IV
LES PREMIERS PRÊTRES VENDÉENS EMPRISONNÉS POUR LA FOI
A cette époque, la haine des patriotes contre le clergé réfractaire fut encore activée par les commissaires nationaux Gallois et Gensonné. Ils étaient accompagnés du général Dumouriez, qui, donnant carrière au plus fougueux
patriotisme, se couvrit la tête du bonnet rouge, dansa sous les halles de Luçon avec la populace, et fit tous ses efforts pour attirer les rigueurs de la République sur la Vendée (1).
Le 11 juin 1791, la municipalité luçonnaise fit fermer l'église paroissiale de Saint-Mathurin, ordonnant au curé de transporter les vases sacrés à la cathédrale et d'y célébrer désormais la messe.
Sur le refus de Monsieur Baudouin, le procureur de la commune requit l'abbé Gaudin, ex-oratorien, vicaire épiscopal constitutionnel de la Vendée, d'opérer cette translation, de faire fermer les portes de la ci-devant église paroissiale et d'en déposer les clefs au greffe de la municipalité (2).
Dès le lendemain, la commune prit un arrêté, défendant à tout prêtre non assermenté de remplir aucune fonction ecclésiastique, et fit signifier copie de sa délibération au sieur Baudouin.
Le curé et le vicaire de Luçon n'en continuèrent pas moins à dire la messe dans les chapelles, et l'évêque constitutionnel en lit une information judiciaire (1).
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(1) Vie de Monseigneur de Beauregard, p. 45. — (2) Archives municipales de Luçon. — (1) Archives de la Vendée. — Revue du Bas-Poitou, 4e livr.,1897, p. 389.
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