette, qui était de retour au quartier, apprend la sortie belliqueuse de Louis, malgré la défense formelle qu'il lui avait souvent réitérée, de ne pas paraître sur le champ de bataille.

    Le général furieux lui réservait une terrible semonce.

    Mais le lendemain, il voit son jeune écuyer revenir au galop, chargé d'un équipement complet, portant un guidon de la République, menant en laisse un superbe cheval qu'il avait pris, et les vêtements ensanglantés.

    Il sent sa colère vaincue par la fière attitude du jeune soldat.

    — Eh bien ! enfant, lui dit-il, en lui tendant la main, puisque tu brûles de te battre, tu en auras désormais la permission ; tu as fait tes preuves.

    Voici l'exploit de l'intrépide palefrenier. Il avait rencontré l'ennemi au moment où les Bleus prenaient la fuite, et il s'était lancé à la poursuite d'un officier.

    Celui-ci se retourne soudain et tire à bout portant.

    — Enfant que tu es, lui crie-t-il, retourne garder tes moutons.

    — Et toi, reprend le jeune Vendéen, va-t'en chez le diable, puisque tu ne sers pas le bon Dieu.

    Et d'un bras vigoureux, il fait sauter le crâne à son adversaire, s'empare de ses armes, de son guidon tricolore, de son cheval, et retourne au galop porter à Charette ces dépouilles opimes.

    Quelques jours avant la troisième bataille de Luçon, un enfant se présentait…
    ____________________________________________________

    (2) WALSH, Lettres vendéennes, page 307.

  2. #2
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    Re: Le Martyre de la Vendée


    Quelques jours avant la troisième bataille de Luçon, un enfant se présentait, un pistolet à la main, devant l'état-major de l'armée vendéenne, réunie au camp de l'Oie.

    Il demande à s'enrôler pour la défense de la religion et du roi.

    — Mais qui es-tu? lui demandent les chefs.

    — Je suis le jeune Du Chafault, répond-il: je me suis échappé du château de ma mère, et je viens joindre ici mon frère, qui est soldat dans vos rangs. Il est blessé d'une balle, qui lui a traversé le bras. Je veux servir comme lui dans l'armée catholique et royale.

    Les généraux le renvoyèrent à sa mère; mais quelques mois plus tard, il reparaissait dans l'armée, et il y servit avec son frère aîné.

    Il avait 11 ans.


    La veille du combat du Pont-Charrault, en 1793, Victor Monnereau, de Saint-Fulgent, âgé de 16 ans, s'était posté dans un chemin creux, non loin du pont, avec 29 de ses camarades.

    Une trentaine de cavaliers ennemis s'engagent en bon ordre sur le pont et débouchent dans le chemin creux occupé par la petite troupe que commandait Victor.
    Sans crier qui vive, les jeunes soldats s'élancent sur les patriotes.

    Un combat terrible s'engage.

    Pas un des cavaliers républicains ne put échapper.

    Victor et ses compagnons amenèrent en triomphe, au camp de Charette, les chevaux et les dépouilles des ennemis.

    Comme la Bretagne, la Vendée avait son combat des Trente; et les vainqueurs étaient des enfants.



    A la prise de Vihiers, le 3 juin 1793, au plus vif de la lutte, un enfant de Coron, âgé de 14 ans, se trouvait soudain, dans un étroit passage, en face d'un hussard, qui fond sur lui le sabre à la main.

    L'enfant attend le cavalier de pied ferme, et quand il voit son adversaire à portée de son arme, il fait feu sur lui et l'étend raide mort à ses pieds.

    Il n'était armé que d'un petit fusil de chasse.

    L'enfant de Coron ne nous remet-il pas sous les yeux, l'incomparable scène biblique du jeune David, terrassant avec sa fronde de berger le géant philistin Goliath ?

    Plaçons ici un dernier fait d'armes, d'un intérêt plus piquant encore peut-être…

  3. #3
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    Re: Le Martyre de la Vendée


    Plaçons ici un dernier fait d'armes, d'un intérêt plus piquant encore peut-être, où nos jeunes chevaliers de la cause catholique nous apparaissent sur le champ de bataille en costume d'enfants de chœur.

    C'était au plus fort de la Terreur, au mois de janvier 1794.

    Un officier républicain, qui commandait le camp de Chiché, apprenant qu'une messe doit se célébrer dans le prieuré de Breuil-Chaussée, envoie 40 hussards pour dissiper cette assemblée antipatriotique.

    MM. de Richeteau et de Feu, les chefs de l'affaire des Moulins-Cornet, s'étaient placés en sentinelles au haut du clocher, pendant la célébration du saint sacrifice.

    Au milieu de l'office, apercevant les hussards qui s'avançaient sur la route de Bressuire, ils poussent le cri d'alarme.

    La panique s'empare aussitôt des femmes et des enfants, qui s'enfuient de tous côtés.


    Le prêtre reste seul à l'autel, s'abandonnant au sort que la Providence lui réserve.

    MM. de Richeteau et de Feu descendent précipitamment du clocher pour saisir leurs fusils à deux coups, qu'ils avaient laissés au bas de l'escalier, et s'élancer à la rencontre de l'ennemi.

    Mais déjà les deux enfants de chœur, dont l'un, Alexis des Nouhes, n'avait que 11 ans, s'étaient emparés de ces armes, et revêtus encore de leurs surplis, ils s'étaient embusqués derrière le mur de clôture du cimetière, en face de la route suivie par le détachement républicain.

    A l'arrivée des hussards, les deux enfants déchargent en même temps les quatre coups de leurs fusils.

    Les hussards épouvantés, se croyant tombés dans une embuscade, tournent bride et s'enfuient, au grand galop de leurs chevaux.

    Les deux petits choristes, soldats improvisés, sont acclamés par toute l'assemblée, dont ils sont proclamés les sauveurs (1).

    À côté de ces jeunes Bayards, la Vendée pouvait aussi montrer avec fierté ses jeunes d'Assas…

    _____________________________________________

    (1) Notes manuscrites d'ALEXIS DES NOUHES, de Saint-Fulgent.

  4. #4
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    Re: Le Martyre de la Vendée


    À côté de ces jeunes Bayards, la Vendée pouvait aussi montrer avec fierté ses jeunes d'Assas, héroïques sentinelles, qui savaient mourir pour sauver l'armée.

    Un jour, près de la Châtaigneraie, un détachement de la division Huché, rencontrait un petit paysan, âgé de dix ans à peine, qui était posté, comme une sentinelle avancée, sur la lisière d'un bois.

    On l'interroge et on lui demande quelle direction devait prendre l'armée vendéenne.

