C'est l'époque de la Terreur qui nous fournit les pages les plus belles et les plus édifiantes de leur histoire (1).
« Restez invinciblement attachés à la véritable Eglise, dont le Souverain Pontife est le chef, disaient les prédicateurs. Les jours d'épreuve passeront comme tant d'autres. D'ailleurs, nous resterons avec vous. Le pasteur ne quittera son troupeau que par la force des baïonnettes. »
A Luçon, au mois de mai 1791, le jeune Louis-Marie Baudouin, vicaire de son frère, Martin Baudouin, présentait aux enfants qu'il préparait à la première communion un saisissant tableau des malheurs qui menaçaient la France, les encourageant à persévérer dans la foi, et à tout sacrifier pour rester fidèles à l'Église catholique.
Au jour de la première communion, les deux frères prirent tour à tour la parole, s'adressant tantôt aux enfants, tantôt à leurs pères et à leurs mères, les conjurant de rester inébranlables au milieu des épreuves redoutables qui les attendaient (2).
Le 31 mai 1791, André Brumauld de Beauregard, le futur martyr, alors théologal et vicaire général de Luçon (3), envoyait aux principaux curés du diocèse une lettre circulaire, pour leur recommander de prémunir leurs fidèles contre toute communication avec les pasteurs schismatiques, dans les églises où les intrus s'étaient installés.
« Pour éviter un si grand mal, écrivait-il, les curés sentiront la nécessité de s'assurer d'un local, où ils pourront exercer leurs fonctions, et réunir leurs paroissiens. Une simple grange, un autel portatif, une chasuble d'indienne, des vases d'étain suffiront pour célébrer les saints mystères. Les catacombes furent le berceau de notre sainte religion .»
________________________________________
(1) Histoire de la Congrégation de la Sagesse, par le R. P. FONTENEAU, pp. 126-130. — (2) Vie du R. P. Baudouin, T. I, p. 24. — (3) Monseigneur de Mercy siégeait alors à l'Assemblée Constituante. Il s'exila en Suisse après l'expiration de son mandat, et ne revint plus à Luçon.
A suivre : III. LES INTRUS
Marcadores