Louis de la Paumelière avait 6 ans quand il se dévoua pour sauver la vie de sa mère, de sa tante, Madame de Cambourg, et des six enfants que celle-ci entraînait avec elle, dans sa fuite devant les révolutionnaires.
Cette famille de proscrits errait autour du château du Lavouër.
Elle fut surprise par un escadron de hussards, qui battaient le pays, avec ordre de faire main basse sur tout ce qui tomberait à la portée de leur sabre.
Un officier s'élance au galop, pour saisir ces malheureuses femmes et leurs enfants.
Le jeune Louis court se jeter à genoux devant le cheval du républicain.
Les mains jointes, il supplie le cavalier d'épargner ces femmes, ces enfants, d'épargner sa mère.
Et pendant que l'enfant suppliait ainsi, dans une attitude et d'une voix qui pouvaient attendrir un cœur de tigre, son petit frère, âgé de deux ans, couvrait de ses bras, comme pour la défendre, la tête de la nourrice qui le portait à son cou.
— Non, s'écrie l'officier, touché jusqu'aux larmes, je ne puis résister à ces enfants.
Sauvez-vous, dit-il aux femmes, sauvez-vous, et surtout cachez-vous bien.
La férocité des persécuteurs était encore une fois vaincue, vaincue par l'héroïsme armé de tous les charmes de l'innocence.
On sait que plus de 600 enfants furent les victimes de Carrier…
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