    L'enfant sourit et répond : « Quand même je vous le dirais, vous ne me croiriez pas. »

    On le menace ; on le frappe à coups de baïonnette ; on lui promet la vie, s'il veut répondre aux questions qu'on lui fait.

    L'enfant garde un silence intrépide.

    Et on le tue.


    Un autre enfant d'une douzaine d'années, est un jour arrêté par une patrouille civique, au moment où il portait quelques provisions à un prêtre caché.

    — Où vas-tu avec ce panier ? lui dit un républicain.

    Le petit paysan se trouble d'abord ; il tremble et balbutie.

    — Dis-nous la vérité, petit brigand, ou je te fais fusiller, lui crie le patriote, d'une voix menaçante.

    Le pauvre enfant se débat : il hésite ; mais tout à coup il se ressaisit, fait un grand signe de croix et dit :

    — Tuez-moi ; faites de mon corps ce que vous voudrez; mais, j'en prends la sainte Vierge à témoin, je ne répondrai pas aux questions que vous me faites.

    C'est en vain que les gardes nationaux le menacent et lui appliquent la pointe de leurs baïonnettes sur la poitrine: le petit Vendéen demeure impassible et inébranlable.

    La furie révolutionnaire désarma devant l'implacable courage de cet enfant.

    Louis de la Paumelière avait 6 ans…

  5. #5
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    Re: Le Martyre de la Vendée


    Louis de la Paumelière avait 6 ans quand il se dévoua pour sauver la vie de sa mère, de sa tante, Madame de Cambourg, et des six enfants que celle-ci entraînait avec elle, dans sa fuite devant les révolutionnaires.

    Cette famille de proscrits errait autour du château du Lavouër.

    Elle fut surprise par un escadron de hussards, qui battaient le pays, avec ordre de faire main basse sur tout ce qui tomberait à la portée de leur sabre.

    Un officier s'élance au galop, pour saisir ces malheureuses femmes et leurs enfants.

    Le jeune Louis court se jeter à genoux devant le cheval du républicain.

    Les mains jointes, il supplie le cavalier d'épargner ces femmes, ces enfants, d'épargner sa mère.

    Et pendant que l'enfant suppliait ainsi, dans une attitude et d'une voix qui pouvaient attendrir un cœur de tigre, son petit frère, âgé de deux ans, couvrait de ses bras, comme pour la défendre, la tête de la nourrice qui le portait à son cou.

    — Non, s'écrie l'officier, touché jusqu'aux larmes, je ne puis résister à ces enfants.

    Sauvez-vous, dit-il aux femmes, sauvez-vous, et surtout cachez-vous bien.

    La férocité des persécuteurs était encore une fois vaincue, vaincue par l'héroïsme armé de tous les charmes de l'innocence.

    On sait que plus de 600 enfants furent les victimes de Carrier…

  6. #6
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    Re: Le Martyre de la Vendée


    On sait que plus de 600 enfants furent les victimes de Carrier, dans les noyades de Nantes.

    Deux jeunes orphelins, Auguste Piet, de Beaurepaire, âgé de 9 ans, et sa sœur Sophie, qui n'en avait que 8, étaient sur le point d'être jetés à la Loire.

    Touchés de compassion et d'un tendre intérêt pour Sophie, les bourreaux ont résolu de la sauver.

    — Sauverez-vous aussi mon petit frère ? leur dit-elle.

    —Non, répondent brutalement ces hommes ; nous voulons te sauver seule.

    — Eh bien ! noyez-moi avec Auguste, reprend-elle : car maman nous a dit de ne jamais nous séparer.

    Emerveillés d'une telle grandeur d'âme dans une enfant de 8 ans, les terribles ministres de Carrier rendirent la liberté au frère et à la sœur.

    Une dame de la halle se chargea de Sophie, et une voisine prit Auguste à son service.

    Sophie devint plus tard Madame de Lusignan.

    Est-ce que le dévoûment de la jeune fille pour son frère ne lui méritait pas cet honneur de porter un des plus beaux noms de France ?


    Est-il moins héroïque, cet enfant de 7 ans que sa mère serrait dans ses bras, pour le soustraire à la rage des égorgeurs, et qui, se mettant la main devant les yeux, criait au bourreau : « Je vous en prie, citoyen, dépêchez-vous de me faire mourir le premier; je ne veux pas voir tuer ma mère? (1) ».

    Quel tableau ravissant sous le pinceau d'un grand maître !.

    Enfin, voici deux derniers traits, où l'âme des jeunes héros…
    _________________________________________________

    (1) CRETINEAU-JOLY, T. II, page 154.

  7. #7
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    Re: Le Martyre de la Vendée



    Enfin, voici deux derniers traits, où l'âme des jeunes héros s'élève jusqu'au suprême courage et à la gloire des martyrs.

    Quatre paysans vendéens venaient d'être condamnés à mourir sur l'échafaud, à Chantonnay.

    L'un d'eux, un tout jeune homme, presque un enfant, obtient la faveur d'être exécuté le dernier.

    Couvert du sang de ses compagnons, qu'il avait encouragés jusqu'à la fin, il demande à parler au peuple avant de mourir.

    Dans un langage inculte, mais plein d'une éloquence saisissante, il adjure les témoins de son supplice de ne pas suivre le parti de ceux qui font la guerre à Dieu.

    — Sachez, leur dit-il, que le sang des justes crie vengeance, et que la foudre du ciel tombera sur la tête de leurs persécuteurs.

    Puis, avec un visage calme et recueilli, le jeune martyr fait le signe de la croix et présente avec fermeté sa tête au bourreau (1).


    En 1794, une des colonnes infernales, dans ses sanglantes chevauchées, rencontrait aux Grands-Champs de la Rousselière, sur la commune de Tessoualle, une jeune fille, Madeleine Barbault, qui fuyait à travers la campagne avec son frère et sa sœur, tous deux en bas âge.

    Un des massacreurs les atteint et décharge un coup de sabre sur la tête de la plus jeune sœur, mais l'enfant est préservée par l'épaisseur de son bonnet.


    Madeleine, prenant alors son frère et sa sœur par la main, se met à genoux avec eux devant les bourreaux, et ôte sa coiffure, pour recevoir plus sûrement le coup de mort.

    — Tu es donc prête à mourir ? lui dit un des soldats.

    — Oui, je suis prête, répond-elle avec fermeté.

    — Alors, fais ton acte de contrition.

    — Je l'ai fait.

    — Tu n'as donc pas peur?

    — Non, frappe.

    Le révolutionnaire, stupéfait d'un pareil courage dans cette jeune fille, lui laisse la vie sauve et la fait prisonnière.

    On veut la conduire à Saumur; mais elle ne consent à quitter le pays qu'à la condition d'emmener avec elle ce frère et cette sœur, que son héroïsme venait de sauver.
    _______________________________________________

    (1) Notes du comte de LA BOUTETIÈRE, Paris, 1869.
    A suivre : L'HÉROÏSME DE LA CLÉMENCE ET DU PARDON CHEZ LES VENDÉENS, PENDANT LA TERREUR

  8. #8
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    Re: Le Martyre de la Vendée


    V

    L'HÉROÏSME DE LA CLÉMENCE ET DU PARDON CHEZ LES VENDÉENS, PENDANT LA TERREUR

    « Pardonnez à vos ennemis et faites du bien à ceux « qui vous persécutent. »

    La pratique de ce sublime précepte de la charité chrétienne jette un incomparable éclat sur toutes les pages de l'histoire de la persécution des terroristes en Vendée.

    On connaît déjà les exemples illustres donnés par Bibard, d'Elbée, Lescure et Bonchamp (1).

    Nous terminons ce chapitre de l'héroïsme vendéen pendant la Terreur par quelques traits qui, pour être moins célèbres, n'en sont pas moins dignes de notre admiration.


    Au plus fort de la tourmente révolutionnaire. Henri Gouraud, sieur de la Gémaubretière, dans la commune de Beaurepaire, donnait asile en même temps à un prêtre et à un soldat républicain, qu'il avait ramassé tout sanglant sur le champ de bataille.

    Il fut sur le point d'être le martyr de sa magnanime hospitalité.

    Un jour, les Bleus viennent cerner son logis, réclamant la tête du seigneur de la Gémaubretière. Déjà les fusils étaient braqués contre sa poitrine lorsqu'un cri se fait entendre :

    — Grâce, grâce pour cet homme ; ne tuez pas celui qui m'a sauvé la vie.

    C'était le soldat républicain qui intervenait pour sauver son bienfaiteur.

    A ces mots, la bande est désarmée et acclame la charité généreuse du Vendéen (1).


    Pierre Cathelineau, un des frères du généralissime, avait laissé à Izernay 17 prisonniers républicains, qu'on venait de parquer dans une chambre basse du presbytère.

    A la nouvelle de cette capture, une foule de femmes et d'enfants s'assemblent autour des captifs, et des cris furieux se font entendre :

    — Voilà les assassins de nos maris, de nos fils et de nos frères ! A mort les bourreaux ! Qu'on les fusille !

    On était sur le point de les passer par les armes.

    Tout à coup on voit accourir un jeune paysan d'Izernay ; c'est Jacques Vandangeon, dit le Sabreur, dont le père avait été récemment fusillé par les Bleus.

    Il s'élance sur le seuil de la porte.

    — Que voulez-vous faire? s'écrie-t-il ; vous voulez tuer ces hommes? Et ne savez-vous pas qu'un prisonnier est chose sacrée ? Je les prends sous ma garde.

    Et alors tirant son sabre et le brandissant sur sa tête :

    — Si quelqu'un, dit-il, veut toucher à ces captifs, qui sont peut-être les meurtriers de mon père, il faudra qu'il me passe sur le corps.

    Devant cette noble et énergique attitude du jeune paysan, toutes les colères s'apaisent.

    — Il a raison, s'écrie la foule.

    Et par un élan unanime de générosité, tout le monde pardonne ; et on distribue aux prisonniers du pain et des vêtements (1).


    L'héroïsme de la clémence et du pardon !

    _____________________________________________________________

    (1) V. La Vendée militaire, pp. 56, 73, 116, 128, 129. — (1) Cet Henri Gouraud appartenait à la famille qui porta successivement les noms de Gouraud de la Guibonnière, de la Proustière, de la Bonnelière et de la Gémaubretière. Né en 1770, il avait épousé, pendant la Terreur, Marie-Anne Lumineau. Son alliance fut bénie par un prêtre catholique, sous une loge de feuillage, dans l'un des fourrés de la forêt du Parc. Un rameau de houx servit de goupillon. — (1) CRETINEAU-JOLY, T. I, p. 303.


  9. #9
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    Re: Le Martyre de la Vendée


    L'héroïsme de la clémence et du pardon ! nous pouvons en présenter ici comme une personnification vivante dans la suave et angélique physionomie d'une religieuse, la sœur Agnès, de la Congrégation des Filles de la Sagesse.

    Le père de la sœur Agnès avait été fermier du marquis de la Rochejacquelein.

    A l'aide de ses économies, il avait acheté, près de Châtillon, une petite gentilhommière, appelée le Logis-de-Bel-Air. Il était connu dans le pays sous le nom de Grand-Pierre, vrai type de l'honnête homme, du parfait Vendéen et du chrétien de la vieille roche.

    L'aîné de ses fils fut un prêtre pieux et fervent.

    Les deux cadets, Louis et Jean, prirent les armes avec leur père, en 1793, et donnèrent leur sang pour la grande cause religieuse que défendait la Vendée.

    Geneviève, la plus jeune de ses trois filles, entra dans la Congrégation des Filles de la Sagesse, et prit le voile sous le nom de sœur Agnès.

    Après avoir pillé le couvent et massacré un certain nombre de religieuses, les républicains emmenèrent à Cholet deux ou trois sœurs, pour soigner les malades et les blessés de leur hôpital. Sœur Agnès fut de ce nombre.

    Un soir, les sœurs Agnès et Victorien étaient occupées dans la pharmacie à préparer des remèdes, lorsqu'elles crurent entendre une voix plaintive, mêlée aux sifflements d'une bise glaciale, qui ébranlait la fenêtre. Ce gémissement semblait venir d'une ruelle qui longeait l'hôpital.

    — C'est peut-être un homme qui se meurt, dit sœur Agnès ; il faut voir.

    Les deux religieuses se hâtent d'entr'ouvrir la porte ; elles regardent. Un homme était là, assis le long de la muraille, la tête appuyée sur ses deux mains.

    La nuit était sombre, de grands nuages noirs couvraient l'horizon ; la ruelle était déserte.

    La sœur Agnès prend une lanterne et s'approche de cet homme.

    — Que faites-vous là, mon ami ? lui dit-elle ; êtes-vous malade ?

    C'était un soldat blessé. Il lève péniblement la tête, et se tourne à demi du côté de la sœur.

    En ce moment, la lumière de la lanterne donnait en plein sur le visage du soldat.

    La religieuse pousse un cri.

    — Mon Dieu! mon Dieu! s'écrie-t-elle, c'est Jean, c'est mon frère ! Quoi ! c'est donc toi, mon frère bien-aimé !

    — Oui, c'est moi, répond Jean, d'une voix mourante; ma sœur, ma chère sœur, que je suis heureux de te voir ! mais je suis blessé, blessé à mort !

    Le pauvre blessé ne pouvait se tenir debout. Les deux vaillantes filles le soulèvent et le portent sur un lit.

    Il avait été frappé en pleine poitrine, et ses vêtements étaient inondés de sang.

    Sœur Agnès, les yeux pleins de larmes, regardait son frère.

    Celui-ci, serrant dans ses mains crispées la main de sa sœur :

    — Je savais que tu étais ici, lui dit-il, d'une voix presque éteinte... J'étais avec Monsieur Henri, près de Cholet; j'ai voulu te voir. Arrivé dans la rue de l'hôpital, j'ai rencontré un Bleu, qui, sans rien dire, m'a tiré un coup de fusil dans la poitrine. Je suis tombé. Le soldat me croyant mort, m'a pris ma montre, à laquelle était attachée la médaille de sainte Radégonde que tu m'avais donnée... Revenu à moi, j'ai pu me traîner sur les mains et sur les genoux jusqu'à l'hôpital. La lumière de la fenêtre m'a guidé.

    Après un moment de repos, Jean reprit : …

  10. #10
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    Après un moment de repos, Jean reprit :

    — Je vais mourir, puisque le bon Dieu le veut; mais je suis content ; j'ai pu te voir, ma chère Geneviève... Ne me plains pas ; ce matin, j'ai fait mes dévotions... Je pardonne à cet homme. Je vais rejoindre notre mère et notre sœur aînée... Prie pour moi... Je ne t'oublierai pas au ciel... Mon père... mon bon frère prêtre... mon frère Louis... ma sœur Françoise... dis-leur aussi...

    Le jeune Vendéen se tut. Ses mains glacées erraient autour de lui, pendant que ses yeux à demi voilés demeuraient fixés sur sa sœur, qui sanglotait et qui priait.

    Ses lèvres s'agitèrent de nouveau; on l'entendit murmurer les saints noms de Jésus et de Marie; puis il rendit à Dieu sa belle âme.

    Sœur Agnès se jette à genoux. « O mon Dieu, dit-elle, cette croix est bien lourde ! donnez-moi la force de la porter par amour pour vous. 0 Jésus, ô Marie, donnez-moi la grâce de mourir avec les sentiments de mon frère, en vraie Fille de la Sagesse. »


    Le lendemain, on déposa dans un humble cercueil, le corps du soldat vendéen, revêtu de son uniforme, avec son chapelet autour du cou, et l'image du Sacré-Cœur sur la poitrine.

    On l'enterra dans la fosse commune, pêle-mêle avec les cadavres des patriotes.

    Le jour même, sur le soir, on amenait à l'hôpital plusieurs républicains blessés.

    Pendant que sœur Agnès examinait la blessure de l'un d'eux, elle aperçoit entre ses mains une montre, à laquelle était attachée une médaille de sainte Radégonde.

    Cet homme était bien le meurtrier de Jean. Et en effet, quelques instants après, il se vantait à l'un de ses camarades d'avoir tué un brigand et de lui avoir pris sa montre.

    Sœur Agnès se sentit défaillir, et souffrit, dans une minute, toutes les angoisses de l'agonie.

    Mais quand le chirurgien lui dit : « Voulez-vous m'aider à nouer cette bande? », la Vendéenne et la religieuse se retrouva ; la nature était vaincue par la charité.

    Le lendemain, les Vendéens prenaient Cholet, et on les disait exaspérés par la cruauté des massacres que les patriotes avaient commis à Saint-Laurent-sur-Sèvre.

    Sœur Agnès craignait pour ses malades et ses blessés de terribles représailles.

    En ce moment, deux républicains, se traînant avec peine, cherchaient à sortir de l'hôpital, et l'un d'eux est le meurtrier de ce frère bien-aimé qu'elle vient d'ensevelir.

    — Il est trop tard pour fuir, leur dit-elle : rentrez, nous allons vous sauver.

    Et s'adressant à ses compagnes, elle leur dit : « Pour l'amour de Dieu, mes chères sœurs, sauvons ces hommes. Faisons-les changer de vêtements ; nous cacherons leurs uniformes et on ne pourra pas les reconnaître.

    Le plan de sœur Agnès fut immédiatement accepté et mis à exécution.

    Tous les malades furent sauvés.

    L'héroïne de la clémence et du pardon suivit l'expédition d'Outre-Loire.

    Elle mourut trois jours après la bataille de Savenay. Elle avait été recueillie par une pieuse femme, qui lui fit creuser une fosse sur un tertre, en face de la Loire.

    Une petite croix fut plantée sur la tombe solitaire de la vierge chrétienne.

    On dit que des faveurs spirituelles et temporelles ont été obtenues par son intercession.

    L'humble croix qui dominait le tertre se voyait encore longtemps après la Révolution.
    On l'appelait dans le pays la Croix de la Sainte (1).
    ____________________________________________________

    (1) V. la Notice sur la sœur Agnès, par le P. FONTENEAU.

    Chapitre II. LES PRÉLUDES DE LA PERSÉCUTION, DE 1790 A 1791. — LES INTRUS. — L'ÉVÊQUE CONSTITUTIONNEL RODRIGUE. — LES PREMIERS PRÊTRES VENDÉENS EMPRISONNÉS POUR LA FOI.


  11. #11
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    Re: Le Martyre de la Vendée


    I

    LOIS DE PERSÉCUTION ET PREMIERS MASSACRES

    « Avant tout, il faut décatholiciser la France ». s'écriait l'un des initiateurs et des promoteurs les plus puissants de la Révolution française, Mirabeau.

    Il exprimait ainsi, avec autant de cynisme que de vérité, la doctrine, le programme et le mot d'ordre fidèlement suivis par la persécution révolutionnaire, dont nos martyrs vendéens furent les invincibles et glorieuses victimes.

    Et l'arme formidable que la franc-maçonnerie mit aux mains de la Révolution, pour réaliser cet infernal dessein, fut la Constitution civile du clergé, votée par l'Assemblée Constituante, le 12 juillet 1790.

    Cette constitution, condamnée par deux brefs de Pie VI (1), avait la prétention monstrueuse d'anéantir la suprématie du Saint-Siège, et de lui substituer un pouvoir purement civil et démocratique.

    Elle usurpait, au profit de l'Etat, le droit divin et inaliénable de la papauté, en décrétant que les évêques et les curés seraient choisis par le corps électoral, avec défense de recourir au Souverain Pontife, pour qu'il eût à confirmer cette élection par l'institution canonique.

    Elle organisait le presbytérianisme, en donnant aux curés le droit de choisir leurs vicaires en dehors de toute intervention de l'autorité épiscopale.

    Enfin, bouleversant toutes les circonscriptions diocésaines et paroissiales, elle supprimait un grand nombre de paroisses, et réduisait les 135 diocèses français à 83 diocèses, dont elle identifiait le territoire avec celui des 83 départements.

    C'était la Révolution de 1789, avec son orgueilleuse déclaration des droits de l'homme contre les droits de Dieu, qui prétendait légalement s'introduire et s'installer dans l'Église de France.

    En exigeant (1) le serment de fidélité à cette constitution hérétique et schismatique, le pouvoir révolutionnaire imposait au clergé français l'apostasie, et il ouvrait ainsi l'ère de la persécution et du martyre.

    Le refus du serment était bien une profession de foi catholique.

    Plus de 50.000 prêtres sur 60.000 le refusèrent, et un grand nombre des prêtres jureurs ou assermentés réparèrent un moment de faiblesse ou de surprise par une courageuse rétractation.

    Le département de la Vendée eut la gloire de compter jusqu'à 196 de ces intrépides réfractaires au serment sacrilège, et presque tous ceux qui l'avaient prêté le rétractèrent (2).

    La Révolution venait de rencontrer devant elle ces prodigieux adversaires…

    ___________________________________________________________________

    (1) Pie VI, dans ces deux brefs, l'un du 10 mars 1791, l'autre du 13 avril de la même année, dénonçait à tout le clergé et à tous les fidèles de France, la Constitution civile du clergé comme hérétique, schismatique, sacrilège et subversive des droits du Saint-Siège.
    (1) Décrets du 20 mars, du 15 avril et du 24 juillet 1790.
    (2) B. FILLON, Recherches historiques et archéologiques, sur Fontenay-le-Comte, T. I. page 348.

  12. #12
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    La Révolution venait de rencontrer devant elle ces prodigieux adversaires dont saint Cyprien disait : « On peut les tuer, on ne pourra jamais les vaincre (1). »

    Mais une fois engagée dans cette lutte furieuse, elle ne recula plus, et chaque jour elle marquait les pas de sa marche en avant par la violence de ses décrets et par la brutale cruauté de ses actes.

    Dès le 13 février 1790, l'Assemblée Nationale avait supprimé les vœux monastiques et tous les ordres religieux (2).

    Le 30 janvier 1791, une loi frappait de suspension tous les prêtres réfractaires.

    Le 26 du mois d'août 1792, l'Assemblée Législative (3) décrétait « que tous les ecclésiastiques assujettis au serment et qui ne l'ont pas prêté, ou qui l'ont rétracté et qui persistent dans leur rétractation, seront tenus de sortir, sous les huit jours, des limites du district et du département de leur résidence, et dans la quinzaine, hors du royaume.

    « Passé ce délai de quinze jours, les ecclésiastiques non assermentés qui n'auraient pas obéi aux dispositions précédentes, seront déportés à la Guyane française (4). »

    Mais bientôt les actes dépassèrent la cruauté de ces arrêts persécuteurs, et le dimanche, 2 septembre 1792, les bourreaux révolutionnaires massacrèrent au couvent des Carmes, dans les prisons de Saint-Firmin, de l'Abbaye et de la Force 217 ecclésiastiques.

    Parmi les 114 victimes de la prison des Carmes, la Vendée comptait un martyr, le diacre Augustin-Robert de Lézardière, étudiant en théologie au séminaire de Saint-Sulpice.

    Nous lisons dans l'un des articles du procès de béatification de ces premiers martyrs de la Révolution française : …

    _______________________________________________

    (1) Le 9 octobre 1791, le rapport fait à l'Assemblée Législative par les commissaires Gallois et Gensonné établissait que la prestation du serment « fut, pour la Vendée, la première cause des troubles ». « Dans l'Ouest, dit Jules Simon, tout le monde était pour les réfractaires, et les considérait comme des martyrs. » — (2) Le 18 août 1792, l'Assemblée Nationale confirmait le décret du 13 février 1790. en interdisant le port de tout costume religieux.— (3) L'Assemblée Législative succédait à l'Assemblée Constituante le 30 septembre 1791. — (4) Moniteur, séances du 23 et du 26 août 1792. — DUVERGIER, lois et décrets, T. IV, page 423.

  13. #13
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    Nous lisons dans l'un des articles du procès de béatification de ces premiers martyrs de la Révolution française : « C'est la vérité qu'Augustin-Robert de Lézardière, du diocèse de Luçon, était diacre au séminaire de Saint-Sulpice, où il achevait ses études de théologie. Le 15 août, il fut arrêté à lssy et incarcéré comme diacre dans la maison des Carmes. Lorsque vint l'heure du martyre, il se porta avec enthousiasme au-devant de ses bourreaux, et mourut pour la foi, le 2 septembre 1792 (1).

    Cette journée, de si honteuse mémoire pour la Révolution, est un des jours les plus glorieux de l'Église de France. Ce que les actes des martyrs des premiers siècles, dit un historien, nous racontent de leur héroïsme, les murs du couvent des Carmes le racontent de ces victimes vénérables qui les ont arrosés de leur sang. Ce fut le même courage à confesser la foi, la même fermeté en face de la mort, la même générosité envers les bourreaux, et par-dessus tout, une simplicité, un abandon, un oubli de soi, qui n'appartient qu'aux vrais martyrs (2).

    « Des témoins oculaires ont dit leur sérénité, en les voyant marcher à la mort, selon l'expression du commissaire Violette, avec autant d'allégresse et de gaîté que s'ils étaient allés à la noce (3). »

    Dès ses premières séances, la Convention, plus satanique encore que les deux assemblées précédentes, se ruait à l'œuvre de démolition sacrilège du catholicisme en France, et ne cessa de s'y acharner avec une frénésie dont il n'est guère d'exemple dans l'histoire des persécutions (1).

    Le 23 avril 1793, elle ouvrait la persécution sanglante contre tous les prêtres fidèles, en prononçant la peine de mort, appliquée dans les 24 heures, à tout déporté qui rentrerait en France.

    C'est à cette même date qu'elle organisa le Tribunal révolutionnaire et le Comité de Salut public

    L'aspect de ce tribunal étrange donnait l'idée et l'impression d'un Conseil tenu par des Canaques, en présence des victimes dont ils ont faim.

    Les juges étaient ordinairement coiffés de bonnets rouges surmontés de panaches couleur de sang. Un large cimeterre pendait à leur côté. Deux pistolets étaient suspendus à leur ceinture, et sur leur poitrine, une petite hache, bijou maçonnique, descendait en forme de décoration chevaleresque.

    Les accusés étaient conduits par des gardes nationaux, qui les présentaient aux juges, en disant : C'est un prêtre.

    Les juges touchaient alors leur petite hache, sans rien dire, ou répondaient : A mort (2).

    Enfin, le 10 novembre 1793, la Convention décrétait l'abolition du culte catholique, et le remplaçait, dans toutes les églises du royaume, par le culte de la déesse Raison.

    A ce culte nouveau, elle donnait un nouveau calendrier, calendrier grotesque autant qu'impie, qui supprimait la semaine, le dimanche, les fêtes de l'Eglise, l'ère chrétienne ; dédiait chacun des jours de l'année aux instruments aratoires, aux plantes, aux animaux, et datait les actes publics, non plus de la naissance de Jésus-Christ, mais de l'ère révolutionnaire, l'an II de la République une et indivisible (3).

    _________________________________________________________

    (1) Évêques et prêtres martyrisés à Paris, aux journées de septembre 1792 ; Articles du procès de béatification , p. 134. — Témoignage de l'abbé MECHINET, qui avait échappé au massacre : V. Histoire de l'Eglise Santone, par l'abbé BRIAND, T. III, pp. 44-64. — (2) JAGER. Histoire de l'Église catholique en France , T. xix. p. 525. — (3) BARDET, Relation manuscrite, citée par BARRUEL. Histoire du clergé pendant la Révolution, Edit. de Londres, 1801, T. II, p. 97. — (1) La Convention tint sa Ire séance le 21 septembre 1792. — (2) Les prêtres et les religieux déportés sur les côtes et dans les îles de la Charente, par l'abbé MANSEAU. T. I, p. 100. — (3) Ce calendrier républicain, divisé en 12 mois, de 3 décades et de 30 jours chacun, et en cinq ou six jours supplémentaires, appelés sans-culottides, partait du 22 septembre 1792.

    A suivre : II. CRIS D'ALARME DES PASTEURS DES ÂMES



  14. #14
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    II

    CRIS D'ALARME DES PASTEURS DES ÂMES

    Sous les coups multipliés de cette législation infernale et de ces agressions impies contre la religion de leurs ancêtres, les Vendéens avaient senti cette douloureuse et sainte indignation qui fit la Vendée militaire.

    Mais en face de la persécution qui menace, les pasteurs des âmes préparaient les confesseurs de la foi et la Vendée des martyrs.

    Comme le pilote qui met son navire en garde aux premiers sifflements de la tempête et aux grondements lointains de l'orage, le clergé ne cessait de pousser le cri d'alarme et d'inculquer à tous la recommandation du Maître : « Soyez prêts et fidèles jusqu'à la mort. »

    Le 6 janvier 1790, le Père Micquignon, supérieur général des Missionnaires de la Compagnie de Marie et des Filles de la Sagesse, recommandait à celles-ci « de veiller sur le dépôt précieux de la foi, principe de toutes les autres bonnes œuvres et fondement de leurs espérances. »

    « Oui, sans doute, mes très chères filles, écrivait-il, le premier choc vous trouvera inébranlables ; vous direz généreusement : Allons et mourons avec Jésus-Christ.

    « Mais ce que j'ai lieu de redouter, ce sont les atteintes que pourront, à la longue, donner à votre foi les rapports indispensables avec un monde si pervers.

    « Ah! mes chères filles, plutôt tout perdre aujourd'hui, biens, santé, réputation, que de perdre la foi.

    « Plutôt vous voir périr et ensevelies dans une commune ruine, avec tant d'ordres illustres, victimes de leur fidélité. »

    Puis, comme moyen de rester fidèles à leur foi, il leur recommande un inviolable attachement à l'Église romaine et au Pape.

    Il termine en disant : « Par votre foi, vous brillerez comme des flambeaux parmi les gens du monde, et vous les forcerez à rendre hommage à la religion et à votre saint état. »

    Les Filles de la Sagesse n'oublièrent pas ces touchantes recommandations. Leur courage à garder le dépôt de la foi catholique ne se démentit jamais, dans les prisons et sous le glaive des bourreaux.

    C'est l'époque de la Terreur qui nous fournit les pages les plus belles et les plus édifiantes…

  15. #15
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    C'est l'époque de la Terreur qui nous fournit les pages les plus belles et les plus édifiantes de leur histoire (1).

    « Restez invinciblement attachés à la véritable Eglise, dont le Souverain Pontife est le chef, disaient les prédicateurs. Les jours d'épreuve passeront comme tant d'autres. D'ailleurs, nous resterons avec vous. Le pasteur ne quittera son troupeau que par la force des baïonnettes. »

    A Luçon, au mois de mai 1791, le jeune Louis-Marie Baudouin, vicaire de son frère, Martin Baudouin, présentait aux enfants qu'il préparait à la première communion un saisissant tableau des malheurs qui menaçaient la France, les encourageant à persévérer dans la foi, et à tout sacrifier pour rester fidèles à l'Église catholique.

    Au jour de la première communion, les deux frères prirent tour à tour la parole, s'adressant tantôt aux enfants, tantôt à leurs pères et à leurs mères, les conjurant de rester inébranlables au milieu des épreuves redoutables qui les attendaient (2).

    Le 31 mai 1791, André Brumauld de Beauregard, le futur martyr, alors théologal et vicaire général de Luçon (3), envoyait aux principaux curés du diocèse une lettre circulaire, pour leur recommander de prémunir leurs fidèles contre toute communication avec les pasteurs schismatiques, dans les églises où les intrus s'étaient installés.

    « Pour éviter un si grand mal, écrivait-il, les curés sentiront la nécessité de s'assurer d'un local, où ils pourront exercer leurs fonctions, et réunir leurs paroissiens. Une simple grange, un autel portatif, une chasuble d'indienne, des vases d'étain suffiront pour célébrer les saints mystères. Les catacombes furent le berceau de notre sainte religion .»
    ________________________________________

    (1) Histoire de la Congrégation de la Sagesse, par le R. P. FONTENEAU, pp. 126-130. — (2) Vie du R. P. Baudouin, T. I, p. 24. — (3) Monseigneur de Mercy siégeait alors à l'Assemblée Constituante. Il s'exila en Suisse après l'expiration de son mandat, et ne revint plus à Luçon.

    A suivre : III. LES INTRUS



  16. #16
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    III

    LES INTRUS

    C'est en effet l'époque où les prêtres assermentés s'emparaient des églises paroissiales, à l'exclusion des vrais et légitimes pasteurs. C'était le schisme qui s'installait par la force des baïonnettes, à la place de la religion orthodoxe

    François-Ambroise Rodrigue (1), curé prieur du Fougeré, élu évêque constitutionnel de la Vendée, le 1er mai 1791, faisait le surlendemain son entrée solennelle à Fontenay. Cette mascarade nous est ainsi racontée par un témoin oculaire (2).

    « Le 3 mai 1791, à 10 heures, la municipalité de Fontenay-le-Comte se rend à l'Hôtel-de-Ville Elle y reçoit une députation des électeurs du département, l'invitant à assister à la proclamation de Rodrigue, curé du Fougeré, et qui venait d'arriver.

    « Les officiers municipaux et autres corps constitués, se rendent alors à Notre-Dame, pour assister à cette cérémonie.

    « Le nouveau prélat, en bottes fortes, la soutane retroussée, un bâton à la, main, suivi d'un domestique tenant un cheval fort maigre, sur lequel étaient attachées des bougettes, venait d'arriver à la barrière de Nantes.

    « Moulin de la Vineuse, vice-président de la Société populaire, lui porte alors la parole, au nom des patriotes présents, et lui dépeint les maux qu'engendre le fanatisme en Vendée.

    « Pour toute réponse, Rodrigue secoue la tête, hausse les épaules et se remet en selle pour gagner une hôtellerie, où le cortège le suit.

    « Sur les 11 heures, l'évêque constitutionnel s'est rendu à Notre-Dame, accompagné de plusieurs électeurs. Il a été reçu à la porte principale, où Quéneau, l'un des commissaires, lui a adressé un compliment, auquel le prélat a répondu.

    « Dans le chœur, Goupilleau de Montaigu lui en a adressé un autre, auquel Rodrigue a fait également réponse.

    « Ayant ensuite déclaré accepter les fonctions auxquelles il venait d'être appelé, il a été proclamé par le président, au bruit des tambours, des salves d'artillerie et du carillon des cloches.

    « Un Te Deum a ensuite été chanté, et la grand'messe célébrée en présence d'une foule immense.

    « Après la cérémonie, Rodrigue a été conduit à l'auberge de la Coupe d'or…
    _____________________________________________________________________

    (1) Rodrigue était né à Nantes, le 10 décembre 1730. Reçu bachelier en théologie, il entra chez les Sulpiciens. En 1772 il était desservant de la Crosnière, petite paroisse aujourd'hui supprimée et réunie à celle de Beauvoir sur Mer. Le 1er mai 1791, il fut nommé évêque constitutionnel de la Vendée par une assemblée électorale tenue à Fontenay, et reçut sacrilègement l'onction épiscopale, le 29 mai de la même année. II abdiqua le 6 décembre 1793, devint président de 1'administration centrale de Luçon, puis juge au tribunal de Fontenay, en avril 1797 — En 1800, il fut nommé président du tribunal et directeur du jury de l'arrondissement de Montaigu. Il mourut à Nantes, le 8 décembre 1813, sans avoir renoncé au schisme.

    (2) Journal d'un Fontenaisien pendant la Révolution — Revue du Bas-Poitou, décembre 1889, p 383.

  17. #17
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    « Après la cérémonie, Rodrigue a été conduit à l'auberge de la Coupe d'or, par un détachement de gardes nationaux et quelques électeurs. Peu après, la municipalité a été lui rendre visite. Le maire lui a fait une allocution, à laquelle il a répondu. Dans la soirée, les amis de la Constitution l'invitèrent à un banquet auquel il assista, placé entre Goupilleau de Montaigu et Moulin, vice-président de la Société.

    « Les convives se rendirent ensuite au club, auquel Rodrigue se fit affilier, et où il occupa une place d'honneur auprès du président. »

    Les catholiques de Fontenay ne pouvaient pas s'y méprendre ; à ces allures de démagogue grotesque et ridicule, ils ont reconnu le larron qui entre dans la bergerie, en forçant la porte du bercail.

    Son installation dans la cathédrale de Luçon eut lieu le 12 juin 1791, malgré l'énergique protestation de la population luçonnaise.

    Pendant qu'il se rendait à l'église, accompagné de la force armée, le jeune Louis-Marie Baudouin fit parvenir à l'intrus un billet contenant ces paroles du Sauveur au traître Judas : Ad quid venisti? Que viens-tu faire ici?

    Rodrigue avait toutes les audaces et les impudeurs de son rôle : il ne fut point arrêté par ce mot terrible et continua sa marche.

    L'abbé Baudouin lui envoie un second billet, où il complétait le texte sacré : Juda, osculo Filium hominis tradis! Judas, c'est par un baiser que lu trahis le Fils de l'homme !

    L'apostat lut cette parole redoutable : comme les grands criminels, il semblait qu'il avalât sa sentence, et voulut consommer son intrusion sacrilège.

    Presque tout le clergé vendéen, attaché du fond des entrailles au Saint-Siège, centre de l'unité catholique, refusa toute communication avec l'évêque constitutionnel. Les deux Messieurs Baudouin lui refusèrent l'entrée du presbytère.

    Le jeune abbé Louis-Marie fut, un jour, mis en présence du loup qui avait forcé la clôture de la bergerie.

    On vint l'avertir qu'un malade, près de mourir, le demandait à l'hospice. Le pieux vicaire y court; mais il avait été devancé par Rodrigue, qu'il trouve au chevet du moribond. Saisi d'une sainte indignation à la vue de l'apostat : « Quoi ! vous ici ! s'écrie-t-il : vous ne pouvez, sans sacrilège, administrer aucun sacrement, et il ne sera pas dit que vous aurez profané les choses saintes en ma présence.

    Cette scène fait penser à Joad en face de Mathan, dans l'Athalie de Racine.

    Les paroles du jeune prêtre furent comme un coup de foudre pour l'intrus. II sortit confondu, mais la rage dans le cœur.

    A suivre : IV: LES PREMIERS PRÊTRES VENDÉENS EMPRISONNÉS POUR LA FOI

  18. #18
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    IV

    LES PREMIERS PRÊTRES VENDÉENS EMPRISONNÉS POUR LA FOI

    A cette époque, la haine des patriotes contre le clergé réfractaire fut encore activée par les commissaires nationaux Gallois et Gensonné. Ils étaient accompagnés du général Dumouriez, qui, donnant carrière au plus fougueux patriotisme, se couvrit la tête du bonnet rouge, dansa sous les halles de Luçon avec la populace, et fit tous ses efforts pour attirer les rigueurs de la République sur la Vendée (1).

    Le 11 juin 1791, la municipalité luçonnaise fit fermer l'église paroissiale de Saint-Mathurin, ordonnant au curé de transporter les vases sacrés à la cathédrale et d'y célébrer désormais la messe.

    Sur le refus de Monsieur Baudouin, le procureur de la commune requit l'abbé Gaudin, ex-oratorien, vicaire épiscopal constitutionnel de la Vendée, d'opérer cette translation, de faire fermer les portes de la ci-devant église paroissiale et d'en déposer les clefs au greffe de la municipalité (2).

    Dès le lendemain, la commune prit un arrêté, défendant à tout prêtre non assermenté de remplir aucune fonction ecclésiastique, et fit signifier copie de sa délibération au sieur Baudouin.

    Le curé et le vicaire de Luçon n'en continuèrent pas moins à dire la messe dans les chapelles, et l'évêque constitutionnel en lit une information judiciaire (1).
    _________________________________________________

    (1) Vie de Monseigneur de Beauregard, p. 45. — (2) Archives municipales de Luçon. — (1) Archives de la Vendée. — Revue du Bas-Poitou, 4e livr.,1897, p. 389.

    A suivre : V. LES PREMIÈRES VICTIMES DE LA PERSÉCUTION



  19. #19
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    V

    LES PREMIÈRES VICTIMES DE LA PERSÉCUTION

    Pour la noble fermeté de leur attitude en face du prélat schismatique, ces deux saints prêtres eurent l'honneur d'attirer sur eux les premières violences de la persécution en Vendée (2).

    Louis-Marie surtout avait fixé sur lui l'attention et la surveillance du pouvoir révolutionnaire, et il eut le privilège d'être le premier prêtre du diocèse incarcéré pour la foi.

    Dès le mois de janvier 1791, il s'était désigné lui-même aux sévices des persécuteurs, en accompagnant son refus de serment de la protestation la plus énergique. Les magistrats devant lesquels il comparaissait en furent irrités, et quelques-uns témoignèrent leur colère par d'affreux blasphèmes.

    — Messieurs, leur dit le jeune vicaire de Luçon, d'un ton animé, je vois bien que, si vous eussiez fait parti du tribunal qui condamna Jésus-Christ à mort, vous auriez confirmé la sentence.

    — Oui, certes, répondit l'un d'eux ; ceux qui le condamnèrent étaient dans la légalité.

    Quelques jours après son entrevue avec Rodrigue, à l'hôpital, Louis-Marie Baudouin fut arrêté et conduit au corps de garde, où il passa la nuit.

    « Oh ! que cette nuit me parut longue ! écrivait-il. Jamais je n'avais entendu tant de blasphèmes ni tant d'horreurs. Ma présence excitait sans doute la fureur des malheureux qui me gardaient. Dans cette nuit affreuse, je pus me faire une idée de ce que notre bon Sauveur eut à endurer de la part d'une tourbe impie et furieuse, pendant la nuit de sa Passion. »

    Le lendemain, après lui avoir infligé de nouveaux outrages, on l'emmène à Fontenay, où il est emprisonné.

    C'est de là qu'il écrivait à sa nièce, Mademoiselle Anne Baudouin, une lettre dans laquelle il exprimait son bonheur de souffrir pour la justice.

    Puis il lui rappelait l'obligation de fuir tout prêtre assermenté, et de n'avoir de rapport qu'avec les prêtres fidèles.

    Le zélé serviteur de Dieu s'efforça de convertir les malfaiteurs avec lesquels il était détenu. Un seul fut touché et donna des marques d'un sincère repentir.

    Un des prisonniers fit un jour à l'abbé Baudouin cette confidence : « Nous allons, dit-il, mes camarades et moi, nous évader par un trou que nous avons pratiqué dans le mur. Si vous voulez être de la partie, Monsieur l'abbé, je vous promets de vous mettre en lieu de sûreté. »

    — Mon ami, lui répond avec calme le prisonnier de Jésus-Christ, je vous remercie ; j'ai remis mon sort entre les mains de Dieu.

    Les prisonniers parvinrent en effet à s'enfuir.

    Monsieur Baudouin, accusé d'avoir favorisé leur évasion, devint l'objet d'une surveillance plus active et de nouvelles rigueurs.

    La prière était sa douce et ordinaire occupation. Séparé du monde et privé de tout, il passait les jours à s'entretenir avec Dieu.

    Il fut aussi consolé et fortifié par la présence des autres prêtres détenus avec lui, et surtout par les discours et les exemples d'un vénérable vieillard, dont il s'était concilié l'affection : c'était Monsieur Herbert, curé de Maillé, qui, depuis, scella de son sang son immuable attachement à la foi (1).

    Cependant, les juges déclarèrent qu'il n'y avait pas de motifs suffisants pour prolonger la détention de Monsieur Baudouin. Il est mis en liberté, probablement vers le mois de septembre 1791, et il retourne à Luçon.

    Mais le flot de la Révolution montait sans cesse, et la persécution devenait chaque jour plus violente…
    __________________________________________________

    (2) Archives départ, de la Vendée. — Revue du Bas-Poitou, 4e livr.,1897, p. 389.— (1) Vie du R. P. L.-M. Baudouin, T. I, pp. 20-28.

  20. #20
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    Re: Le Martyre de la Vendée

    Mais le flot de la Révolution montait sans cesse, et la persécution devenait chaque jour plus violente.

    En vertu d'un arrêté pris par le Directoire départemental contre les prêtres réfractaires, Louis-Marie Baudouin dut se rendre une seconde fois à Fontenay.

    Le mandat d'arrêt visait spécialement 33 prêtres vendéens, parmi lesquels on trouve les noms suivants : Le sieur Herbert, ex-curé de Maillé, en tête de la liste ; Vilain, ex-curé de Maillezais; Martin Baudouin, ex-curé de Luçon; Louis-Marie Baudouin, ex-vicaire ; Bremauld de Beauregard, ex-théologal, Defresne, ex-doyen de la cathédrale; Paillou, ex-chanoine ; Bordes, ex-sacriste du ci-devant chapitre, à Luçon (2).

    Tous ces ecclésiastiques sont dénoncés « par les autorités constituées, comme perturbateurs de l'ordre public. Les prêtres appelés au chef-lieu du département ne pourront s'en éloigner de plus d'une lieue sans permission expresse du Directoire, et cette permission ne pourra s'étendre à plus de deux jours. Pour s'assurer de la présence des susdits, ils seront tenus de s'inscrire tous les jours, à 11 heures du matin, au Secrétariat, sur un registre tenu à cet effet. »

    Cet arrêté est daté du vendredi, 9 mars, l'an IV de la Liberté !

    L'abbé Louis-Marie Baudouin choisit pour demeure un pauvre grenier, où Monsieur Lebédesque vint bientôt le rejoindre, pour avoir, comme les autres, refusé le serment.

    Ne pouvant se livrer aux inspirations de leur zèle pour la sanctification des âmes, ils se préparèrent l'un et l'autre, par les exercices de la vie intérieure, aux rudes épreuves que leur réservait l'avenir (1).

    Les deux Messieurs André et Jean de Beauregard, vicaires généraux de Monseigneur de Mercy, comparaissaient, à la même époque …
    ________________________________________________

    (2) Voyez, aux Pièces justificatives , Note I, le texte de cet arrêté.
    (1) Vie du R. P. Louis-Marie Baudouin, pp. 26-28.



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